16 avril 2021

Répartiteur au 911, Pierre-Luc Caron raconte avec émotion un accouchement vécu…

« Je l’ai calmée, son mari voyait la tête du bébé et la petite fille est sortie »

Pierre-Luc Caron a voulu aider la société en pleine pandémie l’automne passé. Détenteur d’un bac en kinésiologie, il voulait faire quelque chose de différent lorsque la LCF a annoncé l’annulation de sa saison. Des amis policiers lui ont parlé que le Centre de communication santé Laurentides Lanaudières (CCSLL) cherchait des répartiteurs au 911 et le spécialiste des longues remises des Alouettes a répondu « présent ».

« Je suis une personne de nature plutôt calme même dans les situations d’urgence alors je me voyais travailler dans ce milieu, moi qui adore être sur l’adrénaline », lance le joueur de 27 ans.

Il y a quelque mois, vers 3h du matin, il est en poste quand le téléphone sonne. Une femme enceinte est au bout du fil avec son mari, les deux sont pris de panique. Le bébé est pressé de sortir et Caron doit rassurer le couple, complétement désemparé avant que n’arrivent les premiers répondants.

« Le couple n’écoutait pas mes directives tellement il était stressé. J’ai dû les calmer et leur faire comprendre qu’il était impératif qu’ils obtempèrent à mes dires. La dame criait, je l’ai calmée, elle respirait plus régulièrement, son mari voyait la tête du bébé et la petite fille est sortie », relate Caron avec de l’émotion dans la voix. « Le mari est allé chercher des couvertures pour réchauffer la mère et le poupon et nous avons attendu les ambulanciers pour couper le cordon ».

Avec du recul, Caron est content des conseils qu’il a donnés aux nouveaux parents. « J’ose croire que j’ai joué un rôle dans la naissance de cet enfant, j’ai rassuré la mère et je ne l’ai jamais lâchée. Le cordon était bien placé et tout s’est bien déroulé avant que n’arrivent les ambulanciers. Nous sommes formés pour ce genre d’urgence alors je savais comment réagir rapidement et de la bonne façon ».

Malheureusement, ce ne sont pas tous les appels qui se terminent dans la joie. Le nouveau venu des Alouettes doit souvent gérer des crises cardiaques à distance. Il assiste régulièrement dans des massages cardiaques ou les gens sont en pleurs et en douleurs. L’hiver il a eu plusieurs cas de victimes à motoneige. Caron doit garder son sang-froid et réconforter les patients dans des moments difficiles où le lendemain ne tient qu’à un fil.

« J’ai beaucoup de plaisir dans ce travail, je sais que j’apporte du réconfort et mon employeur a été très accommodant avec moi. Le CCSLL m’a donné la flexibilité de pouvoir jumeler travail et entraînement de football, je leur dois beaucoup. Je devrai sans doute leur offrir quelques paires de billets pour la prochaine saison », lance Caron en riant!