14 janvier 2020

Avec un puissant quatuor en place, l’équipe est prête à faire un bond en avant

La semaine dernière, notre propriétaire Gary Stern a promis aux Montréalais qu’il dénicherait les meilleurs candidats pour les postes de président et de DG. Et vite. Mission accomplie. Notre organisation est maintenant dotée de deux dirigeants qui connaissent bien la réalité québécoise et qui ont fait leurs preuves dans notre marché, tout en tissant de bonnes relations partout au pays ainsi qu’au sud de la frontière. Mario Cecchini, président, et Danny Maciocia, directeur général.

« J’ai promis que je vous trouverais de bons gars et je pense qu’on peut tous affirmer qu’on a maintenant les meilleurs », a déclaré Gary devant les employés de l’équipe après la conférence de presse de lundi matin.

Mario et Danny se sont dits prêts. Prêts à entreprendre, ensemble, le beau défi qu’est celui de continuer de mener notre équipe sur une pente ascendante. Surtout, prêts à réaliser le rêve qu’ils cultivaient tous deux depuis longtemps.

« J’ai attendu ce moment pendant 18 ans », a confié Danny à la salle comble.

*Comble comme le sera le stade en 2020, grâce à vous, n’est-ce pas?*

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« Ma nomination arrive au bon moment. À Edmonton, j’étais encore un coach, je n’étais pas tout à fait un directeur général. J’ai appris beaucoup de cette expérience. En 2016, je ne pense pas que j’aurais été tout à fait prêt non plus. Aujourd’hui, à 52 ans, je suis ailleurs. Je veux ramener la Coupe Grey dans ma ville natale. »

Danny quitte donc les Carabins de l’Université de Montréal, une équipe qu’il a contribué à faire croître immensément dans les neuf dernières années et avec qui il a remporté la Coupe Vanier en 2014, confiant d’avoir fait tout en son pouvoir pour laisser l’organisation dans un état meilleur que celui dans lequel il l’a trouvé. Le passage d’entraîneur-chef à directeur général n’est pas particulièrement atypique dans la LCF – Wally Buono en est un parfait exemple -, mais il fait immanquablement surgir une importante question : le DG sera-t-il capable de n’être que ça, le DG ? Avec un entraîneur influent et respecté comme Khari Jones déjà en poste, Danny comprend qu’il aura intérêt à s’éloigner un peu des lignes de côté. D’ailleurs, même s’il avait pu choisir son capitaine de navire, chose que la plupart des DG souhaitent habituellement faire, il aurait embauché Khari.

« Après le tour de force qu’il a réussi dans une situation très difficile, je suis étonné qu’il n’ait pas été nommé entraîneur de l’année. Je me considère privilégié de pouvoir travailler avec lui et je ne vois pas comment j’aurais pu ne pas lui offrir un contrat de trois ans. »

Tous deux, Danny et Khari, se connaissent depuis 2005. À l’époque, Danny était entraîneur-chef des Eskimos, tandis que Khari s’apprêtait à disputer une neuvième saison au poste de quart-arrière dans la LCF. Et ce fut sa dernière saison. Khari a été libéré par les Eskimos à deux reprises, en 2005 et en 2006, mais il ne lui en tient pas rigueur aujourd’hui. Après tout, les Eskimos ne l’ont pas remercié pour rien; ils venaient d’acquérir un certain Ricky Ray.

« On s’est toujours bien entendu. D’ailleurs, je suis très optimiste quant à l’arrivée de nouvelles perspectives autour de la table, a souligné Khari en parlant de l’impact qu’aura Danny sur l’alignement. Mon travail, quiconque sera dans notre groupe, sera d’entraîner les joueurs à être les meilleurs sur le terrain. On a des personnes géniales en place et ma tâche sera enfin un peu plus facile. J’ai bien hâte de pouvoir me concentrer uniquement sur le football. »

Ce n’est pas pour rien que la barbichette de notre entraîneur-chef était plus grisonnante vers la fin de la saison dernière : le tiers du rôle du DG qui lui revenait alourdissait sa tâche alors qu’il en avait déjà beaucoup dans son assiette. Parions qu’il sera heureux en 2020 de pouvoir s’en tenir à sa responsabilité principale ainsi qu’à celles de coordonnateur à l’attaque et d’entraîneur des quarts-arrière. Sans compter qu’il sera bien épaulé par son adjoint, André Bolduc, qui a pour sa part eu l’occasion de jouer pour Danny de 1998 à 2001, ainsi que sur les neuf autres membres de son personnel. Neuf membres soigneusement sélectionnés par Khari lui-même.

« Le choix du personnel-entraîneurs doit être à la discrétion de l’entraîneur-chef, a affirmé Danny lundi matin. J’ai été entraîneur assez longtemps pour comprendre ça. Même si j’avais été ici, j’aurais voulu que Khari choisisse ses associés. »

Si la tâche de Khari vient de s’alléger légèrement, celle de Danny est loin d’être négligeable. Avec l’ouverture du marché autonome prévue le 11 février, notre nouveau directeur général devra se retrousser les manches et se mettre au travail pour s’assurer d’offrir au corps entraîneur la meilleure troupe possible. Un pari qu’il n’a aucunement peur de prendre. Parmi ses priorités figurent l’embauche de dépisteurs ayant un réseau établi aux États-Unis, la solidification de la ligne défensive et la profondeur en matière de contenu canadien, plus précisément québécois.

« Il y a plusieurs très bons joueurs québécois comme Sean Thomas Erlington, par exemple, qui ont été sélectionnés tard au repêchage dans les dernières années. Il faut pouvoir mettre la main sur ce genre de joueur et avoir un maximum de Québécois talentueux au sein de notre équipe. »

Heureusement, Danny et Khari affirment avoir déjà commencé à parler du type de joueurs qu’ils souhaitent voir dans notre vestiaire. Tandis que les deux poursuivront activement leurs discussions dans les prochaines semaines, notre président, Mario Cecchini, aura sans doute à rendre des comptes régulièrement à l’un de ceux qui se sont approprié le club la semaine dernière, Gary Stern. Parmi leurs objectifs à court terme : rapatrier toute l’organisation sous un même toit, incluant un nouveau centre d’entraînement, augmenter le nombre d’abonnés de saison (bonne nouvelle : les ventes vont bon train) et renouer avec la communauté des affaires du Québec.

« Aucun effort ne sera ménagé pour emmener l’équipe plus loin, assure Mario qui est surtout connu pour ses réalisations chez Corus et Astral. La performance sur le terrain reste la priorité numéro un parce que si le produit est excitant, les fans sont contents. Et quand les fans sont contents, les partenariats commerciaux s’ensuivent. »

Si Danny réalisait cette semaine un rêve de plus de 18 ans, Mario, lui, convoitait son nouveau poste depuis une bonne dizaine d’années. Sans compter qu’il a toujours porté les Alouettes de Montréal dans son cœur.

« Je suis tombé amoureux du football grâce à mon père qui nous a quittés en 2006. J’ai vu de mes propres yeux l’immaculate reception à l’âge de 8 ans et j’ai immédiatement trouvé le sport fabuleux. Dans les années 70, quand les billets étaient à 4 $ au Stade olympique, je prenais le métro pour aller voir presque tous les matchs. J’étais toujours le plus petit dans les estrades et tout le monde me renversait sa bière dessus. Je rentrais à la maison et mon père me demandait si j’avais pris de la bière au stade. »

Mario n’avait pas bu de la bière au stade à 11 ans, ne vous inquiétez pas, il était trop occupé à admirer les jeux de Gabriel Grégoire, Junior Ah You ou Gerry Dattilio. Encore aujourd’hui, Mario rate rarement un match. Lorsqu’il n’est pas au stade ou devant sa télé à l’heure prévue, il les enregistre et leur réserve ses temps libres.

Ce sont donc quatre hommes passionnés de football qui réalisent chacun, à leur manière, un rêve de p’tit gars qui sont à la barre de notre équipe. Quatre hommes qui ont l’intérêt des Alouettes et de Montréal à cœur et qui ne souhaitent qu’une chose: gagner. Tout est enfin en place. 2020, on arrive.