28 mars 2018

Du cheer de haute voltige en 2018

Les partisans présents au stade Percival-Molson auront droit à un spectacle haut en couleur cette saison : pour la première fois de son histoire, l’équipe de cheers des Alouettes comptera parmi ses rangs des spécialistes en stunts.

Plusieurs recrues s’ajoutent ainsi à l’équipe et ce ne sont pas que des femmes. Eh oui, vous avez bien lu. La gent masculine aura elle aussi sa place au sein du groupe à compter de cet été. Marc-André Lauzon fait partie des « petits nouveaux » qui propulseront dans les airs leur partenaire (coed cheerleading). Ce dernier nous a parlé un peu de son parcours qui l’a mené jusque dans le nid des Alouettes.

Du football au cheerleading

Le cheer occupe une grande place dans la vie de Marc-André, et ce, depuis maintenant 11 ans. « J’ai commencé au secondaire. Je faisais du football depuis longtemps et j’avais un ami qui jouait au football et qui faisait aussi du cheerleading. Un jour, il m’a invité à assister à un de leurs camps d’entraînement. J’étais un peu réticent au début. Je n’avais pas vraiment envie d’essayer. Finalement, j’y suis allé et c’est comme ça que tout a débuté. »

Il a par la suite accroché son casque et ses crampons afin de se consacrer entièrement à sa nouvelle passion. Est-ce que la transition footballeur-cheerleader est un phénomène rare? « Il y en a vraiment plus qu’on pense. J’ai des amis qui jouaient au football collégial et qui faisaient du cheer pendant la saison morte pour se garder en forme et pour relever de nouveaux défis », raconte Marc-André.

Cela peut paraître un peu bizarre à première vue, mais le football et le cheerleading présentent certaines similitudes. Ce sont évidemment deux sports très exigeants qui requièrent une grande force physique. « Il faut être en forme physiquement c’est sûr et certain, mais ce n’est pas le même type d’effort. Un jeu au football va durer 30 à 45 secondes, puis il y a un arrêt. C’est beaucoup d’intervalles, tandis que le cheerleading exige énormément d’endurance. C’est 2 minutes et ½ consécutives pendant lesquelles tu dois être capable de soutenir un rythme assez intense », explique Marc-André.

Bien que la préparation physique ne soit pas la même, le footballeur et le cheerleader de stunts misent tous les deux sur l’haltérophilie et la pliométrie pour augmenter leur force musculaire et leur explosivité.

Récemment recruté par les Alouettes, Marc-André a un horaire de fou. Il s’entraîne au gym cinq à six fois par semaine, en plus de ses quatre pratiques hebdomadaires. Entraîneur de cheerleading, il travaille également à temps plein et fait partie de l’équipe canadienne de cheerleading. Preuve de son immense talent, Marc-André a terminé 3e au monde en 2016, puis 2e en 2017 avec son équipe civile. Aucun doute, il est fin prêt pour cet été!

Enterrer les stéréotypes une bonne fois pour toutes

C’est un secret de polichinelle : les stéréotypes envers les hommes qui pratiquent le cheer sont tenaces. Dans l’imaginaire collectif, on associe souvent ce sport aux filles et non aux garçons. « C’est le stéréotype du danseur, du côté peut-être un peu plus efféminé de la chose. Les sauts, le fait de devoir faire des chorégraphies. On pense que les hommes ont peut-être un peu moins le rythme dans le sang que les femmes », dit Marc-André. « Moi, la première fois, je ne l’avais pas du tout et puis je suis tombé amoureux du sport. Je me suis amélioré avec le temps et aujourd’hui je suis rendu un bon danseur et j’apprends vite les chorégraphies », ajoute-t-il.

Venant de quelqu’un qui était initialement réticent à essayer ce sport en raison des stéréotypes, on comprend qu’essayer le cheer, c’est en fait l’adopter. « C’est n’est plus comme c’était il y a 11 ans. Le sport n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Il a grandement évolué », explique Marc-André.

Certes, beaucoup de travail reste encore à faire, mais c’est grâce à des passionnés comme Marc-André que les vieilles mentalités changent peu à peu.

Bientôt une place aux Jeux olympiques?

Le cheer est en pleine croissance au Québec et dans le reste du monde. La preuve : le sport a été présenté en démonstration aux derniers Jeux olympiques d’hiver, qui se sont déroulés à Pyeongchang en Corée du Sud. Plusieurs pays, dont le Canada, ont envoyé une équipe pour participer à cette initiative qui visait à donner plus de visibilité au cheerleading.

Marc-André a d’ailleurs bon espoir que son sport fera un jour son entrée au programme olympique officiel, ce qui pourrait arriver plus tôt qu’on le pense. Bianca Sédillot, ancienne cheerleader et nouvelle coordonnatrice des stunts chez les Alouettes, abonde dans le même sens : « Moi je suis certaine que ça deviendra un sport olympique, certaine ». Est-ce qu’une introduction officielle aux prochains Jeux d’été ou d’hiver est envisageable ? Rien n’est confirmé, mais la rumeur court. Il semble que ce ne soit qu’une question de temps avant que ce sport atteigne la consécration olympique.

Des acrobaties spectaculaires

« Le spectacle sera sensationnel et plus vivant que jamais. Il va rejoindre plus de gens aussi. Le cheerleading au Québec devient de plus en plus populaire. C’est un sport mixte qui est apprécié de toutes les tranches d’âge », mentionne Bianca.

Pour elle, c’est un sport impressionnant et très exigeant. « Le cheer comprend plusieurs différents éléments comme la danse, la gymnastique et les sauts ». Les spectateurs seront donc servis et auront intérêt à rester scotcher à leur siège pendant la mi-temps et les pauses publicitaires. « Notre niveau est extrêmement élevé. Les niveaux de cheer sont répartis sur une échelle de 1 à 6 [6 étant le niveau le plus élevé]. Nos cheers de stunts feront des manœuvres de niveaux 5 et 6 », précise Bianca.

Cette nouveauté comblera la foule, assure Bianca. « Ce qui est le fun c’est que les  spectateurs verront tantôt de la danse, tantôt des stunts. Ils n’auront pas le temps de se tanner. Ils ne verront pas toujours la même chose ».

De son côté, Marc-André est impatient de fouler à nouveau le terrain. « Je suis un grand amateur de football, j’ai joué longtemps, donc pour moi ça vaut de l’or de pouvoir être sur le terrain, de regarder les matchs en direct et de faire du cheer ».

Nous aussi, Marc-André, on a bien hâte de vous voir à l’œuvre cette saison !