20 juin 2018

Un nouveau départ pour Chris Williams chez les Alouettes

MONTRÉAL – Le premier match du receveur Chris Williams avec les Alouettes de Montréal samedi dernier a ressemblé à n’importe quel de ses matchs joués l’année dernière avec les Lions de la Colombie-Britannique.

Le rapide receveur a réalisé six attrapés pour 98 verges dans la défaite de 22-10 des siens aux mains des Lions au BC Place à Vancouver. Il a été visé neuf fois, il a saisi quelques attrapés difficiles, mais qui ont semblés faciles, et il aurait pu marquer un touché.

« Nous avons fait quelques bons jeux, nous avons avancé avec le ballon », a dit Williams. « On dirait que nous nous sommes tirés dans le pied chaque fois que nous pouvions ajouter des points au tableau. »

« Nous devons nous améliorer. Le point positif, c’est que c’est le match numéro un. Nous avons encore beaucoup de temps. Nous devons retourner au travail et devenir meilleurs. »

La chose la plus importante pour Williams est qu’il semble être en grande forme et qu’il démontre le talent qui lui a permis de décrocher le titre de recrue par excellence de la LCF en 2011 et d’être nommé au sein de l’équipe d’étoiles de la Ligue quatre années de suite.

Williams réussit un attrapé lors de la semaine 1 contre les Lions de la Colombie-Britannique (Jimmy Jeong/LCF.ca)

« C’est 1000 fois mieux que l’année dernière », a dit le joueur de 30 ans, originaire de Fort Worth, au Texas.

Le produit de l’Université New Mexico State a remporté la Coupe Grey avec le ROUGE et NOIR d’Ottawa en 2016, puis il a été mis sous contrat par les Lions de la Colombie-Britannique en 2017 comme joueur autonome.

L’idée d’avoir un receveur explosif qui comptait quatre saisons de plus de 1000 verges à son actif au sein d’une unité de receveurs déjà bien huilée avec Emmanuel Arceneaux, Bryan Burnham et Nick Moore réjouissait plusieurs partisans, qui s’attendaient à un spectacle de haute voltige.

Le problème est que le spectacle n’a jamais quitté le sol. Williams a manqué les neuf premiers matchs en raison d’une blessure à un genou qui tardait à guérir. Et malgré son immense talent, Williams avait parfois l’air perdu dans la formation des Lions. En neuf matchs, il a réalisé 38 attrapés pour 415 verges.

La meilleure performance de Williams a été le 13 août contre la Saskatchewan avec six attrapés pour 95 verges et son seul touché de la saison. Les Lions ont terminé l’année avec 7 victoires et 11 défaites, ratant les éliminatoires pour la première fois depuis 1996.

« Nous n’avons jamais formé une équipe synchronisée », a dit Williams à propos de sa saison avec les Lions. « C’était tout le monde. L’année dernière, honnêtement, notre attaque n’a pas vraiment bien joué. »

« Ce n’était pas seulement moi, c’était beaucoup de joueurs dans la formation. Je suis heureux de compter sur un nouveau départ et de bâtir là-dessus. »

Les Lions ont embauché Ed Hervey comme directeur général à la suite de la saison 2017, et l’une de ses premières décisions a été d’échanger Williams à Montréal en retour du vétéran ailier défensif Gabriel Knapton.

Le directeur général des Alouettes Kavis Reed espère que Williams provoquera des flammèches à l’équipe, elle qui a eu des difficultés la saison dernière avec seulement trois victoires et 15 défaites. En plus d’attraper des ballons, Williams réalise d’excellents retours de botté. En 2012, il a été nommé joueur par excellence sur les unités spéciales du circuit après avoir égalisé un record de la LCF avec cinq retours de botté pour un touché dans une seule saison.

« Chris est un joueur explosif », a dit Reed. « Il est capable de passer de 0 à 100 km/h très rapidement. Notre attaque n’avait pas d’élément explosif l’année dernière, alors nous avions besoin de Williams. »

Il y a aussi le fait que Williams veut faire taire les rumeurs qui disent qu’il n’est plus le joueur qu’il a déjà été.

« Vous voulez toujours des gars qui ont quelque chose à prouver », a dit Reed. « Chris a définitivement quelque chose à prouver. »

« Cela vous donne la chance de compter sur quelqu’un qui est toujours au sommet de sa forme, mais qui a des choses à prouver. Nous pensons vraiment qu’il contribuera au succès de l’équipe. »

Williams aime avoir droit à une deuxième chance à Montréal.

« C’est toujours bien de faire partie d’une équipe qui veut de toi », a-t-il dit. « Vous vous faites échanger dans une équipe qui veut de vous, et qui acquiert vos services pour une raison. »

« Ils m’ont donné l’occasion de réaliser des jeux. Jusqu’à présent, nous l’avons fait, mais pas au niveau que nous voulions. »

Williams se fait plaquer près de la zone des buts lors de la semaine 1 en Colombie-Britannique (Jimmy Jeong/LCF.ca)

Le plus long attrapé réalisé par Williams lors du match contre les Lions a été lors du premier quart avec une bombe de 56 verges du quart Drew Willy. Williams pouvait marquer un touché mais le ballon a été frappé pour un joueur en défense des Lions. Le ballon a roulé jusque dans la zone des buts où il a été recouvré par Eugene Lewis pour un touché. Lors d’un deuxième essai et 10 au cours du deuxième quart, Williams a réalisé un autre bel attrapé pour continuer la séquence offensive des siens.

Willy aime l’attitude que Williams a démontrée jusqu’à présent.

« Je suis certain qu’il veut jouer et qu’il veut connaître une grosse année », a-t-il dit. « Plus nous lui donnons le ballon, plus il a du succès. Il aura une place importante dans l’équipe. »

Les Alouettes ont d’autres receveurs à leur portée comme Ernest Jackson, B.J. Cunningham et le demi offensif Tyrell Sutton.

Du haut de ses cinq pieds neuf pouces et de ses 155 livres, Williams ne domine pas les demis défensifs. Ses forces sont sa vitesse et la précision de ses tracés.

« Plusieurs joueurs ne veulent pas jouer homme à homme contre lui », a dit l’entraîneur-chef Mike Sherman. « S’ils le font, ils le feront avec prudence. Je crois qu’il peut forcer nos adversaires à plutôt utiliser une défense de zone à cause de sa vitesse. »

« Nous devons lui donner le ballon et le laisser courir après l’attrapé. »

Cunningham, qui a marqué quatre touchés et qui a cumulé plus de 1100 verges sur des réceptions avec Montréal l’an dernier, soutient que le fait d’avoir Williams sur le terrain crée plus d’espace pour tous les receveurs.

« Il change la défense pour nous, les gars le surveillent différemment », a dit Cunningham. « N’importe quelle défense qui doit s’ajuster à toi implique que tu dois faire quelque chose de bien. Nous allons être un problème pour les autres équipes. Donnez-nous une autre semaine. »

La dernière saison a été frustrante pour Williams, mais il ne garde pas de rancœur. Après le dernier match, il a distribué plusieurs accolades, dont une au quart Travis Lulay – qui soigne toujours une blessure à un genou – et une autre à l’entraîneur-chef Wally Buono.

« Travis est un ami, et il l’est depuis un bout de temps », a dit Williams. « Wally devait faire ce qu’il avait à faire. »

« C’est la vie. Je ne suis pas fâché. C’est le football. Si vous restez déçu ou fâché par ce genre de décision au football professionnel, cet emploi n’est pas pour vous. »

D’après un article de Jim Morris publié sur le CFL.ca.