6 novembre 2020

Steve Charbonneau : Faire battre des cœurs dans l’ombre…

« C’est inacceptable qu’un jeune ne puisse faire du sport en raison d’un handicap »

Depuis octobre 2014, Steve Charbonneau est directeur général à la Fondation des sports adaptés. Son principal objectif constitue à aider les gens avec des handicaps physiques à faire du sport sans embûche. Une expérience de vie modeste mais combien importante pour les sportifs qui suivent l’ancien plaqueur défensif.

C’est par pur hasard que l’ancien Alouette s’est retrouvé dans cette chaise. Remplaçant comme directeur des loisirs pour la ville de Farnham, il a reçu un appel de Peter Treacy qui a mis sur pied la Fondation des sports adaptés. Il cherchait un remplaçant pour lui succéder. Treacy a été amputé suite à un accident d’auto il y a quelques années et il ne s’est jamais arrêté pour faire du ski. Il a créé cette organisation pour briser les barrières des gens avec des handicaps.

« Nous nous sommes rencontrés et j’ai accepté de l’aider pour lui trouver un nouveau directeur. Plus je lisais sur cette organisation, plus ça me rejoignait. Quarante-huit heures plus tard, je lui faisais part de mon intérêt et l’embauche a été rapide ».

Le natif de Cowansville adore sa mission, soit celle de permettre aux gens à mobilité réduite de pouvoir pratiquer du sport.

« Ce sont des valeurs qui me rejoignent, j’ai eu la chance de jouer au football professionnel pendant dix ans et j’ai toujours voulu redonner à la société. Je sais que j’ai été privilégié dans la vie. C’est inacceptable qu’un jeune soit bloqué de faire du sport en raison d’un handicap. Nous faisons tout en notre possible pour donner à nos membres de la joie dans leur journée ».

Ils étaient 50 participants à l’arrivée de Steve et la seule activité que les membres pratiquaient était le ski. Depuis, six ans plus tard, ils sont plus de 800 adeptes qui font du kayak, du ski nautique, de la randonné en montagne avec un dahu, du ski et de la planche à pagaie.

En groupe, Steve organise plein d’activités un peu partout au Québec, il passe du temps en Estrie, dans les Laurentides, en Mauricie, bref il se promène pas mal en province.

« Je suis si heureux de la popularité de notre organisation, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. En ce moment avec la pandémie, plusieurs de nos activités sont annulées comme notre tournoi de golf alors on doit travailler doublement fort. »

Pour faire vivre cette entreprise, il compte sur les commanditaires, des levées de fonds et des dons de particuliers. Bien évidemment, les bénévoles jouent un rôle primordial dans toutes les activités organisées.

« Au cours d’une journée, les gens développent une certaine autonomie, un sentiment de liberté se manifeste souvent chez nos membres. On assiste souvent à une belle chimie qui se crée entre nos bénévoles et nos athlètes. Quand nos participants sourient et oublient leurs tracas quotidiens c’est la plus belle sensation. »

Steve a réalisé son rêve en portant le gilet avec Alouettes. « J’ai joué ici dans les premières années du retour de l’équipe à Montréal, il a fallu un certain temps pour bâtir une relation avec nos fans mais nous y sommes parvenus. » Steve a participé à des matchs de hockey des Alouettes pour tisser des liens avec le peuple. Il a eu énormément de plaisir à le faire. « Partout ou nous allions, on nous déroulait le tapis rouge, il y avait toujours des repas après nos matchs et on fraternisait pour rencontrer notre public. »

Il se dit chanceux d’avoir pu porter le gilet de l’équipe de son enfance tout en pratiquant son sport préféré.

« Comme gars natif de Montréal c’était spécial de jouer ici. On me reconnaissait dans la rue, au restaurant, j’ai adoré cette relation avec les fans ». Charbonneau a soulevé la Coupe Grey à deux reprises en 2003 et 2005 dans l’uniforme de l’équipe d’Edmonton. Il a pu partager du champagne avec Danny Maciocia, l’actuel directeur général des Alouettes qui était alors avec Edmonton.

 Steve Charbonneau donne tellement à son organisation, donne tellement à ses membres. Il sait sans doute qu’il a changé la vie de centaines de personnes. Mais ne comptez pas sur lui pour passer le mot. Il est beaucoup trop humble…