16 avril 2021

(1/2) Marc-Antoine Dequoy défie l’adversité avec résilience et détermination

Si vous cherchez un joueur sur qui miser, ne cherchez pas plus loin que Marc-Antoine Dequoy.

C’est un athlète de six pieds trois et 190 livres qui n’a joué que cinq matchs de football dans ses quatre années au Cégep, mais qui est devenu un des joueurs universitaires québécois les plus reconnus, qui s’est fait recruter par les Packers de Green Bay et qui a signé un contrat avec les Alouettes de Montréal.

« Mais comment…? » vous demandez-vous probablement. Grâce à une quantité incroyable de courage, de détermination et de persévérance.

Jouant au football depuis l’âge de 5 ans, Marc-Antoine Dequoy décide de prendre une pause de son sport lors de son entrée au Cégep. Cette année sabbatique lui permet retrouver la flamme pour le sport de son enfance. Il tente sa chance pour les Nomades du Collège Montmorency et réussi à impressionner les entraîneurs, se taillant ainsi une place dans l’équipe. Mais au cours des trois années qui suivent, il prend part à cinq matchs seulement, notamment dû à des blessures.

Dequoy est alors conscient qu’il a des croutes à manger pour se rendre au niveau supérieur. « Après mes trois années, je n’étais pas vraiment connu, je n’avais pas eu l’opportunité de faire mes preuves. Mais mon entraîneur-chef du Collège Montmorency, Paul-Eddy St-Vilien, qui était avec les Carabins, savait ce que j’étais capable de faire, et c’est lui et Danny qui m’ont recruté. »

Le jeune espoir entame donc sa carrière universitaire avec les Carabins de l’Université de Montréal en 2016, où il joue sur les unités spéciales, amassant 9,5 plaqués en cinq matchs. Grâce à ses performances sur le terrain et sa soif d’apprentissage, il se fait promouvoir au poste de demi défensif partant l’année suivante, et reçoit l’honorable titre de joueur défensif de l’année au Québec en 2018.  Lors de sa quatrième et dernière saison universitaire, Dequoy réussi 34 plaqués en solo et sept avec assistance, en plus de réussir trois interceptions, dont une pour un touché, ce qui lui vaut une nomination sur l’équipe d’étoiles canadienne et de sa conférence.

Dequoy mène son équipe à la prestigieuse Coupe Vanier, et se fracture l’avant-bras sur le premier jeu défensif du match. Mauvais timing…il est censé compétitionner au East-West Shrine Bowl quelques semaines plus tard. Se faire inviter à cet événement est un grand honneur pour tout joueur qui aspire à une carrière professionnelle; Un bon nombre de Canadiens qui y ont participé ont eu de prolifiques carrières dans la NFL, dont Laurent Duvernay-Tardif et Antony Auclair, qui se sont tous deux rendus au Super Bowl.

Après beaucoup de repos, son bras est en assez bonne condition pour participer aux entraînements du East-West Shrine Bowl, mais les médecins ne lui permettent pas de participer au match. Malgré tout, il ne retient que de bons souvenirs de son expérience.

« Cette semaine-là m’a donné un boost de confiance énorme et m’a donné une bonne dose de motivation pour mon repêchage. C’était une expérience incroyable à vivre et je me considère très chanceux d’avoir eu cette opportunité. »

Le 9 mars 2020, il devient deuxième joueur de l’histoire des Carabins à participer à un camp d’évaluation de la NFL. Comble de malheur, deux jours avant l’évènement qui pourrait façonner son avenir, il attrape la grippe. Contre toutes attentes, il parvient à livrer des performances à en couper le souffle, dont un chrono de 4,35 secondes au sprint de 40 verges et un temps 6.65 secondes à l’épreuve des 3-cônes. Il a enregistré 37 pouces au saut vertical et 10 pieds 8 pouces au saut horizontal.

« Je me sentais faible, mais considérant l’état dans lequel j’étais, je suis fier du résultat que j’ai couru. Je dois avouer que le lendemain a été assez difficile par contre », a-t-il dit en riant.

Quand de telles malchances surviennent à répétition, il serait facile pour n’importe qui de s’apitoyer sur son sort. Mais pour Marc-Antoine, il n’était pas question de baisser les bras; C’était tout simplement un autre obstacle à surmonter. C’est ce type de mentalité qui sépare un bon athlète d’un excellent athlète.

« Garde le focus sur ce que tu peux contrôler et exécute. Quand tu appréhendes ce qui va arriver, tu ne peux pas te concentrer sur le moment présent. J’étais malade, et stresser sur le fait que j’étais malade n’allait rien changer à ma situation. J’avais un plan et ce n’était pas une grippe qui allait m’arrêter. »

Ses résultats ont attiré l’attention des Packers de Green Bay dans la NFL, qui lui ont offert un contrat comme joueur autonome. Il a participé au camp des recrues à distance et s’apprêtait à prendre part à son premier camp professionnel, quand il a reçu la nouvelle qu’il espérait ne pas entendre…son aventure avec les Packers était terminée.

« Du peu que j’ai vécu là-bas, ça a été incroyable. J’ai remarqué le niveau de professionnalisme des entraîneurs et des joueurs. Être aux côtés d’athlètes comme Aaron Rodgers, Kevin King et Jaire Alexander a été très inspirant. Je dirais que suis sorti de là un meilleur joueur de foot et quelqu’un qui comprends mieux la business. Au football universitaire, tu fais ça par passion, mais au football professionnel, c’est ton emploi et il faut que tu livres la marchandise. »

La pillule était dure à avaler, mais Dequoy, qui avait été le premier choix des Alouettes lors du repêchage de la LCF 2020, revenait à Montréal sachant qu’il avait sa place dans l’équipe de son enfance.

« J’ai grandi en regardant les Alouettes jouer. Même si j’étais déçu de ne pas avoir poursuivi avec les Packers, j’étais tellement content de revenir et jouer pour Montréal. »

Mais en l’espace de quelques jours, le demi défensif voit ses plans A et B dans le football professionnel tomber à l’eau lorsque le LCF annonce l’annulation de la saison 2020. C’est une autre nouvelle difficile à avaler pour le jeune athlète, mais fidèle à ses habitudes, il reste positif et concentre ses énergies sur sa préparation pour la saison 2021… (1/2)

Revenez demain pour lire la seconde partie de l’article.