4 août 2018

Leçon d’humilité

« C’est une belle leçon d’humilité, a confié Johnny Manziel aux médias après le match de vendredi soir contre les Tiger-Cats qui s’est terminé par la marque de 50 à 11. J’ai lancé de façon inhabituelle, surtout lors de la première séquence. Je n’ai pas su donner le ton. »

Johnny a beau s’en vouloir pour cette défaite, il ne peut porter le blâme à lui seul. Toutes les pièces de l’engrenage doivent bouger pour que le système fonctionne. Pourquoi ne bougent-elles pas ? La pression, les choix de jeux, le personnel ? L’équipe devra tirer des conclusions rapidement en début de semaine 9 pour parvenir à faire les ajustements nécessaires et, comme l’a dit notre nouveau pivot, poursuivre avec une ardeur renouvelée.

La foule était fébrile. La bière était à seulement 7 $. La partie, elle, n’a jamais été serrée. Les Ticats sont arrivés en trombe, marquant lors de leur première séquence à l’attaque sur une passe de 17 verges de Masoli à Banks, tandis que les efforts de nos Als ont été infructueux dès le départ. Premier jeu : perte de cinq verges. Deuxième jeu : interception. Le ton était donné.

Les unités spéciales qui ont été plutôt efficaces à présent cette saison ne sont pas parvenues à bien positionner l’attaque sur le terrain – Hamilton a tiré parti de sa deuxième séquence offensive qui a commencé à la ligne de 12 de Montréal et s’est terminée avec un touché au sol du demi offensif Alex Green – et le premier botté de dégagement de Boris Bede a été bloqué par le secondeur des Ticats Curtis Newton, puis recouvré par Sean Thomas Erlington… bon pour le touché numéro trois. Après une quatrième séquence lucrative des Tiger-Cats, c’était 28-0 avec encore 45 minutes à jouer.

Voilà. On le répète : le ton était donné. C’était dur à regarder, surtout quand on sait tout le travail que font les gars – et l’ensemble de l’organisation – pour arriver à renverser la vapeur. « J’aime mes joueurs, a affirmé Coach Sherman dans sa conférence de presse. Ils exécutent en pratique, mais, pour une raison ou une autre, ils semblent tout oublier le jour du match. »

Tandis que la défense, en général, a eu du mal à contenir le jeu aérien des Ticats, Henoc Muamba a atteint Masoli au troisième quart et ajouté un sac à sa fiche, Branden Dozier a intercepté ce qui aurait pu être une passe de touché au quatrième quart et Dominique Ellis a été le plus productif avec sept plaqués.

À l’attaque, c’est le receveur Eugene Lewis qui est sorti du lot en réussissant quelques attrapés impressionnants qui ont permis de faire avancer les chaînes. Lewis a été le plus grand contributeur de la soirée en matière de verges sur réception (76). Le jeu le plus marquant revient toutefois au duo Adams-Cunningham qui a réalisé avec brio une transformation de deux points après qu’Adams se soit faufilé dans la zone des buts des Ticats.

Malgré la (très) dure défaite, les joueurs sont sortis du vestiaire après le discours de Mike Sherman pour remercier les partisans et signer des autographes. Mention spéciale à Tyrell Sutton qui a su garder le sourire en voyant un jeune partisan brandir un jersey sur lequel il avait barré le 0 du numéro 20. Qu’a fait Sutty ? Il s’est emparé du chandail, est retourné dans le vestiaire, l’a fait autographié par Johnny et l’a remis au garçon. La classe.

Ça, c’est un Alouette : un bon gars qui adore ses fans et souhaite, plus que tout, leur offrir la victoire. « Il y a deux possibilités. Soit on se laisse abattre par ce qui vient d’arriver, soit on se bat pour ne plus jamais avoir ce goût amer dans la bouche. », a conclu Johnny. Pas le choix, il faut que ce soit la deuxième. Il faut que ce match reflète aussi peu l’avenir des Alouettes que les passes de vendredi de Johnny reflétaient son talent.