11 février 2020

Le marché des joueurs autonomes simplifié

Depuis quelques jours, vous entendez parler du marché des joueurs autonomes, mais, à titre de nouveau sportif de salon, ne savez pas trop ce que ça mange en hiver. On vous a parlé des besoins sur la ligne défensive, des vides qui découlent des échanges effectués récemment, et tout ce que vous avez retenu c’est qu’on a libéré, puis ramené l’équipe de cheerleaders.

Pas de stress. On est plus qu’heureux de partager nos connaissances avec vous. Après tout, c’est notre métier de parler de foot toute la journée.

Commençons donc par le commencement.

 

Qu’est-ce qu’un joueur autonome ?

Un joueur autonome est un joueur qui, à une date précise déterminée par la ligue (en l’occurrence le 11 février à midi cette année), n’est pas sous contrat. C’est-à-dire qu’il « n’appartient » à aucune équipe. Il est donc libre ou autonome. À partir du moment ou un joueur devient autonome, il peut légalement négocier son contrat pour la saison prochaine avec n’importe quelle équipe. De la LCF, de la NFL, de la XFL, de la ligue de football d’Aulnay-sous-Bois si c’est ce qui lui convient le mieux.

Quelques semaines avant l’ouverture du marché, la liste des potentiels joueurs autonomes de chaque équipe est dévoilée. Les directeurs généraux, déjà bien au courant de cette liste, sont responsables de négocier avec les joueurs (ou leurs agents) afin de tenter de retenir les services de ceux qu’ils souhaitent conserver au sein de leur alignement. Ces négociations peuvent avoir lieu à tout moment de l’année, mais la plupart se déroulent évidemment à l’approche de l’ouverture du marché. Les résultats de ces négociations peuvent prendre plusieurs tournures différentes.

La prolongation ou le renouvèlement de contrat

Kristian Matte, joueur de ligne offensive vétéran, est l’exemple parfait pour parler de prolongation de contrat. Chaque fois que son entente menace d’arriver à échéance, cette année notamment, il la renouvèle en deux temps trois mouvements. Kristian joue à Montréal depuis le début de sa carrière professionnelle en 2010. Il n’a pas l’intention d’aller ailleurs. Il prolonge, prolonge et prolonge donc encore.

Certains cas ne sont toutefois pas aussi simples ou sont provoqués avant même que le contrat d’un joueur soit près d’arriver à terme. Notre quart-arrière, Vernon Adams Jr, était sous contrat pour 2020, mais la direction a tout récemment jugé important de prolonger son contrat jusqu’en 2022. Vernon, qui participait au camp d’entraînement 2019 à titre de quatrième quart, a finalement mené de main de maître l’attaque de nos Alouettes la saison dernière. Vous comprendrez donc que :

  1. Le joueur souhaitait ajuster ses conditions de travail à sa nouvelle réalité de meneur de jeu partant.
  2. Après des années passées à tenter de trouver le pivot du futur, la direction a voulu s’assurer de pouvoir compter sur les services de Vernon après 2020.

La libération du joueur

Il arrive aussi parfois qu’après discussion l’équipe et le joueur s’entendent sur une libération hâtive. Dans ces cas, l’équipe met fin au contrat du joueur avant qu’il n’arrive à échéance permettant ainsi à l’athlète d’entamer ses négociations avec d’autres équipes. Cette situation survient habituellement lorsque :

  1. Le joueur souhaite poursuivre sa carrière dans une autre ligue. Notre ancien demi offensif, Will Stanback, par exemple, a été libéré afin de pouvoir s’entendre avec les Raiders de Las Vegas.
  2. La direction est aux prises avec des problèmes criants de plafond salarial. Les départs du receveur DeVier Posey et du demi de coin Tommie Campbell en sont de bons exemples.

La signature de contrat

Si la direction et le joueur ne parviennent pas à s’entendre sur les clauses du nouveau contrat ou si l’intérêt d’un des deux partis n’y est simplement pas, le joueur devient autonome. C’est à partir de ce moment qu’on parle de signature de contrat. Il arrive souvent que des joueurs souhaitent explorer le marché… pour finalement revenir rapidement au bercail. C’est le cas du demi défensif Ciante Evans qui a été joueur autonome pour à peine une demi-journée.

L’attente…

D’autres, soit moins flexibles ou soit moins courus, prennent leur mal en patience et n’obtiennent des offres qu’au printemps ou même en cours de saison. Tout au long de cette période d’attente, les joueurs doivent évidemment continuer de s’entraîner comme s’ils étaient sous contrat afin de se préparer pour le début de la saison qu’ils pourraient être appelés à disputer à la toute dernière minute. Tellement de blessures surviennent au courant d’une année qu’il est rare que les joueurs autonomes demeurent sans emploi pendant tous les six mois. En 2019, le demi défensif Najee Murray a été rappelé au mois d’octobre. Il n’a pas déçu et, cette année, a fait partie des joueurs dont le contrat a été rapidement prolongé.

Un peu plus clair maintenant?