15 septembre 2019

Pincement au cœur en Saskatchewan

« C’est douloureux. On a cru qu’on allait gagner pendant quelques minutes, mais c’est ce qui est extraordinaire dans la LCF, tu ne sais jamais. On doit travailler notre finition. L’attaque doit être plus productive plus tôt dans le match, en commençant par moi », a confié Vernon Adams Jr en point de presse immédiatement après la partie de samedi soir.

Pourtant, nos Alouettes ont accumulé plus de verges d’attaque que leurs adversaires – 390 contre 364. Même le temps de possession était en notre faveur. La marque finale de 27 à 25, toutefois, a le fait le bonheur des Roughriders. Avec moins d’une minute à jouer, Lauther a réussi le botté de placement qui a permis à la Saskatchewan de l’emporter devant l’océan de vert qui s’agitait dans l’impressionnant Mosaic Stadium. Une défaite crève-cœur de laquelle Khari Jones et son équipe tireront certainement quelques leçons.

« Il y a eu du positif, mais c’est le score final qu’on regarde. On n’est certainement pas très heureux de repartir avec la défaite, surtout compte tenu des occasions qu’on a eues. On apprendra de nos erreurs pour revenir en force contre la semaine prochaine », a admis l’entraîneur-chef Khari Jones en parlant du niveau de compétitivité de son vestiaire.

Samedi prochain, contre les Blue Bombers de Winnipeg, l’attaque aspirera à plus de séquences payantes. Cependant, le match d’hier soir ne nous a pas complètement laissés sur notre faim. Tandis que Boris Bede a été le seul à inscrire des points au tableau en première demie (trois bottés de placement payants), le demi offensif Will Stanback ainsi que le receveur Eugene Lewis ont tous les deux contribué au pointage au retour de la pause. Au troisième quart, Will Stanback a profité d’un corridor adroitement dégagé par la ligne offensive pour foncer tout droit vers la zone des buts. Un touché au sol propre et efficace suivi d’une transformation de deux points réussie par le duo Vernon Adams Jr et DeVier Posey qui portent la marque à 18-10 pour clore le troisième quart.

 

La même ligne offensive n’a alloué que deux sacs à la ligne défensive des Riders, connue pour sa productivité en la matière. Notre DO n’a pas, toutefois, eu le luxe de courir comme il l’a fait pour son touché à de nombreuses reprises. La défense des Riders l’avait décidément à l’œil, le limitant à une moyenne de 4,8 verges par course. Pas dramatique, mais pas non plus phénoménal pour notre puissant porteur de ballon.

Tôt au quatrième quart, les Riders sont revenus de l’arrière en marquant deux touchés consécutifs par la course – le deuxième suite à un échappé sur un botté de dégagement -, reprenant les devants avec 12 minutes à jouer. Si une chose a échappé à l’unité dirigée par Bob Slowik hier soir c’est la force au sol de la Saskatchewan. Les Riders ont marqué leurs trois touchés par la course et William Powell a terminé le match avec 94 verges en 15 portées et une moyenne de 6,3 verges. Une donnée à étudier au retour à Montréal, surtout considérant la menace que représentent Chris Streveler et Andrew Harris au sol pour Winnipeg.

« Ce sont des erreurs sur tous les fronts qui nous ont fait mal. Il y a eu la remise errante suite à laquelle Boris aurait probablement pu quand même botter. Il y a plusieurs ballons qu’on aurait dû attraper et certaines choses en défense qu’on aurait dû faire mieux. Le jeu au sol des Riders a été particulièrement efficace, a expliqué Khari. Il y a plusieurs éléments qu’on devra analyser du point de vue de la défaite. Ça aurait été différent si on avait gagné. »

Nos Alouettes ont toutefois immédiatement répliqué. Vernon Adams Jr, audacieux comme on l’aime, a trouvé Eugene Lewis 27 verges plus loin, dans la zone des buts. Geno, qui a accumulé 130 verges sur réception au total, n’était pas la seule option sur le jeu. DeVier Posey, entre autres, représentait un choix moins risqué, mais Vernon étant Vernon a osé voir grand, confiant que son receveur parviendrait à se débarrasser des deux demis défensifs qui étaient à ses trousses. Il a gagné son pari.

 

On a eu droit à quelques jeux explosifs, mais la cohésion qu’on a pu observer dans les dernières semaines entre Vernon et ses receveurs n’était pas aussi évidente hier soir. Le pourcentage d’efficacité de 61% n’est pas attribuable qu’à des erreurs de notre quart lui-même, mais à un manque de synchronisme général au sein du groupe.

En défense, quelques blitz ont porté fruit quand Pat Levels a réalisé un sac pour des pertes de quatre verges, ou encore lorsque Greg Reid s’est rapidement frayé un chemin jusqu’à Fajardo. Reid, qui a été utilisé à bon escient autant pour presser Fajardo qu’en couverture, a rabattu deux passes, dont une en zone profonde qui aurait pu causer bien des dommages à la première séquence offensive des Riders du match. Henoc Muamba (huit plaqués) et Boseko Lokombo (sept plaqués + un sur les US) ont aussi été productifs. Boseko continue de prouver que le changement de position lui va bien. Sur les unités spéciales, les pénalités ainsi que les remises difficiles ont été coûteuses, mais sont inhabituelles et toutes possibles à corriger.

Tandis que la victoire aurait fait du bien, particulièrement compte tenu de la défaite de dernière minute des Tiger-Cats contre les Stampeders, notre place au deuxième rang de l’Est n’est toujours pas menacée. On tient bon. Retour au boulot mardi en prévision du match à domicile du samedi 21 septembre contre les Blue Bombers de Winnipeg.