Choisissez votre cliché…
C’est une question de vie ou de mort ! Gagner ou rentrer chez vous ! Un match à gagner absolument ! C’est exactement ce que représente la partie de samedi pour les Alouettes de Montréal et les Argonauts de Toronto. L’équipe gagnante se qualifiera pour le match de la Coupe Grey de dimanche prochain à Vancouver, en Colombie-Britannique.
Ce sera la première fois depuis 2012 que les Alouettes accueillent la Finale de l’Est, et la première fois que le match se jouera au Stade Mémorial Percival-Molson depuis 2000 (la Finale de l’Est de 2012 s’était tenue au Stade olympique).
Que doivent faire les Alouettes pour gagner ce match ?
Arrêter la course :
Les Alouettes n’ont perdu que cinq rencontres cette année, mais deux de ces défaites sont survenues contre les Argonauts. Il est important de noter que la première défaite contre Toronto, le 11 juillet, avait eu lieu lors du deuxième match des Alouettes en l’espace de cinq jours. C’était aussi la première défaite de Montréal en 2024. Lors de ce match, les Argos ont accumulé 179 verges au sol sur 35 courses (5,1 verges par course). Le porteur de ballon Ka’Deem Carey a participé à 16 de ces courses pour un total de 94 verges.
Le 28 septembre, lors du troisième affrontement entre ces deux équipes, les Argos ont couru pour 234 verges en 30 tentatives (7,8 verges par course). Carey a terminé avec 13 courses pour 90 verges.
Les Argos possèdent un jeu de passes explosif. Comme on a pu le voir lors du dernier match des Argos contre Ottawa en demi-finale de la division Est, ils aiment étirer le terrain. Mais arrêter la course dès le début pourrait les rendre plus prévisibles, ce qui permettrait à la défense de Noel Thorpe de se concentrer sur l’élimination des grosses passes.
« C’est un grand défi pour nous, a déclaré l’entraîneur-chef Jason Maas à propos de l’attaque au sol des Argos. Chaque fois que tu joues contre une équipe capable de faire ça, tu veux arrêter la course. Arrêter la course d’abord, et ensuite on verra. Évidemment, je sais que nous allons jouer une défense collective… et jouer un football rapide et physique. »
Les Argos ont mené la ligue pour les points marqués pendant la saison régulière (28,6 points/match), tandis que les Alouettes étaient deuxièmes pour les points (22,4 points/match).
Freiner la pression sur le quart-arrière :
En 2024, les Alouettes étaient premiers de la LCF pour les passes de plus de 30 verges, avec 36. Ils étaient le seul club à avoir plus de 35 passes de plus de 30 verges et l’un des deux clubs à avoir dépassé la barre des 30 (la Colombie-Britannique en avait 31).
Quand on pense à des passes de plus de 30 verges, on pense souvent à des passes profondes, ce qui est logique. Combien de fois avons-nous vu le quart-arrière Cody Fajardo lancer des bombes de 40 ou 50 verges à Charleston Rambo cette saison ? Cela s’est produit fréquemment. Mais les gains de plus de 30 verges peuvent aussi être réalisés sur des passes rapides ou courtes qui vont au-delà de 30 verges. Les Alouettes ont aussi réussi ce genre de jeux.
La défense des Argos a mené la ligue pour les sacs du quart avec 48. Ce qui est impressionnant, c’est qu’ils ne comptent pas sur le blitz pour atteindre le quart adverse. Cela leur permet de maintenir une couverture solide.
« Leur front est extrêmement talentueux, a déclaré Fajardo. Ils ont tendance à envoyer quatre joueurs, ce qui montre qu’ils ont une grande confiance en leur ligne défensive. Ils n’appliquent pas beaucoup de pression, mais quand ils le font, c’est une pression totale. Le plus important sera de protéger le quart. Le truc, c’est qu’en envoyant quatre joueurs, ils laissent huit autres joueurs en couverture, donc ça réduit un peu les fenêtres de passe. On n’aura pas les passes profondes comme on pourrait avoir avec certaines équipes. C’est donc un de ces matchs où il faudra rester sur le terrain en attaque. »
La meilleure façon de ralentir la pression sur le quart-arrière sera de se débarrasser du ballon rapidement. Si vos receveurs peuvent attraper des passes écran et faire manquer les joueurs en défensive, cela sera difficile pour la ligne défensive de s’approcher de votre quart-arrière. Réussir plusieurs passes courtes ou intermédiaires pourrait aussi aider à préparer des lancers plus longs.
Jouer de l’excellent football au sein des unités spéciales :
Au quatrième quart de la finale de l’Est l’an dernier, les Alouettes ont obtenu un touché sur un retour de botté de James Letcher Jr. qui a pratiquement mis fin au match. Dès que les unités spéciales peuvent marquer des points, c’est un énorme coup de pouce. Cela augmente considérablement vos chances de gagner et soulage une partie de la pression qui repose sur l’attaque.
Mais la réussite des unités spéciales, une partie ne se résume pas seulement aux touchés. Ceux-ci sont importants, mais ils ne se produisent pas à chaque match. Jouer de manière solide dans cette phase de jeu sera crucial. Une bonne couverture sur les retours des Argos, un bon jeu de bottés, des bons dégagements. Tout cela compte.
« Je pense que cela va être un facteur important, a déclaré Letcher Jr. à propos du match sur les unités spéciales. Après la défense, je pense que les unités spéciales sont le deuxième facteur le plus important. Si nous ne faisons pas bien notre travail sur les unités spéciales, cela peut changer l’issue du match, surtout avec le positionnement du terrain, les simples, convertis et les points supplémentaires. Cela va être un élément important de ce match, c’est certain. Je suis impatient de montrer à tout le monde qui je suis vraiment. »
Ce match opposera deux des meilleurs retourneurs de la LCF, Letcher Jr. et Janarion Grant. Le retourneur des Argos a mené la ligue avec une moyenne de 14,8 verges sur les retours, tandis que Letcher était deuxième avec 14,2 verges sur les retours (minimum 9 parties). Grant a marqué quatre majeurs, et Letcher Jr. en a inscrit deux.
« Il n’y a pas de rancune entre nous, a déclaré Letcher Jr. à propos de Grant. On va sur le terrain et on fait notre travail. Il est différent (de moi)… je pense qu’il a plus un style où il trouve la brèche et file, et moi j’ai un peu plus de fluidité avec mes feintes, et puis je pars. »
Article traduit par Francis Dupont.
