22 avril 2016

Nik Lewis: Se donner corps et âme pour les Alouettes

MONTRÉAL – Le simple fait d’endosser l’uniforme d’une équipe de la LCF n’a jamais été suffisant pour Nik Lewis.

Le puissant demi inséré a toujours voulu dominer. Sa mission? Être sans merci sur le terrain, et être un meneur dans le vestiaire.

Pendant l’ensemble de sa carrière, Lewis a joué ce rôle à la perfection. Puis, les blessures, et le temps, ont commencé à l’embêter.

« Il y a trois ans, je sautais sur le terrain en ayant comme objectif de dominer chaque match », a confié Lewis.

L’athlète de 33 ans, qui a remporté deux coupes Grey avec les Stampeders de Calgary, en sera à une deuxième saison avec les Alouettes de Montréal en 2016, et, pour la première fois en près de trois saisons, il sera en pleine forme. Il s’est aussi adapté à son nouveau rôle. Il n’est peut-être pas le joueur le plus vital au succès des Alouettes, mais il joue certainement un rôle important au sein de l’équipe.

Il se voit désormais comme celui qui s’assure que des receveurs comme S.J. Green, Duron Carter et Samuel Giguère aient de l’espace pour travailler sur le terrain. Et si un adversaire décide d’envoyer deux joueurs en couverture contre l’un de ceux-ci, Lewis a toujours les habiletés pour réussir de gros attrapés.

« Si je peux aider ces joueurs à donner le meilleur d’eux-mêmes, et si je peux aussi contribuer sur le terrain, je crois que nous connaîtrons du succès », a dit Lewis. « J’embrasse plus un concept d’équipe maintenant. »

« J’aimerais connaître une autre saison de 1000 verges sur des réceptions. Mais en regardant le portrait global, je réalise ce que je dois faire lors de chaque match. Je dois empêcher nos rivaux d’appliquer une double couverture sur n’importe quel de nos joueurs. Je prends la responsabilité de réussir des jeux empêchant nos adversaires de tricher en couverture. »

Certains athlètes font ombrage à leur carrière en étant incapables d’admettre que le temps les a rattrapés.

Jim Popp, le directeur général et l’entraîneur-chef des Montréalais, soutient que Lewis fait passer les intérêts de l’équipe avant les siens.

« Je crois qu’il est un joueur différent, comparativement à il y a trois ou quatre ans », a dit Popp. « Il a été très efficace pour nous l’année dernière, non seulement sur le terrain, mais aussi dans le vestiaire. »

« Avec nous, il est vraiment devenu un mentor. Il est sorti de sa zone de confort afin d’aider les plus jeunes. Il souhaite vraiment les voir connaître du succès. Il était un visage rassurant dans notre vestiaire pour plusieurs joueurs. »

Lewis a passé 11 saisons avec les Stampeders avant de signer un contrat avec Montréal en tant que joueur autonome en 2015. Il est passé de receveur numéro un à Calgary, à l’un des receveurs avec les Alouettes.

« Quand on m’a demandé de faire des jeux, je les ai réussis », a dit Lewis. « Le reste du temps, j’ai fait ce que j’avais à faire. »

« J’essaie simplement de demeurer impliquer de quelconque manière. Plus l’année progressait, plus je sentais que j’étais impliqué en attaque. »

Lewis a terminé la dernière campagne avec 70 attrapés pour 743 verges, un total bon pour le deuxième rang de l’équipe – derrière S.J. Green.

« Je suis capable de sauter sur le terrain et de connaître une meilleure saison cette année », a-t-il dit.

À partir de 2004, saison où il a été nommé recrue par excellence de l’année, Lewis a connu neuf campagnes consécutives de plus de 1000 verges sur des réceptions.

Sa séquence a pris fin en 2013, alors qu’il a subi une fracture du péroné lors de semaine 8, mettant ainsi fin à sa saison.

L’année suivante, embêté par une blessure à la cheville qui tardait à guérir complètement, Lewis n’a capté que 37 passes pour 377 verges.

« Je n’avais aucune puissance », a dit Lewis. « C’était difficile pour moi… pour l’équipe et pour les entraîneurs aussi. »

« Je savais que je ne pouvais pas vraiment en faire plus que ce que je faisais. »

La cheville de Lewis le faisait toujours souffrir pendant ses séances d’entraînement avant l’an dernier. Il ne pouvait pas s’entraîner plus que deux jours de suite, et il devait se contenter d’entraînement cardiovasculaire.

Sur le terrain, Lewis manquait de puissance, et il était incapable de briser des plaqués comme il en avait l’habitude. Il avait aussi de la difficulté à bien utiliser ses pieds pour effectuer ses tracés.

« Si vous n’êtes pas convaincu de pouvoir changer brusquement de direction, vous serez plus lent, et vous effectuerez un tracé moins fluide », a-t-il expliqué.

Cet hiver, Lewis était finalement remis à 100 %. Il a passé plusieurs heures au gymnase à faire des exercices de saut plus complexes et à soulever des poids.

« Je crois que c’est la première fois depuis ma blessure, cette année, que je serai capable de jouer comme je le faisais avant ma blessure », a dit Lewis. « Je crois vraiment que je retrouverai toute mon explosion lors de mes départs. Ma force revient petit à petit. »

« J’aurai l’opportunité d’aller sur le terrain et de faire le travail. »

En plus de l’épuisement physique, l’an passé, Lewis a dû composer avec le fait d’être membre d’une équipe dont la fiche a été de 6-12 après 18 matchs. C’était la première fois depuis 2004 qu’il jouait pour une équipe exclue des éliminatoires. Les Stampeders avaient perdu un total de 13 rencontres au cours des trois dernières saisons de Lewis à Calgary.

La situation était encore plus étrange en raison du nombre de joueurs talentueux chez les Alouettes.

« Je me disais « Comment pouvons-nous perdre avec cette équipe? » », a confié Lewis.

« C’est assurément un changement de mentalité. Il faut implanter une culture gagnante, et il faut que tout le monde comprenne que gagner n’est pas facile. La plupart des matchs dans la LCF se décident sur des possessions en fin de partie. »

Un Nik Lewis en santé peut jouer un rôle important avec une équipe des Alouettes qui espère connaître un meilleur sort que l’an dernier. Lewis est encore l’un des meilleurs pour attraper le ballon quand la couverture est serrée. De plus, ses 5 pieds 10 pouces et ses 240 livres lui permettent toujours d’utiliser son gabarit pour briser quelques plaqués.

« Quand il a le ballon entre les mains, c’est comme s’il devenait un centre-arrière redoutable », a dit Popp. « Les autres joueurs ont peur de le plaquer. »

Lewis se concentre désormais sur les succès de son équipe, plutôt que sur ses objectifs personnels.

« Il accepte son rôle, ça se voit », a dit Popp.

« Il fait ce qu’on lui demande de faire. Il l’a fait l’an dernier, et il continuera de le faire cette année. »

Lewis sait qu’il est dans les derniers moments de sa carrière. Il est marié et est père d’un jeune enfant. Il n’a pas peur de la retraite, mais il croit qu’il peut aider Montréal à se tailler une place au match de la Coupe Grey.

« Mon corps est en santé, ma cheville est guérie », a-t-il dit. « Maintenant, je dois seulement trouver un moyen d’être explosif et de redevenir le joueur que j’ai déjà été. »

D’après un article de Jim Morris publié sur le CFL.ca.