28 septembre 2022

Sewell, un leader discret indispensable au succès de l’équipe.

August 20, 2022 Pascal Ratthe/alouettes de montreal

Quand vous pensez à un leader d’une équipe de football, vous imaginez probablement quelqu’un qui parle fort et qui est capable de prendre sa place. Une personne qui n’hésite pas à se lever au milieu d’un caucus pour prendre la parole. Une personne qui n’hésite pas à prendre la parole au milieu d’un caucus pour remonter le moral de toute l’équipe avant un match. Cependant, tous les leaders n’ont pas le même profil. Chez les Alouettes, nous avons des leaders qui influencent par leurs paroles, mais nous en avons aussi un qui influence par ses actions.

Il se peut que vous passiez un match de football entier sans remarquer le défenseur vétéran Almondo Sewell. C’est souvent le cas pour les plaqueurs, mais ne croyez pas une seconde qu’il n’est pas un élément vital de cette équipe.

Pour les partisans et les médias, les joueurs de ligne défensive sont généralement jugés sur le nombre de sacs qu’ils accumulent au cours d’un match. Or, jouer dans les tranchées ne se résume pas uniquement à cela. Sewell en est un parfait exemple. L’homme de 35 ans n’a que deux sacs du quart et 16 plaqués défensifs en 12 matchs cette année, mais le regard qu’il porte sur l’adversaire fait de lui un élément crucial de la défense.

Il arrive souvent que Sewell se fasse doubler ou tripler sur certains jeux. Pendant qu’il plaque deux ou trois joueurs de ligne offensive, certains de ses coéquipiers profitent de la situation pour effectuer des jeux astucieux.

« C’est la vie d’un nose tackle », a déclaré Sewell en riant après l’entraînement de lundi. « Vous allez avoir des équipes doubles. J’ai déjà joué dans un système (défensif) similaire en 2015, lorsque nous avons remporté la Coupe Grey avec Edmonton. Tu vas subir beaucoup de double attaque quand tu joues dans un front à trois.

 » Tu vas te faire taquiner souvent pendant le match parce que le garde s’en vient. Tu dois juste continuer à jouer. »

Ce n’est pas un rôle très prestigieux, mais c’est un rôle qui fait de Sewell un candidat idéal pour le Temple de la renommée du football canadien lorsqu’il décidera de prendre sa retraite. Cela ne rend pas la tâche facile pour autant. C’est éprouvant de se mesurer à ces énormes joueurs de ligne offensive à chaque remise. En plus de ne pas recevoir aucune reconnaissance sous forme de sacs ou de plaqués, ça illustre à quel point le vétéran est l’un des joueurs les plus généreux qui soient.

« Il attire deux ou trois (joueurs de ligne offensive) à chaque remise », explique Greg Quick, entraîneur de la ligne défensive. « Donc, s’il y en a deux ou trois qui se dirigent vers lui, il y a quelqu’un d’autre qui n’est pas bloqué, que ce soit un secondeur ou un demi défensif.

« Une grande partie du travail accompli par Sewell est utile au reste de l’équipe. Les gens se demandent : Comment Montréal a-t-elle soudainement pris cette direction ? C’est grâce à des joueurs comme Almondo Sewell, dont le dévouement est le moteur de cette équipe. »

Sewell n’est pas très bavard dans le vestiaire, mais il communique individuellement avec ses coéquipiers lorsqu’il pense pouvoir les aider. Par exemple, Quick pense qu’une partie de l’adaptation rapide du nouveau plaqueur défensif Mustafa Johnson au football canadien est due à Sewell, qui a beaucoup travaillé avec lui en coulisses.

 »C’était la même chose pour moi quand je suis arrivé ici », a ajouté l’ancien Zip de l’Université d’Akron.  »Je parlais à des gars comme John Chick, Odell Willis, et tous ces gars ont fait la même chose pour nous. Oui, ces gars-là étaient un peu plus bruyants, mais moi, je préfère prendre les gars à part et leur expliquer ce qu’ils peuvent faire de plus sur le terrain pour améliorer leur performance. »

« Surtout pour les Américains qui viennent d’arriver ici, où les pas sont très différents. (Aux États-Unis), tu es directement sur le ballon. Ici, tu es à un mètre de distance. Tu peux faire un plus grand pas et organiser tes mouvements de cette façon, au lieu de dire que tout doit arriver tout de suite. C’est dans ces petites choses que je peux aider. Je n’ai pas peur de dire à quelqu’un ce qu’il doit faire (rires).

Une autre chose qui saute aux yeux chez Sewell, c’est que son niveau d’effort ne baisse pas pendant les entraînements. Ce n’est pas un secret que certains vétérans du football professionnel aiment se ménager durant certaines portions de la pratique. Ce n’est pas le cas pour Sewell. Il se donne à fond à chaque remise.

 » On ne peut pas être complaisant « , admet Sewell. « Être constant est probablement la chose la plus difficile que tu puisses faire dans la vie. C’est ce que nous disons toujours dans nos groupes de leadership, et on s’assure que les gars de l’équipe qui sont des leaders répètent le même message. Ne soyez pas à l’aise, ne soyez pas complaisants parce que notre pire ennemi, c’est nous. Vous avez vu les matchs qu’on a perdus. On revient les mains vides parce que personne n’était prêt à jouer, et on perd contre une équipe contre laquelle on n’était pas censé perdre.

« Danny (Maciocia) a fait du bon travail en rassemblant ce groupe pour s’assurer que nous continuons à faire la même chose, encore et encore. On enfile les épaulettes dès le premier jour (d’entraînement). C’est un entraînement « compétitif », donc tu vas probablement perdre ta place cette semaine-là si tu arrives ici et que tu n’es pas prêt à jouer.’’

« À la fin de l’année, lorsqu’on ira à la Coupe Grey et qu’on gagnera la Coupe Grey, alors on pourra se détendre, mais d’ici là, concentre-toi et sois prêt. »