17 janvier 2019

Conseils d’un quart québécois qui a fait son chemin chez les pros

S’illustrer dans un environnement ultra compétitif

Gerry Dattilio, originaire de Laval, a été appelé à jouer aux postes de demi inséré, retourneur de botté, demi défensif, secondeur, joueur de ligne offensive, joueur de ligne défensive et teneur au cours de sa carrière. Un vrai touche-à-tout.
Au début de la saison 1977, ses coéquipiers et lui se sont placés pour réaliser un botté de placement contre les Tiger-Cats de Hamilton avec environ 3 minutes à jouer. C’était l’égalité. Mauvaise remise, le ballon passe par-dessus la tête de Dattilio.

« Je courais partout et j’ai réussi à récupérer le ballon, se souvient Gerry. Le mot qu’on utilisait quand un problème survenait c’était Bingo, Bingo, Bingo pour que les receveurs effectuent des tracés. J’ai lancé une passe de touché à Dalla Riva et on a remporté le match. »

Tandis que l’équipe montait dans l’avion pour rentrer à Montréal, Marv Levy s’est approché de son teneur et lui a dit : « Lundi, je veux que tu commences à jouer comme quart-arrière. »

Et bim ! Gerry a eu sa chance. Il est le dernier Québécois à avoir évolué au poste de pivot pour Montréal. C’était en 1985. Comment brise-t-on de telles barrières, autant dans le monde du sport professionnel que dans tout autre milieu où la tradition fait parfois force de loi ? Le champion de la Coupe Grey 1977 a quelques conseils efficaces pour tous les jeunes qui souhaitent s’illustrer dans un environnement hautement compétitif.

 

  1. Fais tout ce qu’il faut. Il n’y a pas de raccourci.
  2. « On m’a coupé à mon premier essai, alors quand on m’a rappelé, tout ce que je voulais c’était faire partie de l’équipe. On recevait 3 $ par jour au camp d’entraînement. On nous remettait une enveloppe avec 21 $ comptant à la fin de chaque semaine. »

    Puis, Gerry a été embauché et a touché un généreux salaire annuel : un impressionnant 14 500 $. Même après s’être senti rejeté, il n’a pas laissé son égo l’empêcher de prendre les mesures nécessaires et jouer les différents rôles qui lui ont été confiés afin de réaliser son rêve de devenir un quart pro.

    Deux mots : persévérance et patience

     

  3. Apprends toutes les règles
  4. « Je me suis assuré d’apprendre toutes les subtilités du football canadien parce que c’est un avantage qu’on peut naturellement avoir comme Canadien. En général, à titre de recrue, tu dois être ouvert à apprendre le plus possible. En plus, les gars n’ont que deux matchs présaison maintenant. Un jeune quart peut disposer de seulement 15 minutes pour épater la galerie. Si tu n’as pas retenu tout ce qu’on t’a enseigné à l’entraînement, t’es foutu. »

    Écoute et sois fier d’être le plus désireux d’apprendre. Qui sait ? C’est peut-être ce qui te permettra de sortir du lot au moment opportun.

     

     

  5. Ne t’attends pas à ce qu’on soit patient avec toi
  6. T’as beau être le petit nouveau, tes collègues et patrons s’attendent à ce que tu performes. Vite.

    « Les entraîneurs ne sont pas particulièrement patients avec les quarts canadiens, du moins, pas autant qu’avec les Américains. Tous les yeux sont rivés sur toi parce que tu es une denrée rare, mais ils détourneront leur regard rapidement si tu ne les impressionnes pas sur-le-champ. »

    Rappelle-toi que les attentes sont élevées, puis fais-toi confiance et n’essaie pas de trop en faire. Reste toi-même.

     

  7. Touche à tout.
  8. « J’ai évolué à toutes les positions sur le terrain et je m’impliquais là où je le pouvais. J’ai démontré ma polyvalence : capable de tout faire et maître au poste de quart-arrière. »

    Ne perds jamais de vue ton objectif, mais comprends que tu risques de devoir faire foi de ta volonté en dépassant le cadre de ta spécialité.

     

  9. Profite du voyage !
  10. « Même dans les moments difficiles, je me suis assuré de tirer le meilleur de mon expérience. Les défis que tu surmontes sur le terrain ou dans un vestiaire de football sont semblables aux défis que tu surmontes dans la vie. Satisfaire les fans c’est comme satisfaire un client, par exemple. Tu ne connaîtras pas que des bons matchs et la presse ou les gens n’hésiteront pas à en parler. Aujourd’hui, la critique est encore plus vive avec les médias sociaux, alors tu dois vraiment savoir maintenir le cap. »

Ça a beau être cliché, mais ce qui ne te tue pas te rend plus fort et, souvent, encore plus précieux pour une équipe.