7 juillet 2018

C’est notre passion qui nous fera gagner

« Ce ne sont pas les blessures ou un manque de talent qui nous ont coûté la victoire. On n’a pas exécuté, on n’a pas assez donné », a admis Mike Sherman après le match de vendredi contre le ROUGE et NOIR d’Ottawa qui s’est conclu par la marque de 28 à 18 en faveur des adversaires.

« Aurait-on pu battre cette équipe ? Absolument. Il faut leur donner du mérite : ils ont fait ce qu’ils devaient pour remporter ce match. Se ressaisir au 4e quart, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Tu gagnes ou tu perds et on a perdu », a poursuivi Sherman.

Dur pour nos oiseaux de perdre un deuxième match à domicile devant vous, les fans, mais le consensus dans le vestiaire est que ce premier bloc ne peut pas dicter le ton du reste de la saison. Retour sur les hauts et les bas d’une soirée bien animée au stade Percival-Molson.

L’énigme défensive

L’unité de Rich Stubler qui a incroyablement bien performé en Saskatchewan s’est bien ressaisie après le touché de Jean-Christophe Beaulieu. À sa deuxième séquence à l’attaque, le ROUGE et NOIR a été limité à un deuxième essai grâce au plaqué de Dominique Ellis et à Chris Ackie qui a rabattu la passe de Harris destinée à un Brad Sinopoli particulièrement en forme.

Si seulement la tendance s’était maintenue… Trop de plaqués ratés et peu de pression sur le quart (Jamaal Westerman a réussi le seul sac des Alouettes du match) ont permis à Trevor Harris et ses coéquipiers de rester sur le terrain beaucoup trop longtemps.

On sait que la défensive est composée d’excellents éléments. Ce qu’on veut c’est sa constance.

Des surprises à l’attaque

« Jeff Mathews s’en est admirablement bien tiré », a affirmé Coach Sherman.

Le principal intéressé, lui, a confié en entrevue après le match qu’il n’était pas satisfait de l’effort livré. « Il fallait rester sur le terrain plus longtemps. Le sentiment d’urgence a fait qu’on a accéléré le rythme au 4e quart, mais il faut qu’on ait ce sentiment dès le début du match. »

L’attaque a terminé la partie avec 323 verges, le total le plus élevé depuis le début de la saison. Malgré le départ de Chris Williams dès le premier quart (blessure à l’ischio jambier), Jeff Mathews est parvenu à trouver ses receveurs à plusieurs reprises. BJ Cunningham a été particulièrement fiable avec 6 réceptions pour 68 verges. Eugene Lewis a aussi capté une bombe de 39 verges pour courir sur 26 verges et s’arrêter à la ligne de 14 d’Ottawa, puis permettre à Mathews de rejoindre Chris Harper dans la zone des buts deux jeux plus tard. Chris Harper, receveur de petit gabarit qui s’est joint à l’équipe tout récemment, avait été visé souvent en pratique cette semaine et n’a pas déçu à sa première sortie avec les Alouettes. Signe qu’il y a de la profondeur dans le groupe de l’entraîneur Chris Tucker.

Le bon côté des choses

Les deux plus gros enjeux des dernières semaines : les pénalités et la ligne à l’attaque.

L’équipe avait écopé de 139 verges de pénalités contre les Riders lors de la semaine 3. Hier soir, seulement cinq mouchoirs ont été lancés contre nos oiseaux pour 52 verges. Les unités spéciales, qui avaient fait reculer l’attaque beaucoup trop souvent depuis le début de la saison, ont été impeccables.

*On souhaite un prompt rétablissement à Stef Logan qui a dû quitter le match en raison d’une entorse à la cheville. En espérant qu’il nous revienne en santé de la semaine de congé…

Malgré 3 sacs, la ligne à l’attaque a fait du progrès – confirmé en point de presse d’après-match par Coach Sherman. Jeff Mathews a la qualité de sortir le ballon assez rapidement, mais il a été nettement moins menacé dans sa pochette que Drew Willy lors des derniers matchs.

 

« On s’est amélioré là où le bât blessait, mais on a fait de nouvelles erreurs ailleurs. Maintenant, il faut qu’on puisse être solide collectivement », a dit l’entraîneur-chef.

Ils ont été plusieurs à faire leur part tout de même. On parlait des unités spéciales : Boris Bede a été parfait encore une fois, autant en forçant le ROUGE et NOIR de démarrer ses séquences à l’attaque dans sa propre zone qu’en réussissant chacune de ses tentatives de placement. Tyrell Sutton, comme toujours, a fait preuve d’une agressivité admirable tout au long du match en plus de clore la première séquence à l’attaque de nos Alouettes dans la zone des buts. Parions que son touché était pour sa maman, Connie, qui lui a rendu visite pour la première fois depuis qu’il est à Montréal. Le demi offensif a terminé le match avec 41 verges par la course et 54 verges sur réception, mais c’est surtout par sa capacité à briser les plaqués qu’il s’est illustré hier soir. Ça, c’est ce qu’on appelle de la passion. Exactement ce dont cette équipe a besoin pour gagner.

D’ailleurs, c’est sur ces mots que Coach Sherman a conclu son discours d’après match dans le vestiaire. « On n’est pas une équipe qui peut se permettre de simplement se présenter pour gagner. Ce n’est pas qui on est. C’est notre passion qui peut nous faire gagner. On est une équipe qui a du coeur, mais on ne l’a pas montré ce soir sur le terrain. »