18 janvier 2018

Khari Jones : Regard neuf sur l’attaque des Als

Il a entraîné en Saskatchewan, en C.-B. et à Hamilton. Il a joué à Winnipeg, en C.-B., à Hamilton et à Edmonton. Il connaît la ligue comme le fond de sa poche. Khari Jones débarque à Montréal pour conduire l’attaque des Als sur le chemin de la réussite et on a particulièrement hâte de le voir à l’œuvre.

Découvrez comment il compte travailler avec un alignement et un groupe d’entraîneurs renouvelés.

Quelle est la première chose qui te vient à l’esprit quand tu penses à Montréal ?

Les partisans. J’ai eu la chance d’être là pour le premier match au stade Percival-Molson. C’était pour un match éliminatoire, en 1997 je crois, et je jouais pour les Lions de la C.-B. Je me souviens de l’atmosphère et du terrain extérieur. Je n’ai jamais cessé d’adorer cet endroit depuis. Quand je jouais à Montréal, j’aimais sentir la passion des partisans. Je suis vraiment content d’être des leurs maintenant et j’ai hâte d’enfin entendre le « First Down Montreal » en ma faveur.

Avec l’expérience que tu as comme quart et entraîneur, penses-tu faire de Josh Freeman ta priorité ?

Travailler avec tous les quarts sera crucial pour moi. Pour réussir dans cette ligue, une équipe a besoin d’un bon quart-arrière. On l’a vu encore et encore. C’est extrêmement difficile de gagner sans pivot solide. Il ne suffit pas d’avoir juste un bon quart non plus. Je vais m’assurer que tous nos gars comprennent bien notre système. Ils devront travailler fort pour l’apprendre et je veillerai à l’adapter en fonction de leurs besoins. Je veux qu’ils soient capables de faire ce qu’on leur demande d’accomplir. Ça ne sert à rien d’élaborer des stratégies trop complexes ou de bâtir un système qui ne convient pas à tes quarts. Après tout, ce sont eux qui appuient sur la gâchette.

Qu’est-ce que Freeman apportera à l’équipe selon toi ?

Il a une bonne carrure et il est puissant. Il a acquis de l’expérience dans la NFL et y a réalisé de bonnes choses. Il va devoir apprendre nos façons de faire par contre. Je pense que son petit séjour au minicamp de Calgary va l’aider. Le plus vite les gars s’adaptent à la LCF, le mieux c’est. Selon ce que j’ai compris, Freeman est prêt à apprendre et, ça, c’est important. Pour réussir, il faut que tu sois prêt à oublier certaines choses, à abandonner certaines habitudes et à plonger dans l’univers de la LCF.

Quelle sera ton approche avec lui ?

J’ai croisé toutes sortes de gars au fil des ans. J’entamerai ma dixième année comme entraîneur dans la LCF et j’en ai passé une bonne partie à travailler avec des quarts. J’ai entraîné des gars qui n’avaient jamais vu un match de football canadien de leur vie et d’autres qui avaient très peu d’expérience. Le plus important c’est de les rendre à l’aise en parlant d’abord des similitudes entre le jeu qu’ils connaissent et le nôtre, puis de ce qui les différencie. Avec Freeman, la clé sera de s’attaquer à ces différences. Il devra s’habituer aux tracés des receveurs, à avoir 12 hommes en face de lui plutôt que 11 et à élargir sa vision en fonction du terrain. On travaillera sur ces choses-là dès le début.

Comment qualifierais-tu ton style d’entraîneur ?

Je suis prof de formation. J’ai longtemps enseigné pendant la saison morte en Californie alors je considère que je suis un enseignant. J’essaie de partager les connaissances que j’ai acquises autant sur le terrain que sur les lignes de côté et de donner le meilleur de moi-même à mes gars. Je ne crie pas beaucoup, même si c’est arrivé par le passé et que ça se reproduira sans doute. Je traite mes joueurs comme les hommes qu’ils sont. Je les respecte et je m’attends à ce qu’il respecte nos façons de faire. Je suis quelqu’un de positif. Je veux voir mes joueurs réussir et s’accomplir. Je sais ce que c’est que de connaître la gloire sur le terrain et je veux aider mon groupe à l’obtenir.

Quel type de joueurs souhaites-tu compter parmi tes rangs ?

En attaque, on a besoin de gars qui font preuve de leadership. Des joueurs positifs et capables de surmonter l’adversité. Toutes les équipes desquelles j’ai fait partie ont connu des périodes creuses et j’ai appris que ce qui compte le plus c’est ta façon de réagir dans ces moments-là. On va travailler très fort pour trouver des gars dont on connaît la persévérance. On les mettra à l’épreuve s’il le faut pour arriver à voir leur véritable caractère.

Tu seras appuyé par les entraîneurs d’expérience Paul Dunn, Jason Tucker et André Bolduc. Que penses-tu que chacun d’entre eux apportera à l’équipe ?

Je suis vraiment heureux de savoir que je vais travailler avec eux. On a tous des parcours différents. Certains ont moins d’expérience dans la LCF et, selon moi, c’est bien parce que leur vision diffèrera de la mienne. Pull Dunn a entraîné aux plus hauts niveaux de la NFL et du football universitaire américain. J’ai travaillé et connu des moments forts avec Jason Tucker en Saskatchewan. Il a aussi entraîné dans la NFL. Bolduc, lui, est ici depuis quelques saisons et il sera en mesure de nous expliquer ce qui a été fait par le passé et de nous dire ce sur quoi nous devons miser. J’ai hâte de mixer nos expériences et de veiller à ce que nous mettions notre meilleur produit sur le terrain.

La combinaison de tes connaissances de la LCF et du solide parcours dans la NFL de Coach Sherman devrait être intéressante à observer. À quoi ressemblera la dynamique entre vous deux ?

Ça va être le fun. Jusqu’à présent, nos conversations ont été fantastiques. Nous n’avons pas de gros égos et nous n’avons rien à prouver. Même s’il entraîne depuis très longtemps, il est conscient qu’il entre dans une nouvelle ligue et son objectif est simplement d’arriver à mettre le meilleur produit sur le terrain. Je veux apprendre de lui et trouver des manières d’appliquer ses concepts et ses idées à la LCF. C’est un homme extraordinaire. Je suis certain qu’il aidera l’équipe à remonter la pente.

Comment aideras-tu l’attaque des Als à retrouver son explosivité ?

Ce sera un effort d’équipe. L’unité est importante. La première chose qu’on doit faire c’est de croire qu’on est capable de renverser la vapeur. On ne peut pas laisser le passé nous définir. Certaines personnes me disent : « Nous n’avons pas gagné depuis si longtemps… ». Je les arrête et leur dis : « Je ne sais pas qui est ce NOUS, mais je viens d’arriver et plusieurs autres entraîneurs viennent d’arriver. On veut poser un regard neuf sur les choses. On est positif, peu importe les résultats des dernières années. La route vers la victoire sera ardue, elle l’est toujours, mais on doit arrêter de se tourner vers le passé et se concentrer sur ce qui est devant nous. »

 

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