1 octobre 2018

Nos Alouettes s’inclinent devant les Riders, mais continueront de jouer avec fierté.

« J’ai du plaisir à jouer. Je n’étais pas certain de ressentir ça à nouveau un jour », a admis Johnny Manziel d’un ton positif dimanche après le duel contre les Roughriders de la Saskatchewan. Des paroles qui font du bien à entendre après une défaite, particulièrement venant d’un homme qui n’a pas connu le plus fluide des retours au jeu. Nos Alouettes ont sauté sur le terrain vêtus de leur uniforme ailé en l’honneur des Forces armées canadiennes. Ils étaient motivés, prêts pour le combat, et ils se sont battus jusqu’à la fin.

« Je vais continuer de jouer avec fierté. On a fait du progrès à plusieurs égards. C’est dur de perdre par si peu comme ça, mais le vestiaire n’est pas découragé pour autant », a poursuivi Johnny.

Johnny Manziel

Le retourneur de botté Stef Logan a lui aussi évoqué la fierté dans une entrevue d’après-match. En dépit de leur fiche, les gars sont déterminés à offrir un bon spectacle aux partisans jusqu’à la fin de la saison. Et c’est exactement ce qu’a fait Stef lorsqu’il a porté avec acharnement le ballon sur 74 verges pour conclure le troisième quart, au moment où l’équipe avait besoin d’un remontant.

Notre agent zéro de 37 ans n’a pas été le seul à faire preuve d’audace et de détermination hier. Toutes les unités ont connu des hauts et des bas, mais ce qu’on a détecté, à l’attaque surtout, c’est du progrès. Exactement ce dont a besoin une équipe en processus de reconstruction.

Les hommes de Mike Sherman sont parvenus à marquer dès leur deuxième possession, imposant rapidement leur cadence. Après que Jesse Joseph et Ryan Brown aient allié leurs efforts pour provoquer un revirement au premier jeu de Zach Collaros, Johnny Manziel s’est retrouvé en excellente position à la ligne de 32 verges de la Saskatchewan. Il n’a fallu que 39 secondes à l’attaque des Alouettes pour pénétrer la zone des buts. D’ailleurs, un débat concernant une procédure illégale contre Montréal qui s’est avérée un hors-jeu contre les Riders a été plus long que la séquence elle-même. Johnny a d’abord repéré Ernest Jackson pour un gain de 24 verges, puis s’est servi de son arme la plus redoutable en courant jusqu’à la ligne d’une verge. Le flambeau a ensuite été passé à Antonio Pipkin qui s’est faufilé avec aisance dans la zone des buts pour donner une avance de sept points à nos Als après sept minutes de jeu.

Antonio Pipkin, Eugene Lewis

Lorsqu’on lui a demandé comment il se sentait par rapport à son jeu de pieds, Johnny a fourni une réponse honnête, mais encourageante. « Je pense que j’aurais pu être plus fluide. Dans l’ensemble, j’ai senti que mes pieds étaient solides et je pense avoir bien lu ce qui se tramait devant moi. On a maintenu au bon rythme tout au long de la première mi-temps. »

Évidemment, l’équipe numéro deux de l’Ouest n’était pas près d’abandonner pour autant. On n’aurait pas voulu qu’elle le fasse, de toute façon; il n’y a rien de mieux qu’un match serré ! Les hommes en vert ont rapidement répliqué en marquant deux touchés consécutifs, le premier au sol quand le demi offensif Tre Mason s’est insinué beaucoup trop facilement dans les interstices de la défense et le deuxième quand Collaros a réussi une passe de 23 verges à son receveur Kyran Moore à la dernière seconde du premier quart. C’était 13 à 7 après 15 minutes de jeu.

Visiblement, le moral était toujours bon dans le caucus. La concentration aussi. L’attaque a aussitôt riposté en réalisant un jeu truqué particulièrement efficace seulement une minute après le début du deuxième quart. Le ballon est allé de Johnny au porteur William Stanback, au receveur étoile BJ Cunningham, puis à Johnny encore qui a bien vu Adarius Bowman exécuter à merveille son tracé vertical. Le gain de 47 verges a mené à la première passe de touché de Johnny dans la LCF et au premier majeur d’Adarius comme Alouette.

« On attendait ce jeu depuis le début du match, a dit Manziel. Puis, quand c’est arrivé, j’espérais que BJ me redonne le ballon rapidement parce que voyais qu’Adarius s’était débarrassé de sa couverture. »

Adarius Bowman

La défense a renchéri en freinant autant les tentatives au sol que par la passe des Riders lors de leurs deux séquences offensives suivantes. Mention honorable à Chip Cox qui a surpassé tous ses coéquipiers avec neuf plaqués et qui détient maintenant le 4e meilleur résultat de l’histoire de la ligue à ce chapitre. Tandis que Chip s’occupait des plaqués, vous, ainsi que nos partenaires BMO Groupe Financier, Old Dutch Foods, PepsiCo, Le Maraîcher A. Barbeau et fils inc., Les Producteurs de pommes du Québec et Confiserie Regal, vous êtes occupés d’aider Purolator dans son Blitz contre la faim en faisant don de 31 369 livres de nourriture à Moisson Montréal. Merci.

Il suffit de jeter un coup d’oeil au temps de possession pour comprendre que le corps défensif n’a pas conservé la même intensité tout au long du match. Après que Boris Bede ait ajouté trois points au tableau, les Riders ont frappé fort avec un touché au sol et une transformation de deux points. Ajoutez à ça un botté de placement et c’était 24 à 17 en faveur de nos adversaires à la mi-temps.

« On a fait suffisamment de bonnes choses pour gagner le match, a dit Coach Sherman à son vestiaire. Mais on a aussi fait assez de mauvaises choses pour perdre le match. On ne regardera pas les bonnes choses demain. On va passer beaucoup de temps à analyser nos erreurs. »

C’est donc dire qu’ils passeront en revue le troisième quart puisque c’est à ce moment-là que tout semble être tombé à plat. Les Roughriders ont marqué un autre touché au sol quelques minutes après la pause pour pousser la marque à 31 à 17. Puis, ce n’est qu’à la toute fin du quart que nos Alouettes ont repris leur élan lorsque Stef Logan a sprinté sur 74 verges pour réduire l’écart.

« Mes gars me pointaient là où le ballon irait. Ils ont essayé de nous truquer, mais je n’ai pas bougé », a expliqué Stef dont l’expérience demeure un important atout pour les unités spéciales.

Stefan Logan

Ce fut ensuite au tour de Henoc Muamba de démontrer ses talents de porteur de ballon après que son interception l’ait amené à courir sur 39 verges. Le secondeur au gabarit imposant a entamé sa carrière de joueur de foot comme demi offensif au secondaire. Chercher des brèches avec le ballon en main au quatrième quart a sans doute ravivé les souvenirs.

En parlant de souvenirs… On a retenu notre souffle quand Johnny Manziel s’est lancé tête première dans la zone des buts en voulant mener à bien une tentative de transformation de deux points. Avec 9 minutes 30 secondes restant au cadran, Johnny a lancé une passe de 20 verges à Ernest Jackson, bonne pour le premier touché de la saison du receveur. En essayant d’égaliser, Johnny s’est rué vers la zone des buts de la même façon qu’il l’avait fait lors de son deuxième match, à Ottawa. Heureusement, cette fois-ci, il n’était pas dans les vapes en se relevant. Malheureusement, cette fois-ci, aucun point n’a été marqué sur le jeu.

Un botté de placement des Riders plus tard, le score était de 34 à 29 pour les Riders.

Tandis que le plus fâchant pour Johnny a été de rater la transformation de deux points, c’est de perdre devant vous, les fans, qui a davantage exaspéré Coach Sherman. « Nos fans sont loyaux, ils sont bruyants et ils restent jusqu’à la fin. Ils méritent de rentrer chez eux la victoire en poche. C’est ce qui me fâche le plus. On a toutes les raisons de gagner puisque nos fans nous soutiennent », a t-il affirmé dans sa conférence de presse.

Il reste deux matchs à domicile à l’horaire. Deux occasions de gagner devant notre foule favorite et l’équipe compte en tirer le maximum. Prochain rendez-vous : la Journée de la famille le lundi 8 octobre alors que vos Alouettes affronteront les Stampeders de Calgary.