Le botteur canadien Steve Christie a connu une brillante carrière dans la NFL, où il a notamment connu sa part de succès avec les Bills de Buffalo, aidant l’équipe à se rendre à deux Super Bowls.
Il détient même le record pour le plus long placement dans l’histoire de ce match, ayant réussi un botté de 54 verges face aux Cowboys de Dallas lors du Super Bowl XVIII.
N’eût été du passage de Marv Levy dans la LCF comme pilote des Alouettes, Christie n’aurait probablement jamais endossé l’uniforme des Bills.
«Quand j’ai signé à Buffalo après quelques saisons à Tampa Bay, j’ai appelé mon père qui vivait à Oakville en Ontario à l’époque. Je lui ai dit que j’avais eu un appel de Bill Polian (directeur général des Bills et ancien dépisteur des Alouettes) et que ça regardait pour que j’aille à Buffalo», a raconté celui qui a effectué son stage universitaire avec le Tribe de William & Mary.
«Mon père a dit : tu sais que Marv Levy a été entraîneur dans la LCF? C’est la première chose qu’il m’a dit. Et il était entraîneur à William & Mary. J’ai dit que je savais et que c’est en parti pourquoi je prenais un vol vers Buffalo en ce moment. Je lui ai dit que je signais et que j’allais le voir le lendemain. Le fait qu’il avait un lien avec la LCF, qu’il y avait eu du succès et qu’il avait été entraîneur à William & Mary ont été des facteurs», a-t-il ajouté.
Créer une chimie
Natif de Hamilton en Ontario, Christie a grandi en regardant la LCF et connaît bien les difficultés qui peuvent se trouver sur le chemin d’un entraîneur qui débarque dans le circuit canadien.
«Dans les années 70, il y avait beaucoup de gros joueurs qui arrivaient des États-Unis comme Warren Moon, Joe Theisman, Dieter Brock et Tom Cousineau. Ce sont des joueurs qui auraient pu jouer aux États-Unis. Ce n’est pas facile de gagner avec un alignement en constante évolution», estime Christie.
«En tant qu’entraîneur-chef, tu dois gérer des joueurs qui pensent à se rendre dans la NFL et qui n’ont pas à 100% envie d’être là. Tu dois motiver ces joueurs à demeurer ensemble, créer une chimie et connaître du succès pour gagner. Et Marv l’a fait deux fois? C’est remarquable!», a-t-il ajouté.
Un entraîneur motivant
Levy a toujours eu une affection particulière pour les unités spéciales, lui qui était d’ailleurs derrière le changement de règlement qui a permis aux joueurs d’effectuer des bloques sur les retours de botté de dégagement dans la LCF.
Christie a donc pu évoluer pour un entraîneur qui prisait particulièrement ce qu’il faisait.
«Marv a été mon entraîneur préféré. C’est un enseignant. Il était proche de ses joueurs. Il était motivant. Il nous faisait confiance. Il traitait tout le monde avec respect jusqu’à ce que tu perdes ce respect. Nous sommes chanceux de l’avoir eu comme entraîneur. Ses citations étaient excellentes. Il faisait des références à Shakespeare et à Churchill. La plupart des entraîneurs ne parlent pas comme ça», a conclu celui qui adore ses visites à Montréal et à Québec.»
