10 février 2020

Ouverture du marché des joueurs autonomes : de quel côté regardera Danny Maciocia ?

Tandis que l’attention de plusieurs fans de foot était rivée sur les premiers matchs de la XFL ce weekend, Danny Maciocia et ses collègues, eux, ont passé leurs journées entières au bureau à discuter de l’ouverture du marché des joueurs autonomes de la LCF et des étapes qui s’ensuivent.

« J’aurais bien aimé pouvoir le faire, mais je dois vous avouer que je n’ai pas eu le temps de regarder un seul match ce weekend. On était ici, en train de travailler. »


À LIRE AUSSI

Liste complète des joueurs autonomes
Prolongations, coupures, nouvelles signatures; quelles sont les prochaines étapes pour nos Alouettes ?


Déjà bien avancé du côté de l’attaque

Depuis son arrivée en janvier, Danny a conclu une dizaine d’ententes avec des joueurs qui auront certainement un effet direct sur les performances de l’édition 2020 de nos Alouettes. Des ententes qu’il a finalisées à titre de bénévole, souligne le DG qui n’est entré officiellement en fonction que le 3 février. Du côté offensif, le retour des trois colosses Kristian Matte, Sean Jamieson et Landon Rice assure une stabilité importante au sein de la ligne à l’attaque. Pareil pour la prolongation des contrats de Vernon Adams Jr et de Geno Lewis. À vrai dire, le plus gros point d’interrogation de ce côté du ballon était lié au poste de demi offensif laissé vacant par Will Stanback. Qui trouverait-on pour remplacer un joueur d’impact aussi imposant ? La réponse, on l’a trouvée en James Wilder Jr. Dossier clos. Encore faudra-t-il un deuxième porteur de ballon fiable, mais comme plusieurs candidats d’expérience sont disponibles cette année, Danny ne devrait pas avoir du mal à en dénicher un de calibre élevé à prix raisonnable. En somme, les pièces du casse-tête offensif semblent plutôt bien assemblées.

Le coordonnateur des unités spéciales, Mickey Donovan, peut, quant à lui, se réjouir du retour de deux morceaux importants dans son groupe : le centre-arrière, Spencer Moore, et le spécialiste des retours de botté, Mario Alford. Là non plus, rien d’alarmant.

« Une grosse partie du travail a déjà été réalisée en ce qui a trait au contenu canadien, au poste de quart-arrière, les receveurs et la ligne à l’attaque, affirme notre DG. C’est certain qu’il en reste à faire, on a besoin de profondeur, mais on est limité. Je sais que je vous chante la même chanson depuis des semaines, mais on a un problème de plafond salarial à régler. »

Profondeur et chasseur de quart en priorité

Depuis deux semaines, Danny reprend effectivement la même métaphore lorsqu’il s’adresse aux médias.

« C’est comme si j’avais 100 $ dans mes poches et que je devais nourrir ma famille de cinq pour une semaine. C’est faisable, mais il faut faire des choix. »

Il faut aussi être créatif. À compter de midi ce mardi 11 février, ce seront principalement les activités concernant la défense qu’il faudra surveiller. Si activité il y a, bien sûr. La principale priorité de Danny demeure la même qu’à son arrivée : dénicher un bon chasseur de quart. Or, même s’il est prêt à verser un plus grand cachet pour remplir ce poste, Danny demeure réaliste.

« On explore le marché des joueurs autonomes, c’est certain, mais on va aussi identifier des gars au sud de la frontière, des gars qui vont gagner 70,000 $ au lieu de 130,000 $, affirme Danny. Ceux qui sont responsables de dépister les joueurs aux États-Unis sont tannés de m’entendre le dire. Je le martèle depuis mon arrivée : il faut un front dominant pour se permettre de faire certaines choses avec nos demis défensifs. »

Malgré le défi considérable que notre DG et ses acolytes doivent actuellement relever, le moral est bon. L’essor qu’a connu l’équipe l’an dernier aide à faciliter le recrutement. La nomination de Danny, quant à elle, contribue grandement à attirer les joueurs nationaux et, particulièrement, québécois. D’ailleurs, la profondeur en matière de contenu canadien figure en deuxième position de la liste de priorités. Si l’an dernier l’équipe avait le luxe de pouvoir compter sur trois potentiels secondeurs canadiens partants en Henoc Muamba, Chris Ackie et Boseko Lokombo, la situation pourrait être différente en 2020. De cette liste, seul Henoc est assuré d’un retour, pour l’instant.

« Si jamais on change le ratio au poste de secondeur, il faut rapidement se demander quelle position deviendra canadienne, souligne Danny non sans rappeler que Boseko, récemment échangé aux Argonauts de Toronto, a davantage évolué au poste de maraudeur la saison dernière. L’idéal, en fait, ce serait de jouer avec huit partants canadiens plutôt que sept pour avoir une plus grande flexibilité en cas de blessure. »

Pour l’instant, quelques options existent. DJ Lalama, un joueur polyvalent et winnipegois d’origine, aura l’occasion de lutter pour un poste de partant aux côtés de Henoc. Le retour du maraudeur Taylor Loffler, bien qu’incertain pour l’instant, pourrait aussi faire pencher la balance. D’autres dossiers concernant des joueurs d’impact, dont Ciante Evans et Patrick Levels, restent aussi toujours à régler. Restera à voir qui des équipes ou des joueurs aura à faire le plus de compromis dans les prochains jours. Avec la hausse du salaire minimum à 65 000 $ (par rapport à 55 000 $ l’an dernier) et le plafond salarial plutôt restreint de 5,3 millions (hausse de 50 000 $ seulement par rapport à l’an dernier), parions que Danny n’est pas seul à devoir faire des calculs mathématiques corsés en ce moment…