Parlez à n’importe quel joueur de football qui évolué sous les ordres de Marv Levy et il vous dira qu’il a joué pour une légende.
Ayant passé la majeure partie de sa carrière chez nos voisins du Sud, son statut légendaire a été reconnu par le Temple de la renommée du football professionnel en 2001, à Canton dans l’Ohio.
Plus près de chez nous, Levy n’a pas eu autant de veine, alors que l’ancien pilote des Alouettes de 1973 à 1977, n’a pas encore été admis au Temple de la renommée du football canadien. Ironiquement, le Temple canadien se trouve à Hamilton, soit exactement 100 km de la ville de Buffalo où Levy a laissé sa marque avec les Bills.
Même s’il n’a passé que cinq saisons au Canada, c’est ici que Levy a commencé à flirter avec son statut légendaire, menant les Alouettes à trois matchs de la Coupe Grey, en plus d’en remporter deux.
« Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Marv mérite d’être intronisé au Temple de la renommée du football canadien. En plus d’avoir une influence positive sur plusieurs personnes, il a apporté plusieurs innovations au football canadien », a déclaré l’ancien demi défensif des Alouettes de 1972 à 1974, Ron Perowne.
« Le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à Marv, c’est considération. Marv avait toujours le bien de ses joueurs à cœur et prenait en considération ce que chacun vivait, peu importe son rôle ou son importance dans l’équipe. Ce ne fut aucunement surprenant pour nous, les joueurs des Alouettes dans les années 70, de voir Marv connaître du succès dans la NFL après son passage à Montréal », a ajouté Perowne, un gradué de l’Université Bishop’s.
Peu de personnes ont été élus dans les deux Temples de la renommée, mais parmi ceux-ci, on retrouve Warren Moon, qui est débarqué dans le circuit canadien la même année que Levy retournait aux États-Unis. Moon a disputé six saisons au Canada, dont quatre comme quart partant à Edmonton.
« Marv a changé le football canadien, et définitivement pour le mieux. Tout ce que Marv a fait, les autres équipes l’ont copié. Sur les unités spéciales, il a mis des demis défensifs dans des numéros de joueurs de ligne à l’attaque afin qu’ils puissent aller faire le plaqué plus rapidement. Quand il a introduit les bloques sur les retours de botté de dégagement, il y a eu des retours spectaculaires, alors qu’avant les équipes se contentaient d’attraper le ballon », a raconté Peter Dalla Riva, qui a évolué pour Levy pendant les cinq saisons que ce dernier a passé à Montréal.
« Marv a introduit l’attaque sans caucus (no-huddle offence) en 1975 si ma mémoire est bonne. Les autres équipes ne pouvaient faire de changement et on s’est mis à traverser le terrain. Il a amené ça avec lui dans ses attaques à Kansas City et à Buffalo », a ajouté l’ancien ailier espacé.
Fort de son expérience enrichissante au Canada, où il a obtenu sa première chance comme entraîneur-chef, Levy s’est ensuite retrouvé au Sud de la frontière où il a connu son lot de succès, comme en témoignent ses 143 victoires en saison régulière, onze victoires en matchs éliminatoires, six championnats de divisions, en plus de conduire son équipe à quatre Super Bowls.
La prochaine cohorte d’intronisés au Temple canadien sera annoncée au début du mois d’avril.
Marv Levy a souvent répété à ses joueurs « Y a-t-il un endroit où préfèreriez être qu’ici, en ce moment? ». Cette phrase a marqué bon nombre de ses joueurs des deux côtés de la frontière. Dès cette année, et à tout jamais, le bronze du mythique entraîneur mérite de se trouver à Hamilton, parmi les légendes du football canadien.
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