13 octobre 2019

Une leçon qui arrive à point

On dit souvent qu’il y a plus de leçons à tirer d’une défaite que d’une victoire. Le match d’hier à Winnipeg a certainement été une expérience riche en apprentissages pour nos Alouettes qui se sont inclinés 35 à 24 contre les Blue Bombers. Un timing pas si mauvais après tout pour une équipe qui gagnera à apporter les correctifs nécessaires avant de participer à la demi-finale de l’Est pour la première fois depuis 2014. Tandis que Vernon Adams Jr, en bon quart-arrière, a assumé le blâme pour le revers, l’entraîneur-chef Khari Jones a été beaucoup plus clément à son endroit.

« Il est encore jeune. Il n’a pas encore une saison complète sous la ceinture, a-t-il rappelé aux journalistes après le match. Il a réussi à éviter ce genre de défaite, mais ça allait arriver. Il a eu un mauvais match, tout simplement. »

Notre spectaculaire Vernon a forcé la note à plusieurs reprises cette saison en effectuant des lancers risqués. La recette a fonctionné, jusqu’à hier. Presque chaque fois, soit le ballon arrivait pile-poil au bon endroit, soit nos receveurs se battaient pour aller le chercher.

« Je ne pense pas avoir trop confiance. Je sais que mes coéquipiers sont capables d’attraper ce genre de passes. On y travaille ensemble tous les jours, a confié Vernon Adams Jr. J’aurais pu, toutefois, réaliser de meilleurs lancers, ni trop longs ni trop courts. »

Si nos Alouettes ne sont pas repartis avec la victoire, c’est aussi parce que les Bombers ont réussi plusieurs jeux clés à des moments opportuns. Accordons-leur le mérite qui leur revient. La tertiaire des Bombers a donné du fil à retordre à notre attaque à plusieurs reprises, même quand Vernon faisait les bons choix; quatre interceptions – toutes en deuxième demie – qui nous ont coûté d’importantes séquences offensives. Mais comme chaque semaine, on a cru à la remontée. Avec un peu plus de huit minutes à jouer, nos Alouettes tiraient de l’arrière 17 à 31 quand Boseko Lokombo a effectué une interception clé qui devait redonner le vent dans les voiles à l’attaque. Hélas, deux jeux plus tard, Vernon se faisait voler une passe à l’attention de Jake Wieneke dans la zone des buts.

« C’était un mauvais lancer et une mauvaise décision, » a avoué notre quart-arrière.

Le moment était opportun pour apprendre de nos erreurs. Avec un mois à faire avant la demi-finale de l’Est, l’équipe aura l’occasion de corriger ses mauvais plis avant le grand jour. Il faut dire, toutefois, que les gars étaient décidés à surprendre leurs adversaires malgré l’accueil brutal que leur avait réservé la capitale manitobaine. Sortis torse nu du vestiaire, ils se sont échauffés comme si de rien n’était. Le froid ? Quel froid ? La température ne peut pas être une excuse à l’approche des éliminatoires et personne n’entendait l’utiliser.

Tandis que plusieurs s’attendaient à un match disputé au sol, notre attaque a continué de croire en son jeu aérien, même s’il a fallu attendre le troisième quart avant de voir Jake Wieneke marquer le premier touché offensif. Avant d’en arriver là, ce sont les unités spéciales et la défense qui nous ont gardés dans le match. Après 10 minutes d’action, Mario Alford est devenu le premier retourneur de l’histoire des Alouettes à marquer un touché à chacun de ses deux premiers matchs. La course de 90 verges de l’athlète originaire de la Géorgie prouve à nouveau l’ampleur de son potentiel. Son explosivité est un sérieux atout pour l’unité des retours de botté qui, jusqu’à l’arrivée d’Alford, manquait un peu de piquant.

En défense, les demis défensifs Tommie Campbell et Boseko Lokombo ont effectué un travail colossal pour redonner de l’élan à l’équipe dans des moments cruciaux. Pour clore la première demie, Tommie a volé le ballon lancé par Streveler à l’attention de Darvin Adams dans la zone des buts; un revirement qui aurait pu mener à un revirement de situation encore plus important. Pareil pour l’interception de Boseko au quatrième quart. Mais, une fois de plus, les Bombers se sont appuyés sur leur jeu au sol que notre défense n’est pas parvenue à contenir. Andrew Harris et Chris Streveler s’en sont donné à cœur joie, accumulant respectivement 166 et 64 verges par la course. Et, pourtant, on savait que c’était ce qu’ils tenteraient de faire. Encore. Plus il fait froid, plus les remises aux demis offensifs sont fréquentes. L’unité de Bob Slowik aura donc du travail à faire sur cet aspect de son jeu en prévision des éliminatoires.

Même si la deuxième demie n’a pas été à l’image des scénarios époustouflants auxquels on a eu droit cette saison, nos Alouettes ont à nouveau montré qu’ils n’étaient pas du genre à baisser les bras. À moins d’une minute de la fin, le duo Vernon Adams Jr et Quan Bray a réalisé un jeu de 37 verges, bon pour un touché. C’était trop peu trop tard, mais c’était beau de les voir se battre jusqu’à la dernière seconde.

Nos Alouettes seront de retour à domicile le vendredi 18 octobre pour affronter les Argonauts de Toronto, officiellement sortis de la course aux éliminatoires. Une autre occasion de parfaire leur art avant le grand match.

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