David Côté enseigne aux enfants l’importance de lutter contre l’adversité

Peu importe le nombre de fois que les botteurs convertissent leurs placements, la plupart des gens ne se souviendront que du résultat du dernier. Lors de la deuxième semaine de la saison dernière, alors qu’il jouait contre les Argos à Toronto, le botteur des Alouettes David Côté a raté une tentative de placement de routine qui aurait donné la victoire à son équipe. Ce moment aurait pu faire dérailler sa deuxième saison dans les rangs professionnels, mais ça n’a pas été le cas.

« C’est sûr que tout de suite après, tu te poses des questions, a affirmé Côté, qui a signé une prolongation de contrat avec les Alouettes mardi. Tu te questionnes sur beaucoup de choses et tu mets tout en perspective aussi. Le fait de retourner sur le terrain et de recommencer à botter a été un plus. C’était une erreur de parcours. Comme j’ai déjà dit à plusieurs reprises, on essaye toujours de viser la perfection et parfois on arrive un petit peu à court. C’est un moment plus difficile, mais l’important c’est de rebondir et je pense que c’est ce que j’ai fait. »

Les équipes veulent que leurs botteurs aient une jambe puissante et ils veulent qu’ils soient précis mais l’attribut le plus important qu’un botteur peut avoir est sa capacité à garder son calme dans toutes les situations. Aucun botteur n’est parfait, mais ils doivent être capables de toujours penser au prochain placement et non le dernier. C’est ce que Côté apporte aux Alouettes. Il n’est pas bruyant, il n’a pas une personnalité forte, mais il a un haut niveau de confiance sur et en dehors du terrain.

« Il est calme sous pression, a déclaré le coordonnateur des unités spéciales, Byron Archambault. Dans le monde des botteurs, c’est un trait de personnalité très précieux. Il a de la glace dans les veines. Ces émotions ne sont jamais trop hautes, jamais trop basses. Il est un vrai pro dans son approche et il prend soin de son corps. »

C’est cette approche et cette mentalité qui lui ont permis de rebondir après ce placement raté contre les Argonauts. Le joueur de 26 ans a terminé quatrième dans la ligue pour les pourcentages de placements réussis (86,3 %), et il a mené la LCF avec 16 placements réussis sur une distance de 40 verges et plus.

L’un de ces longs placements s’est produit le 20 août, lorsque les Alouettes tiraient de l’arrière par deux points dans les dernières secondes d’un match important à domicile contre les Tiger-Cats de Hamilton. L’attaque a réussi à amener le ballon à la ligne des 40 verges des Ti-cats, ce qui a placé les Alouettes en position d’une tentative de placement de 48 verges avec aucune seconde au cadran. Côté a réussi son coup et il a donné la victoire a son équipe.

Lors du match précédent à Winnipeg, il a réussi un placement important devant une foule hostile pour donner une avance de trois points aux Alouettes en prolongation. Le botteur des Blue Bombers, Marc Liegghio, a raté son coup lors de la séquence suivante, ce qui a donné la victoire aux Alouettes.

« J’ai toujours eu un tempérament très calme dans la vie aussi, raconte Côté. Je ne suis pas quelqu’un de très flamboyant qu’on va entendre crier partout. Je suis calme de nature. C’est sûr qu’avec le temps, dans beaucoup de situations tu apprends à gérer le stress, c’est la même chose durant les parties. Il y a géré son stress mais aussi avoir confiance en ses moyens. »

À maintes reprises, Côté a été solide pour son équipe, et même s’il n’oubliera jamais le placement qu’il a raté à Toronto, il utilise cette expérience pour motiver les autres à lutter contre l’adversité.

Il est l’un des nombreux joueurs qui participent au programme « Ensemble à l’école » organisé par les Alouettes pendant la saison morte. Lui et d’autres joueurs visitent les écoles secondaires et primaires pour expliquer aux enfants comment surmonter l’adversité et de l’importance de rester à l’école.

À chaque visite, il s’assure de mentionner à quel point les moments qui ont suivi la défaite à Toronto ont été difficiles. Il explique comment il a reçu des menaces, comment on s’est moqué de lui dans les médias sociaux, et comment il a même dû surmonter des doutes personnels. Mais dans la semaine qui a suivi, il a été cinq-en-cinq sur ses placements, y compris un de 48 verges. Il a joué un grand rôle dans la victoire de son équipe contre les Roughriders de la Saskatchewan.

«Sur le moment, ce n’est pas la fin du monde, mais je dois avouer que pour moi c’était très difficile, explique le botteur des Alouettes. Par après, c’est comment tu vas rebondir dans tout ça. C’est un peu ça le message que nous faisons lors des conférences dans les écoles. Le passé, on ne peut pas le changer. C’est vraiment le futur que tu peux déterminer selon les efforts et le travail que tu fais. Si cette expérience peut influencer quelques-uns à continuer de se battre dans des situations difficiles, mon travail aurait été fait. »