Les supergirls existent

À seulement 11 ans, Aleena est tout à fait consciente qu’elle brise des barrières. L’athlète incroyablement articulée est membre de l’équipe qui a remporté le tournoi international de flag football NFL/LCF qui se déroulait en Floride en janvier dernier. Une équipe composée de 10 garçons talentueux et d’une supergirl : Aleena.

« J’ai commencé à jouer au football il y a deux ans. Notre entraîneur Jamil connaissait mon père parce que mon petit frère joue aussi et il m’a demandé si je voulais essayer, récite-t-elle avec candeur. La plupart des filles que je connais ne pratiquent pas les mêmes sports que moi, mais je le fais parce que c’est amusant ! »

Depuis que Jamil Springer de Flight School l’a recrutée, Aleena alias Crystal Mamba, comme la surnomment ses coéquipiers, fait montre d’agilité pour semer ses adversaires. Quand elle ne court pas un tracé de receveur, Aleena se tient au poste de centre, un rôle qu’elle aime particulièrement jouer.

« La remise est cruciale. C’est le début du jeu, alors il faut être ultra précis. Il ne faut jamais en sous-estimer l’importance. »

Et ses coéquipiers lui font confiance. Même si elle reconnaît que le football est toujours perçu comme un sport masculin, Aleena ne s’est jamais sentie à l’écart sur le terrain.

« Les gars sont gentils avec moi, dit-elle en riant. Le plus important, par contre, c’est qu’ils constatent mes habiletés. Je pense que les compétences athlétiques des filles et des femmes sont souvent sous-estimées. On est les plus grandes forces de la nature. »

Oui, ces mots sont sortis de la bouche d’une fille de 11 ans. Une fille de 11 ans brillante qui est déjà passée maître dans l’art de conjuguer sports et études. La gestion des deux mondes peut être compliquée – n’importe quel joueur pro vous le confirmera -, mais elle force à persévérer et à s’autodiscipliner. Aleena le démontre bien. Ses parents ont commencé à l’inscrire à toutes sortes d’activités dès l’âge de quatre ans. Elle a fait du ballet, de la claquette, de la gymnastique, du basketball, du handball, du badminton, du soccer et du football. Bref, la petite est tout aussi occupée qu’un PDG d’entreprise. Au moment de répondre à nos questions au téléphone, elle rentrait tout juste d’un de ses cinq entraînements de basket hebdomadaires.

 

« Le sport te garde en forme et alerte, affirme-t-elle. Je me concentre en faisant mes devoirs comme je me concentre sur le terrain. Je suis alerte en classe comme je suis alerte en effectuant une remise. Sinon, je passe un mauvais quart d’heure. »

Bien sûr, quand elle parle de mauvais quarts d’heure, elle fait référence aux punitions de ses parents. Mais celles-ci sont rares. S’ils ne l’ont jamais poussée à faire quoi que ce soit, sa mère et son père la soutiennent continuellement et comprennent l’importance de la variété. Même sa grand-mère l’encourage à suivre sa passion. En laissant Aleena découvrir par elle-même ses préférences, sa famille lui a permis de choisir son propre parcours qui, même s’il n’est pas conventionnel, la rend parfaitement heureuse.

« Pour moi, le football c’est l’occasion de me faire des amis et d’apprendre à travailler avec d’autres parce qu’il faut constamment pouvoir compter sur nos coéquipiers. J’espère aussi inspirer d’autres filles à se bâtir un avenir dont elles seront fières. Je ne veux pas passer ma vie à faire du lavage et je ne pense pas que quiconque devrait être condamné à faire ça. Si tu as envie de faire quelque chose, fonce et travaille à devenir la meilleure ! »

Éclairée, la petite dame.

Les filles sont encore beaucoup plus nombreuses que les garçons à délaisser la pratique d’activités sportives tout juste avant la puberté. Mais les filles comme Aleena n’abandonnent pas. Elles continuent de bouger parce c’est devenu leur mode de vie; parce qu’aucun stéréotype ne les empêchera de réaliser leurs rêves; parce qu’elles ont du plaisir à jouer. Les filles comme Aleena sont indomptables, travaillantes et intelligentes. Elles savent courir, attraper, tirer, patiner, botter, lancer, danser – même effectuer des remises – et elles façonnent le monde dans lequel nous vivrons demain.