29 septembre 2019

La victoire nous glisse entre les doigts en Colombie-Britannique

L’histoire du duel d’hier soir de nos Alouettes contre les Lions de la Colombie-Britannique a bien failli se terminer sur une tout autre note. Nos Cardiac Kids nous ont à nouveau offert une fin de match complètement folle en livrant, pour une septième fois consécutive une performance se soldant par un différentiel de moins de sept points.

Avec 1 :10 minute à jouer, l’entraîneur-chef Khari Jones a choisi de faire confiance à son troisième quart, Antonio Pipkin, en optant pour une faufilade au troisième essai, avec une verge à franchir. Une décision audacieuse qui, lorsqu’on se fie au succès qu’a eu Antonio plus tôt dans le match, avait toutes les chances de fonctionner et de permettre à nos Alouettes de l’emporter. Or, le match est tombé à plat au moment ou le ballon a glissé des mains du quart-arrière. Échappé, victoire des Lions 25 à 23.

« On a été très bon sur nos troisièmes et une jusqu’à présent. Puisqu’il restait autant de temps au chrono, je ne voulais pas redonner le ballon à Mike Reilly avec seulement un point d’écart. Je suis à l’aise avec ma décision et je la reprendrais s’il fallait. », a affirmé Khari Jones en point de presse après le match.

C’est sans doute le quart Matt Shiltz qui a le plus surpris hier soir. Matt, qui s’est vu remettre les clés de l’attaque pendant que Vernon Adams Jr purgeait sa peine d’un match, a fait mentir les sceptiques. Après un arrêt défensif rapide de la défense, ou plus précisément le premier de deux sacs de John Bowman, Matt a immédiatement montré qu’il était en contrôle de la situation. En trouvant DeVier Posey à deux reprises pour des gains de 36 verges au total, il a permis à Boris Bede d’inscrire facilement les trois premiers points du match. Après 30 minutes de jeu, le tableau affichait 9 à 3 en faveur des Lions; une première demie lors de laquelle les défensives se sont illustrées et les botteurs ont été les seuls à inscrire des points. John Bowman, dont le père assistait au match comme chaque année à Vancouver, a réalisé ce qui, selon TSN, était la première interception de sa longue et prolifique carrière. John, toutefois, a affirmé en ondes avoir déjà intercepté un ballon en éliminatoires.

On se demande ce que Khari Jones dit à ses joueurs dans le vestiaire à la mi-temps parce qu’encore une fois nos Alouettes ont effectué un retour en force. En une demie, Matt Shiltz avait subi quatre sacs du quart et lancé pour un maigre 67 verges. On l’aurait cru en difficulté, mais l’attaque, elle, a cru en sa capacité de se ressaisir. Six secondes après avoir remis les pieds sur le terrain, Matt fait mine de réaliser un jeu au sol, puis trouve aisément Geno Lewis complètement seul en zone profonde. Un touché de 97 verges qui redonne les devants et le momentum à nos Alouettes.

Au sol, Will Stanback et Jeremiah Johnson ont tous les deux fortement contribué à faire avancer les chaînes. Will a terminé le match avec 147 verges en 14 portées, maintenant une moyenne extrêmement élevée de 10,5 verges par course, tandis que Jeremiah, un peu moins utilisé, a lui aussi été efficace à chacune de ses trois courses, terminant la dispute avec une moyenne de 8,7 verges par course. Si les deux porteurs de ballon se sont avérés utiles pour gagner du terrain, on peut en dire autant de Matt Shiltz. L’audace du quart remplaçant ultra habile sur ses deux jambes a d’ailleurs rappelé l’explosivité de Vernon Adams Jr à plusieurs reprises. Toujours au troisième quart, Matt s’est lancé sur 29 verges jusqu’à la porte de la zone des buts. L’initiative de Matt a permis à Antonio Pipkin de terminer le travail en réalisant avec brio une faufilade pour porter la marque à 17 à 9 en faveur de nos hommes.

Les Lions ont cependant rapidement riposté. D’abord avec un touché du duo Mike Reilly-Bryan Burham, puis avec un long jeu plutôt… étrange. Mike Reilly a réussi à rejoindre son receveur Lemar Durant sur une passe de 61 verges, mais ce n’est pas parce que nos demis défensifs n’étaient pas au poste. Jarnor Jones était en parfaite position pour rabattre le ballon, jusqu’au moment où il a heurté l’arbitre. Ou est-ce l’arbitre qui l’a heurté ? Quelques jeux plus tard, le demi offensif des Lions John White marquait le deuxième touché de son équipe de la soirée. Avec un peu plus de 14 minutes à jouer, nos Alouettes tiraient de l’arrière par cinq points, rien d’inquiétant compte tenu de la tournure de la majorité de nos matchs cette saison. Puis, un botté de placement réussi de Castillo a creusé l’écart à huit points.

Ce qui s’ensuivit est un scénario classique de l’édition 2019 de nos Alouettes : une fin de match à couper le souffle ou à provoquer un arrêt cardiaque. Will Stanback, Antonio Pipkin et Matt Shiltz ont tour à tour réalisé d’importantes courses. À trois, ils ont parcouru 71 verges au sol en une séquence couronnée par un touché de Matt Shiltz lui-même. Le quart a ensuite trouvé DeVier Posey dans la zone des buts pour une transformation de deux points qui, étrangement, a été refusée. L’attrapé n’en était pas un, selon l’angle des arbitres, du moins.

On tirait de l’arrière par deux points avec deux minutes à jouer quand Fabion Foote a réalisé le jeu le plus marquant du match. Le joueur de ligne défensive s’est élancé pour bloquer la tentative de placement de Castillo, maintenant l’écart à seulement deux points. Et c’est alors qu’on a assisté à la fin en queue de poisson décrite en début de texte.

Le résultat décevant n’est toutefois pas à l’image de l’effort livré par la troupe de Khari Jones et, certainement pas à l’image de la surprise que nous a offerte Matt Shiltz. L’attaque a accumulé 425 verges en l’absence de Vernon Adams Jr. Finie l’époque sans quart des Alouettes.

Nos Alouettes seront de retour à domicile le samedi 5 octobre pour un match important contre les Stampeders de Calgary. Rappelez-vous qu’ils ont vaincu les Stamps, à Calgary, plus tôt cet été. Nos adversaires n’entendront certainement pas à rire…

 

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