27 juillet 2018

Nos Alouettes continuent d’apprendre leurs répliques

« C’est comme sur Broadway, a-t-il commencé par dire. Si tu remplaces un acteur par un autre qui ne connaît pas encore ses répliques, tu vas avoir un problème. » C’est la comparaison qu’a utilisée Coach Sherman hier soir en s’adressant aux médias qui lui ont demandé pourquoi Johnny Manziel n’avait pas joué.

Hier soir, les Alouettes – particulièrement Vernon Adams Jr. – ont composé avec la pression d’une foule qui était venue pour ça : voir le premier choix au repêchage de la NFL sauter sur le terrain. « Johnny, Johnny, Johnny ! », ont scandé les fans dès le 2e quart. Pourtant, Vernon, qui possède le même style de jeu que Manziel ne s’en est pas mal sorti du tout pour un premier test. Comme son nouveau collègue l’aurait fait, il a usé de ses jambes, s’est déplacé dans sa pochette et n’a pas hésité à avancer avec le ballon quand il trouvait un corridor. La mobilité du jeune quart qui en est à son deuxième séjour à Montréal n’a toutefois pas été suffisante pour l’emporter sur les Eskimos d’Edmonton.

À première vue, le match, qui s’est terminé par la marque de 44 à 23 en faveur de nos adversaires, promettait ! D’entrée de jeu, nos Alouettes ont trouvé le moyen de mettre les pieds dans la zone des buts quand les Eskimos ont écopé d’une pénalité pour obstruction sur une passe de 41 verges de Vernon Adams Jr au receveur éloigné Chris Harper. Grand habitué des faufilades du quart, Vernon a tiré le maximum de son positionnement à la ligne d’une verge pour entamer son premier duel comme partant en 2018 avec un touché au sol.

Sur la séquence suivante, la défensive est parvenue à suffisamment bien couvrir l’attaque de Mike Reilly – malgré une pénalité de 51 verges pour obstruction – et de forcer les Eskimos à se contenter de trois points, gracieuseté du botteur Sean Whyte.

C’était 7-3 en faveur de Montréal après le 1er quart et le match paraissait tout à fait à la portée des hommes de Mike Sherman. Un botté réussi de Boris Bede pour démarrer le deuxième est même venu solidifier l’avance de nos oiseaux. Mais Edmonton n’a pas tardé à répliquer. Lors de leurs deux séquences offensives suivantes, les Eskimos ont déjoué la défensive des Alouettes et pris les devants 17 à 10 avec un peu plus de 7 minutes 30 à jouer à la demie.

Les pénalités ont malheureusement joué un trop grand rôle dans ce duel – comme c’est souvent le cas lorsque les Als affrontent les Eskimos. On parie que les gars vont en entendre parler ce matin; neuf mouchoirs pour 143 verges, c’est trop. Et les Eskimos, avec 17 pour 191 verges, ont été pires !

L’autre statistique qui fait mal : six sacs. Pourquoi Johnny n’a-t-il pas joué, vous dites ? Pourquoi prendre le risque quand deux nouveaux acteurs (la comparaison avec Broadway s’applique ici aussi), Tony Washington et Landon Rice, faisaient eux aussi leur entrée sans tout à fait connaître leurs lignes ? La protection n’était visiblement pas à point, mais on ne pouvait pas s’attendre à la perfection dans les circonstances.

Il n’en demeure pas moins que certaines choses ont bien fonctionné :

Le jeu au sol : le groupe d’André Bolduc s’est illustré hier soir. Autant Tyrell Sutton – dont le meilleur jeu a cependant sans aucun doute été un attrapé sur une passe de 45 verges de Vernon Adams Jr. au début du 3e quart, suivi d’une course de 10 verges… juste wow ! – que William Stanback qui a terminé le match avec 147 verges sur des retours de botté (36,8 verges de moyenne par retour !) ou Ryder Stone qui a marqué son premier touché chez les pros. Les sentiments du jeune porteur de ballon diplômé de Dartmouth étaient évidemment mitigés après le match. « Je ne suis pas content du résultat du match, a-t-il admis. Mais personnellement, je suis heureux d’avoir marqué mon premier touché, c’est certain. Quand t’es un demi offensif et qu’on te donne le ballon à la ligne de 5 verges, tu n’as pas le choix. Tu dois rentrer dans la zone des buts. »  Et c’est ce qu’il a fait, avec brio.

Notons aussi que Vernon lui-même a accumulé 72 verges au sol et maintenu une moyenne solide de 9 verges par course.

Le groupe de receveurs : ce n’était pas impeccable – il faut dire que les passes devront aussi être plus précises à l’avenir – mais le groupe est de calibre. Geno Lewis a assuré – 3 réceptions pour 54 verges -, BJ Cunningham, bien que pas souvent visé, s’est montré fiable comme toujours et Chris Harper a encore une fois été rapide comme l’éclair. Si l’équipe a échangé Chris Williams c’est certainement parce qu’elle a confiance en la capacité du jeune receveur de 24 ans d’étirer le terrain. On aurait souhaité qu’il capte la bombe de Vernon dans la zone payante au 2e quart, mais semble-t-il qu’il a souffert d’une douleur à la jambe sur le jeu. On espère qu’il s’en remettra vite ! Avec le style de pivot dont l’équipe dispose maintenant, une menace comme Harper ou TJ Graham devient particulièrement intéressante… Vivement que la chimie s’installe !

Heureusement, nos Alouettes pourront se reprendre devant vous, au stade de McGill, dès la semaine prochaine. Le vendredi 3 août, les gars affronteront les Tiger-Cats de Hamilton… un duel qui s’annonce fort intéressant vu la transaction survenue il y a quelques jours. Beaucoup de travail à faire cette semaine… beaucoup de répliques à apprendre pour chacune des unités.

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