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Notes du camp: Kaseem Ferdinand espère suivre les traces de son défunt père chez les Alouettes

Le receveur des Alouettes de Montréal, Kaseem Ferdinand, a eu une introduction difficile au football professionnel. L’ancien des Ravens de Carleton s’attendait pleinement à être sélectionné lors du repêchage de la LCF le 29 avril, mais son nom n’a jamais été appelé.

Après quelques jours difficiles, le natif d’Ottawa, en Ontario, s’est relevé et est retourné au travail. Moins d’une semaine après le début du camp d’entraînement, les Alouettes ont appelé l’agent de Ferdinand et lui ont offert un contrat ainsi qu’une place au camp. Ferdinand a sauté sur l’occasion.

« Ne pas être choisi au repêchage, c’était un peu difficile, a-t-il déclaré après l’entraînement de mercredi. Je ne dirais pas que ça m’a brisé le cœur, mais j’étais triste pendant un jour ou deux, puis je suis retourné sur le terrain… Je suis vraiment heureux et reconnaissant d’avoir pu jouer pour l’équipe pour laquelle je voulais évoluer. »

Kaseem Ferdinand

Ferdinand dormait profondément un matin, après un quart de travail tardif comme livreur pour la pizzeria Lorenzo à Kanata, en Ontario, lorsque sa mère, Alexia, l’a réveillé. Son agent tentait de le joindre pour lui annoncer que les Alouettes voulaient le signer.

« J’avais trois messages manqués de mon agent, et le premier disait : « Tu vas à Montréal. Appelle-moi dès que tu te réveilles ! » Alors, j’ai fait une petite danse de joie et j’ai crié. C’était un rêve devenu réalité. J’ai fait mes valises immédiatement et j’étais ici le lendemain. Depuis, tout est incroyable. »

Ferdinand avoue que, malgré ses origines ottaviennes, les Alouettes étaient l’équipe numéro un pour laquelle il voulait jouer dans la LCF. Après tout, son père, le défunt Denny Ferdinand, a joué pour les Concordes de Montréal de 1982 à 1984. La plupart des membres de la famille paternelle de Kaseem, y compris ses trois oncles, vivent à Montréal.

Denny a eu une longue carrière dans la LCF, jouant pour Montréal, les Roughriders de la Saskatchewan, et les Rough Riders d’Ottawa, entre 1982 et 1989. En 1983, il a couru pour plus de 600 verges avec les Concordes et a été nommé meilleur joueur canadien de la division Est.

Malheureusement, Denny est décédé en avril 2002 à Ottawa d’une arythmie cardiaque. Sa femme était enceinte de jumeaux, Denny Jr. et Kaseem, au moment de sa mort. Denny père est décédé à l’âge de 40 ans sans avoir connu ses fils.

« Si ton cœur devient trop fort, ça peut provoquer une sorte de crise cardiaque. D’après ce que j’ai entendu de ma famille, ce gars-là était comme un superhéros. Ma grand-mère m’a dit qu’il jouait au hockey AAA et qu’il dominait au classement des buteurs quand il était enfant. Il pouvait faire un dunk à 360 degrés en huitième année. Évidemment, il y avait le football, mais sa vraie passion, c’était le soccer. Il excellait dans tous les sports qu’il pratiquait.

Kaseem Ferdinand, Charleston Rambo, David Dallaire

(Ne pas avoir mon père) m’a donné une motivation supplémentaire parce que, plus jeune, je ne comprenais pas vraiment tout ce qui s’était passé. C’était un sujet difficile à aborder avec ma famille et je ne voulais jamais poser de questions. En huitième ou neuvième année, j’ai cherché son nom sur Google et j’ai tout lu. Ça m’a donné envie de travailler encore plus fort. De temps en temps, certains enfants à l’école disaient des choses méchantes sur le fait de ne pas avoir de père. À part ça, je ne l’ai jamais vraiment connu et je n’ai pas grandi avec lui, donc ce n’était pas une pensée constante, mais parfois, ça revenait. »

Cette tragédie a plongé leur mère, Alexia, dans une situation encore plus difficile.

« Mon enfance était merveilleuse. Moi, ma mère et mon frère jumeau. Elle cuisinait pour nous. Tout ce dont j’avais besoin, elle le faisait. Jusqu’à ce que j’aie mon permis de conduire, elle nous conduisait à chaque entraînement, chaque jour. On avait du basket le matin avant l’école, du basket après l’école, puis du football ensuite. C’est la personne la plus travaillante que j’ai jamais rencontrée. J’ai hérité de son éthique de travail.

C’était un peu difficile sur le plan financier et familial, mais maman est vraiment la meilleure. Elle a tout fait pour nous. »

Ferdinand s’est bien intégré à ses nouveaux coéquipiers. Après deux réceptions lors de l’entraînement de mercredi, toute la ligne offensive a applaudi bruyamment le jeune receveur. Il s’entraîne aussi en extra avec le quart James Morgan après les entraînements.

Faire l’équipe ne sera pas facile. Ferdinand est en compétition avec d’excellents receveurs canadiens comme Tyson Philpot, Shedler Fervius, Daniel Oladejo et Isaac Gaillardetz.

Sa première occasion de se démarquer viendra samedi après-midi, lorsque les Alouettes accueilleront le ROUGE et NOIR d’Ottawa pour un match préparatoire au Stade Mémorial Percival-Molson.

« Ça représente vraiment tout, a déclaré Ferdinand au sujet de ce match préparatoire. Quand j’ai appelé mon grand frère, Tristan, qui vit à Montréal, il pleurait au téléphone quand je lui ai dit que Montréal m’avait appelé pour venir au camp d’entraînement. C’était pareil pour le reste de ma famille : je pouvais les entendre pleurer au téléphone. Je suis sûr que lorsque je mettrai le casque et qu’ils me remettront mon chandail, je serai un peu émotif. »

TRANSACTIONS: Mercredi les Alouettes ont signé le demi défensif américain Jashon Prophete (Northern Illinois).