23 mars 2019

Hugo Richard : De titan à la cour des grands

Hugo avait 7 ans quand il a enfilé son premier uniforme de football, celui des Barons de Saint-Bruno. Il jouait dans la catégorie Titan. Son père était coach; bénévole, bien sûr.

« Je me rappelle qu’il était exigeant envers moi. Ça m’arrivait de trouver le temps long, se souvient Hugo. Mais parce qu’on passait beaucoup de temps ensemble, on a développé une belle relation. Encore aujourd’hui, on a des projets ensemble. »

Le foot, mais surtout le sport en général est une affaire de famille chez les Richard. La maman joue au tennis, le papa joue au hockey, la sœur a pratiqué plusieurs sports différents comme son frère. Quand on lui parle d’émissions jeunesse, Hugo ne sait pas trop quoi répondre. Petit, il ne regardait pas la télé. Il jouait dehors et il n’en garde que de bons souvenirs.

On entend souvent parler de commotions et de blessures dans le milieu du football. D’ailleurs, on ne se le cachera pas, notre sport a perdu en popularité dans la dernière décennie. Au Canada, on comptait plus de 180 000 joueurs il y a 10 ans. Aujourd’hui, ils sont autour de 100 000. Évidemment, les craintes des parents qui choisissent les activités sportives que pratiqueront leurs enfants sont tout à fait normales, mais les progrès en matière de sécurité sont grands. L’équipement, les techniques de plaqué ou encore les nouvelles façons de jouer – comme l’Ultimate Football – sont au cœur des préoccupations de notre ligue et de chacune de ses équipes.

Les belles histoires sont plus nombreuses qu’on ne le pense. Certainement plus nombreuses que les histoires d’horreur. Le football, comme tous les autres sports, comporte des risques, bien entendu, mais ce qu’on devrait surtout retenir c’est qu’il est inclusif.

« N’importe qui peut devenir un bon joueur de foot, assure Hugo. Évidemment, le sport requiert un minimum de coordination et de force, mais il est possible de réussir, peu importe ton gabarit. Ce qu’il faut réellement c’est la volonté de s’améliorer et de la passion. »

Cette volonté, Hugo l’a toujours eue. En secondaire 3, alors qu’il découvrait tout juste le poste de quart-arrière, il a dû choisir entre le football ou le hockey. Un choix qui n’a pas été si difficile à faire finalement. Hugo sentait qu’il apprendrait plus sur le terrain que sur la patinoire.

« J’aime le défi et le football me sortait de ma zone de confort. Je voyais plus d’opportunités de grandir et de réussir, dit-il pour expliquer sa décision. Je n’ai jamais arrêté parce que j’ai l’impression qu’il n’y a pas de plafond. Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre. »

Après avoir joué pour les Barons de St-Bruno, Hugo a fait partie de l’Impact du Collège Durocher, du Cactus de Notre-Dame, des Cheetahs du Collège Vanier et du Rouge et Or de Laval. L’an dernier, il a remporté la Coupe Vanier, puis il s’est vu offrir son contrat pro, ici, aux Alouettes. De beaux souvenirs de toutes ses saisons, il en garde plusieurs, particulièrement la victoire du ballon d’argent au championnat provincial de 2006. Il était Pee-Wee à l’époque. Mais ce qu’il garde surtout ce sont des amitiés.

« Je me suis fait différents groupes d’amis dans différents sports. L’esprit de camaraderie est très important au football. En fait, on pourrait comparer une équipe à une microsociété. À l’Université Laval, le principe de traiter l’autre comme tu souhaites être traité était constamment rappelé, confie Hugo. Bien sûr, on nous enseigne la discipline, l’importance de bien s’alimenter, de bien s’entraîner, on nous inculque le souci de la performance, mais ce qui est véritablement mis de l’avant c’est le respect de tes coéquipiers. »

Au fil des ans, Hugo a appris le respect et, surtout, le contrôle de sa personne. Joueur très émotif, il a toujours été très expressif sur le terrain. C’est bien… dans certaines circonstances.

« C’est un couteau à double tranchant. Je communiquais beaucoup, mais pas forcément toujours de la bonne façon et ça affectait les gens autour de moi, admet Hugo. Il faut savoir quand c’est propice de réagir, faire du renforcement positif et apporter des correctifs de manière constructive. »

Des récits comme celui de Hugo, simples et heureux, on en entend tous les jours quand on baigne dans le milieu. Chacun de nos joueurs a sa propre histoire d’amour avec le foot et chacun est devenu l’homme qu’il est aujourd’hui en partie grâce aux valeurs qui lui ont été inculquées sur le terrain et dans le vestiaire au cours de sa carrière.