Joueuses par excellence

On dit que derrière tout grand homme, il y a une grande femme. Il est là le problème, derrière.

On veut tous croire que l’égalité a été atteinte au Québec, mais les chiffres prouvent le contraire. En 2017, le salaire d’un homme était toujours, en moyenne, 20 % plus élevé que celui d’une femme.

20 %. En 2017.

Certains diront qu’en décidant de travailler dans un milieu comme le nôtre, une femme fait consciemment le choix de faire carrière dans un domaine à forte dominance masculine. Alors, tant pis, ma belle.

Disons plutôt qu’on fait consciemment le choix de briser les barrières.

Tous les jours, aux Alouettes, on fait la promotion de nos hommes – des hommes EXTRAORDINAIRES – qui se démènent sans relâche pour livrer le meilleur d’eux-mêmes sur le terrain, à la maison et dans la communauté.

Aujourd’hui, par contre, c’est l’occasion de mettre en lumière les défis et les réalisations de celles qui font une importante partie du travail en arrière-plan. Aujourd’hui, on souligne le travail de femmes brillantes qui se sont taillée une place dans le monde excitant et débordant de testostérone du football.

Faites la connaissance de nos joueuses par excellence.

Joueuses par excellence

 


Sara, la p’tite tough

Sa force : Si les gars sont capables, elle l’est aussi. La force de Sara C’EST sa force, autant physique que psychologique. Monter les clôtures du tailgate, conduire un tracteur, soulever des écrans LED, pousser une scène sur le terrain – pendant 24 heures consécutives – sont toutes des tâches listées dans sa description d’emploi. Pense-t- elle que toute autre femme pourrait faire son travail? Absolument pas et pas n’importe quel homme non plus.

« J’ai longtemps senti que je devais en faire plus pour prouver que j’étais tout aussi efficace que le reste du groupe, mais j’aime ce que je fais. On m’a déjà dit de céder ma place et, au lieu de le faire, j’ai pris ça comme un défi. Je sais que je suis aussi forte que les gars et je l’ai démontré maintes et maintes fois. Ils le savent maintenant. »

 

Azmina, la professionnelle accomplie

Son premier amour : « J’ai commencé à travailler aux Alouettes à 22 ans. J’étais encore aux études. Je devais justifier pourquoi j’étais là, pourquoi j’étais appelée à prendre des décisions. Encore aujourd’hui, après six ans, quand il y a du nouveau personnel, je me sens obligée de démontrer pourquoi j’ai encore ma place ici. »

Sa place de Directrice des partenariats corporatifs, Az ne l’a jamais perdue. Les principaux commanditaires de l’équipe lui font confiance. Pour eux, elle représente la stabilité. Azmina est attachante, dynamique, splendide, mais si elle a fait encore partie de l’équipe après autant de temps, c’est qu’elle connait ses affaires mieux que quiconque.

« Je suis passionnée. J’ai le A tatoué sur le cœur. C’est ce qui me permet de relever les défis et de rester motivée. »

 

Heather, la maman

Son histoire : Heather est devenue fan des Alouettes – ou plutôt la fan suprême des Alouettes – dans les années 60, quand sa mère lui a transmis sa passion pour l’équipe et le football. Aujourd’hui, elle perpétue la tradition en emmenant ses petites-filles au stade.

« Ma plus vieille m’accompagne aux entraînements parfois. Elle lance des ballons avec Eric Deslauriers, elle porte son chandail de Logan… Alors voilà, c’est comme ça qu’on forme de nouvelles partisanes ! »

Heather gâte les joueurs une fois par semaine depuis sept ans en leur apportant des sucreries aux entraînements. Faites un tour au Stade olympique pendant la saison pour tenter de mettre la main sur un de ses succulents brownies.

 

Stéphanie, la non-conformiste

Sa fierté : Le tour de force ne s’arrête pas là. Coordonner les déplacements d’un groupe d’hommes de caractère peut parfois aussi s’avérer tout un défi. Comment leur faire comprendre, de façon professionnelle, la différence entre être aux petits soins et répondre aux besoins ?

« Il suffit d’un petit geste tout simple comme conduire un camion à une main. Ils adorent voir ça, c’est inhabituel, selon eux, une femme qui conduit à une main. Puis, quand j’ai réussi à stationner le gros Chevy Tahoe en parallèle, ils n’ont pas arrêté d’en parler. »

Ouep, c’est paradoxal. Une femme ne devrait pas avoir à réaliser une tâche (considérée) masculine pour être saluée par ses collègues, mais dans l’univers du football, se tailler une place dans la gang de gars est souvent synonyme de réussite.

 

Heather, la surhumaine

Sa lutte : Huit ans à se réveiller à 4 h 30 du matin, à arriver au boulot à 6 h, à entraîner matin, après-midi et soir, à diriger des séances de boot camp le midi, à enseigner des cours de conditionnement physique à des jeunes filles après l’école, à rentrer à 22 h et à tout recommencer, tous les jours de la semaine. C’est le temps que ça prend pour que des femmes entraîneures comme Heather soient prises au sérieux dans le milieu du football. À vrai dire, ça prend du temps, énormément d’efforts et, surtout, l’attestation d’au moins un homme.

« J’ai traversé suffisamment d’épreuves dans ma vie, à titre d’athlète entre autres, pour comprendre que si j’arrête, je concède la victoire à mes détracteurs. Je veux briser les barrières et déconstruire les stéréotypes. Je sais que ce sera difficile, mais je sais aussi que j’ouvre la voie pour les générations futures. »

Parlez de Heather à Tyrell Sutton, Stephen Adeloku ou aux ex-Alouettes Ky Hebert, S.J. Green et Brandon Whitaker. Ils vous diront tous qu’elle kicke des culs. Voyez par vous-mêmes; consultez son compte IG @mccurdy86 pour trouver de l’inspiration ou réservez un entraînement privé avec elle au Club Sportif MAA.

 

Annie, la légende

Son conseil : Annie est membre de l’organisation depuis 22 ans. Son rôle a changé plusieurs fois, mais sa détermination, elle, n’a jamais été ébranlée. Elle a tout vu, tout entendu. Lorsqu’elle est assise à la table, sa voix est l’une de celles qui portent le plus. Ça n’a pas toujours été le cas, toutefois.

« Quand j’ai commencé en 1996, il y avait très peu de femmes au sein de l’organisation. Je parlais en réunion et les gars disaient des choses comme “Bon, c’est la femelle qui parle !” Malgré les commentaires, je n’ai jamais eu peur de foncer et d’exprimer mon opinion. C’est comme ça que tu gravis les échelons. »

 

Sidney, miss polyvalente

Son parcours : C’est prestigieux de faire partie des cheerleaders des Alouettes, mais pour une jeune femme qui cherche à bâtir sa carrière, c’est aussi trop souvent une raison de devoir redoubler d’efforts pour mériter la reconnaissance de ses pairs. Les stéréotypes sont difficiles à briser et, malheureusement, autant les femmes que les hommes entretiennent les préjugés.

« Quand j’y pense, je me rends compte que les gens qui m’ont le plus jugée dans ma vie sont des femmes. Je déteste le dire, ça ne devrait pas être comme ça. On devrait se serrer les coudes et s’épauler. »

Sidney a pris sa retraite de l’équipe des cheers cette année et elle fait maintenant un travail phénoménal pour la Fondation Alouettes. Elle est forte et bien entourée. Évidemment, on n’a pas toutes sa confiance, on n’est pas toutes capables de taire les mauvaises langues, mais on peut toutes être solidaires. On peut toutes s’aider à atteindre de nouveaux sommets.

 

Mention spéciale aux superwomans des Alouettes qui n’ont pas été présentées dans cet article : Joanie Martin, Pamela Rondeau-Chabot, Jennifer Perkins, Elyssa Porlier, Fanny Girard, Una White, Caitlin Bell, Brittany Loncar, Nathalie Brai, Elise Vandoorne, Maria Bidas, Nathalie Lavoie et Eveline Lépinay;

Au Blitz de Montréal;

Et, bien sûr, aux mamans, femmes, filles et amoureuses de nos joueurs et entraîneurs.

Cet article a été entièrement conçu, rédigé et produit par des femmes.

De gauche à droite :
Geneviève Bouchard, coordonnatrice de production et photographe
Émilie Desgagné, responsable de création et rédactrice
Marine Didierlaurent, coordonnatrice de la stratégie numérique
Cynthia Cianciusi, photographe