27 mars 2020

Habitudes bousculées : Adams Jr. s’adapte à une saison morte unique

MONTRÉAL – C’est à peu près à ce stade-ci de la saison morte que les joueurs de la Ligue canadienne de football (LCF) commencent réellement à se préparer en vue de la prochaine campagne.

Oui, ils s’entraînent et se préparent pendant tout l’hiver, mais quand arrivent le printemps et le mois de mars, les athlètes intensifient leurs efforts afin d’arriver prêts au camp d’entraînement et d’amorcer la saison régulière du bon pied.

Certains aiment s’entraîner seuls, en gymnase comme sur le terrain. D’autres préfèrent s’entraîner en groupe, rencontrer leurs coéquipiers – et même leurs adversaires des autres formations du circuit – et faire des exercices et sauter sur le terrain avec leurs pairs.

Mais, en ce temps de distanciation physique en raison de la pandémie causée par la COVID-19, la routine et les habitudes de certains joueurs ont été bousculées, et ils doivent désormais trouver une façon de demeurer en forme à la maison.

Le quart-arrière des Alouettes de Montréal Vernon Adams Jr. fait partie de ceux qui aiment s’entraîner en petit groupe; aujourd’hui, il doit relever le défi d’avoir à s’entraîner seul.

« J’aime m’entraîner avec quelques autres gars; on peut compétitionner, nous motiver en gymnase puis sauter sur le terrain ensemble par la suite », a indiqué Adams dans une entrevue mercredi. « C’est à ça que ça ressemble normalement : on se rend dans un complexe d’entraînement, on s’entraîne, on saute sur le terrain, puis, par la suite, on tisse des liens et des choses comme ça. »

« Mais présentement, ce qui a changé pour moi et pour pratiquement tout le monde, c’est qu’on doit accomplir tout ça par nous-mêmes. Rester à la maison, s’entraîner à la maison, soulever des poids à la maison et nous motiver nous-mêmes. »

Pour Adams Jr., c’est un peu plus facile de rester à la maison. Sa femme Liz et lui ont rénové leur garage, le transformant en gymnase complet. Il y a des boîtes en bois pour effectuer des sauts (Adams Jr. est parfois accompagné par son fils, Kash, pour cet entraînement), des poids libres et tout ce dont on a besoin pour garder son corps au sommet de sa forme.

La seule chose qu’il lui manque c’est ce qu’il aurait pu accomplir, sur le terrain, avec ses receveurs, mais le quart-arrière de cinq pieds, onze pouces et 200 livres a commencé à trouver des alternatives.

« Je viens d’acheter un filet pour quart-arrière », a-t-il dit. « Donc en ce temps de distanciation sociale, j’espère que mon filet arrivera bientôt, et je devrai faire avec ça, supposer qu’il s’agit de l’un de mes receveurs, puis partir de ça. »

Comme font la plupart des gens pour interagir avec leurs amis et les membres de leur famille, le joueur de 27 ans reste en contact avec ses coéquipiers via messagerie texte. Il échange entre autres avec les membres de son groupe de receveurs, puisqu’il regarde des vidéos de l’an dernier et travaille sur de petits détails afin de s’améliorer.

« Je parle à mes receveurs ici et là », a dit Adams Jr. « Quelques fois par semaine, je vais écrire à un receveur différent pendant que je regarde des vidéos. Donc, si je vois quelque chose qu’a fait B.J. (Cunningham) ou Geno (Lewis) que j’aimerais qu’ils corrigent, je vais leur écrire. On communique comme ça. »

Le petit nouveau dans le groupe de receveurs des Als est Naaman Roosevelt, qui a conclu une entente en tant que joueur autonome avec Montréal en février. Il est toutefois familier avec le passeur des Montréalais, puisque les deux joueurs ont évolué ensemble en Saskatchewan en 2017. Cette familiarité, combinée à l’entraînement qu’Adams Jr. a tenu avec les membres de son unité offensive il y a quelques semaines, assurera une certaine chimie entre les deux joueurs, même s’ils n’auront pas la chance de travailler beaucoup ensemble d’ici l’ouverture des camps d’entraînement.

« Je n’étais pas le quart-arrière partant pour Roosevelt en Saskatchewan, mais je lui ai tout de même lancé quelques passes », a dit Adams Jr. « Et il y a ce mini-camp que j’ai organisé pour mes receveurs et moi, où j’ai pu aussi passer du temps avec lui. Il est un vétéran, alors ce n’est pas comme s’il devait tout apprendre du début. Ce n’est que la manière d’appeler les jeux et la terminologie qui ont changé. »

L’an dernier avec les Roughriders, Roosevelt a amassé 946 verges et a marqué un touché en 18 matchs. Il a aussi connu deux saisons de suite avec au moins 1000 verges sur des réceptions, même s’il n’a pas joué tous les matchs de ces deux campagnes – il n’a disputé que 11 parties en 2016 et que 14 en 2017.

Roosevelt se joint aux receveurs Cunningham et Lewis, ainsi qu’aux nouveaux demis offensifs James Wilder Jr. et Tyrell Sutton (qui a déjà évolué à Montréal pendant six saisons), au sein d’une attaque qui, aux yeux d’Adams Jr., peut être l’une des meilleures de la Ligue.

« La majorité des joueurs seront de retour en attaque », a-t-il mentionné. « Nous essayons de tenir tout le monde responsable, et de nous assurer que tout le monde fait son travail. Si ça se produit, personne ne pourra vraiment nous arrêter. Nous avons la chimie, nous avons les joueurs, nous avons les entraîneurs, le directeur général et les propriétaires, tout le monde est en place. Maintenant, il s’agit simplement de faire notre travail. »

Les Alouettes ont mis fin à la saison 2019 avec une fiche de 10-8 – la meilleure du club depuis 2012, alors que l’équipe avait pris le premier rang de la division Est avec un dossier de 11-7. Ils ont aussi obtenu leur première participation aux éliminatoires depuis 2014, avant de s’incliner, en demi-finale de l’Est, aux mains des Eskimos d’Edmonton.

Pour Adams Jr., la saison dernière n’est que le début de ce qui s’en vient pour les Alouettes de Montréal, et il sent qu’il a encore bien des choses à prouver lors de la prochaine campagne cet été.

« Je crois assurément que nous avons tous un petit quelque chose à prouver », a-t-il dit. « Oui, nous avons perdu lors de ce match éliminatoire, mais nous avons prouvé à tout le monde en 2019 que nous pouvons faire partie des équipes aspirant à un championnat. »

D’après un article de Kristina Costabile publié sur CFL.ca.