30 avril 2016

« Montréal m’a donné ma première chance » – Duron Carter

LCF.ca

Quand vient le temps de parler de loyauté, de regrets et de promesses, Carter n’arrête pas une seconde. Il disserte à propos de son retour à Montréal – autant l’équipe que la ville, à propos du logement qu’il occupera dans le Vieux-Montréal, et à propos de son coéquipier Nik Lewis. Il a hâte, aussi, d’à nouveau jouer sous les ordres du directeur général et entraîneur-chef des Alouettes Jim Popp. Le membre de l’équipe d’étoiles de la LCF en 2014 est fébrile à l’approche du camp d’entraînement de son club, et ne laisse aucune place au regret dans son esprit.

« Montréal m’a donné ma première chance de jouer au football chez les professionnels, et je m’en souviendrai toujours », a dit Carter. « Impossible d’oublier mes racines. »

« J’aime réellement cette ville. Elle est progressiste, et elle voit de l’avant. J’aime la nourriture, j’aime les galeries d’art, j’aime les festivals de musique… C’est une ville d’événements. »

Puis, Carter a augmenté la portée de ses compliments. « Tout le monde est gentil », a-t-il dit. « Tous les Canadiens. Dans toutes les villes où je mets les pieds. »

« MONTRÉAL M’A DONNÉ MA PREMIÈRE CHANCE DE JOUER AU FOOTBALL CHEZ LES PROFESSIONNELS, ET JE M’EN SOUVIENDRAI TOUJOURS »

Après une campagne passée dans la NFL, le receveur de 25 ans originaire de Fort Lauderdale, en Floride, espère reprendre sa carrière dans la LCF là où il l’a laissée en 2014. Il en était alors à sa deuxième saison au Canada, et il avait capté 75 passes pour 1030 verges et sept touchés. Il avait alors été une révélation au sein de la Ligue, ce qui avait attiré les regards des dépisteurs des équipes au sud de la frontière. Il avait éventuellement signé un contrat avec les Colts d’Indianapolis dans la NFL.

Après une année sur l’équipe d’entraînement des Colts, qui l’ont libéré en janvier, Carter a rapidement conclu une entente avec Montréal, plutôt que d’attendre les opportunités qui auraient pu lui être offertes au cours de l’hiver. La ville a joué un grand rôle dans sa décision. Tout comme ses souvenirs de Popp et de l’opportunité que lui avait donnée l’organisation en 2013, alors que Carter avait été ajouté à l’équipe d’entraînement du club, avant de gravir les échelons au sein de la formation.

« Quand il a ajouté mon nom à l’équipe d’entraînement, Jim Popp m’a fait confiance, alors que personne d’autre n’était prêt à le faire », a dit Carter. « La décision a donc été facile pour moi d’accepter de revenir à Montréal pour aider les Alouettes et pour aider Jim Popp. »

« À mes yeux, il est important d’être à l’aise et d’être entouré de personnes en qui j’ai confiance, et c’est ce qui va arriver. J’ai toujours été capable de faire confiance à Jim Popp. »

Si vous croyez que cette dernière citation s’avère une petite pointe envers les Colts et envers les façons de faire dans la NFL, vous devrez confirmer vos soupçons sans l’aide de Carter. Loin d’être amer, Carter soutient que son séjour au sein de l’équipe d’entraînement des Colts lui a permis de devenir un meilleur receveur, alors qu’il s’apprête à enfiler l’un de ces nouveaux uniformes montréalais sur une base régulière.

« J’ai beaucoup appris », a-t-il dit. « Comment agir comme un professionnel, et comment me comporter dans un système de la NFL. Il y a plusieurs choses qui se déroulent en coulisse dans la NFL que tu dois apprendre quand tu es un jeune joueur, et je suis reconnaissait pour tout ce qu’Indianapolis a fait pour moi. »

Durant sa saison à Indianapolis, Carter a quotidiennement été opposé à certains des meilleurs demis défensifs au monde, alors qu’il est devenu ami avec le demi de coin des Colts Vontae Davis.

« J’étais confronté à lui tous les jours, et pendant toute la journée », a dit Carter. « Il habite près de chez moi en Floride, et nous nous entraînons ensemble. Il m’a donné plusieurs conseils, notemmament comment être un meilleur receveur, et comment battre les meilleurs demis défensifs. »

« JE SUIS IMPATIENT DE CAPTER LE BALLON ET DE VOIR NIK LEWIS DEVANT MOI. JE NE PEUX PAS CROIRE LES CHOSES QU’IL EST CAPABLE DE FAIRE! »

Il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour les demis défensifs adverses. Un meilleur Duron Carter au sein d’un groupe de receveurs comptant déjà sur les services de S.J. Green et de Kenny Stafford, pour ne nommer que ceux-ci? Carter est impatient de relancer l’attaque aérienne de Montréal, une unité qui a terminé au dernier rang de la LCF en 2015. Il adore la présence d’Anthony Calvillo comme coordonnateur offensif – « Tout le monde connaît son parcours », explique Carter – et il a hâte d’évoluer aux côtés de vétérans comme le receveur Nik Lewis et le quart Kevin Glenn.

« Mon gars, j’ai tellement hâte de jouer avec Nik Lewis », s’est-il empressé de dire. « Je suis impatient de capter le ballon et de voir Nik Lewis devant moi. Je suis impatient de le voir à l’œuvre. Il est un taureau sur le terrain. Quand j’ai mis les pieds dans la LCF, j’étudiais ses faits saillants. Je ne peux pas croire les choses qu’il est capable de faire! J’ai vraiment hâte. »

Le fait de compter sur un quart comme Kevin Glenn est aussi important pour Carter, qui avait cumulé ses statistiques en 2014 en captant des passes de Jonathan Crompton, de Tanner Marsh et d’Alex Brink.

« Avoir la chance de jouer avec un quart-arrière qui connaît le sport et qui est capable de vous lancer le ballon est un atout qui est si sous-estimé », soutient Carter. « Les gens aiment les bras canon et les joueurs robustes, mais être capable de compléter des passes de façon constante est une habileté en soi, et Kevin la possède très bien. Il est très intelligent, et très agréable à côtoyer. »

Le retour de Duron Carter à Montréal ne devrait pas en surprendre plusieurs, puisque son parcours dans le monde du football a toujours été sinueux, à l’image d’une route dans les montagnes, où l’on retrouve parfois des éboulements et des détours.

S’il n’avait pas été déclaré inadmissible au niveau scolaire alors qu’il jouait pour l’Université Ohio State en 2009, il y aurait peut-être passé toute sa carrière universitaire et aurait peut-être été repêché. Il a plutôt changé d’école à plus d’une reprise, avant de signer un contrat avec les Alouettes il y a trois ans. Il n’aurait peut-être jamais considéré venir jouer au Canada. Il n’aurait peut-être jamais mis les pieds dans la ville qu’il aime tant, et n’aurait peut-être jamais rencontré le directeur général en qui il a confiance.

« Je ne sais pas… J’aurais aimé manger quelque chose de différent pour déjeuner ce matin », lorsqu’on lui a demandé s’il a des regrets.

« Je ne sais pas où je serais aujourd’hui si j’avais changé une seule chose », a-t-il poursuivi. « Si j’avais fait la bonne chose à un moment donné, alors que j’étais censé faire la mauvaise chose, je ne serais pas ici aujourd’hui. »

« C’est étrange », a-t-il ajouté en riant. « Nah, je ne changerais rien. »

« Toutes ces choses m’ont mené jusqu’ici, à un point où je suis très heureux de qui je suis. J’ai une superbe copine, je fais un travail incroyable, dans une ville que j’adore. Je ne peux pas me plaindre. »

Ce qui semble le plus important pour Carter, c’est qu’il est aujourd’hui dans un bon endroit, autant littéralement que figurativement. Il peut remercier Montréal et les Alouettes pour cela.

Les Montréalais à leur tour le remercieront s’il est capable de reprendre là où il a laissé en 2014.

D’après un article de Don Landry publié sur le CFL.ca.