11 novembre 2019

Les Alouettes ont fait d’énormes progrès en 2019

MONTRÉAL – Ayant tiré de l’arrière toute la journée, et avec le temps s’écoulant au cadran, les Alouettes de Montréal se trouvaient presque dans la situation qu’ils souhaitaient, dimanche.

Les Eskimos d’Edmonton s’accrochaient à une avance de cinq points avec un peu plus de trois minutes à jouer. Les 21 054 partisans présents au stade Percival-Molson étaient debout, faisant tournoyer leur serviette blanche au-dessus de leur tête. Une corne à air comprimé se faisait toujours entendre, sous un froid ciel gris de novembre.

Ce match et cette série offensive résumaient de manière adéquate la saison des Alouettes. Les Montréalais ont été dominés par les Eskimos, et, quand on y pense, l’écart aurait dû être bien plus grand que cinq points. Trevor Harris avait affiché un taux de passes complétées supérieur à 90 % pendant tout le match, le quart-arrière étoile ayant notamment complété ses 22 premières passes de l’après-midi. La défense des Alouettes avait tellement plié qu’elle était sur le point de casser.

 
Mais les Als étaient toujours de la partie, grâce un touché à la suite d’un retour de botté de Mario Alford – on aurait dit que la foule savait qu’il allait atteindre la zone des buts lorsqu’il a franchi le milieu du terrain, et on aurait dit que, deux secondes plus tard, il y était déjà rendu – et à deux courses du quart-arrière Vernon Adams Jr. ayant mené à deux majeurs.

Ce genre de matchs était devenu la devise des Alouettes en 2019, cette équipe incroyablement résistante, née des cendres de quatre saisons sans participation aux éliminatoires et soutirant régulièrement la victoire à ses adversaires. La plupart des clubs ne se relèvent pas de ce genre de déficit. Les Als, cependant, semblaient avoir leurs rivaux exactement là où ils le souhaitaient.

« En toute honnêteté, nous n’étions vraiment pas à l’aise à la fin du match, parce je les ai vu venir de l’arrière contre de nombreuses équipes », a avoué l’entraîneur-chef des Eskimos, Jason Maas, après le match de dimanche. « Vernon Adams a cette qualité particulière. Je sais que leur attaque, et même que toute leur équipe, croit qu’il est capable de les faire venir de l’arrière. »

Les Als sont partis de leur ligne de 25 verges et se sont rendus jusqu’à leur ligne de 52 verges avant que Maas puisse être à l’aise à nouveau. Adams n’a pas vu le demi défensif Josh Johnson lorsqu’il a lancé sa passe. Johnson a aisément réussi sa deuxième de trois interceptions dimanche après-midi, et il a retourné le ballon sur 29 verges avant d’être poussé à l’extérieur du terrain par Adams.

Sur les lignes de côté, le jeune quart-arrière s’est placé en petit bonhomme et a frappé le sol avec son poing plus d’une fois, sachant que la magie n’allait pas s’opérer cette fois-ci, pour une équipe ayant eu plus d’un tour dans son sac cette saison.

« Nous avons eu des opportunités », a dit Adams à sa sortie d’un vestiaire émotionnellement déconfit à la suite de la défaite. « Nous avons eu des opportunités, mais aussi de coûteuses interceptions à la fin. Nous devons simplement mieux jouer lorsque nous avons le ballon. »

« Ce fut une mauvaise lecture de ma part », a dit Adams à propos de l’interception. « C’est l’un des deux jeux que j’aimerais avoir la chance de reprendre. »

Ce faisant, l’équipe vraisemblablement la plus excitante à regarder dans la LCF cette saison a vu sa saison prendre fin, dimanche.

Montréal a signé deux gains dramatiques à la suite de remontées contre Calgary cette année. Ils ont quitté Moncton avec une victoire en août, et ils ont potentiellement livré leur meilleure performance afin de venir de l’arrière contre Winnipeg, à domicile, lors de la semaine 15. Ces gains ont joué un rôle important dans une saison de 10 victoires, la première campagne au-dessus de la barre de 0,500 de l’organisation en sept ans.

« C’est difficile de voir notre parcours se terminer ainsi », a dit Adams. « Nous pensions jouer dans les éliminatoires pour encore quelques semaines. J’aime mes coéquipiers. Je suis tellement fier d’eux. De voir ce que nous avons accompli, des quelques dernières années à aujourd’hui. »

« Regardez tous les journalistes qui sont ici aujourd’hui. Personne n’était ici auparavant, à l’exception de ceux qui nous couvrent quotidiennement. »

« C’est difficile, mais j’aime mes coéquipiers, et j’aime Coach Khari (Jones). Il m’a aidé à donner un second souffle à ma carrière, et je vais continuer à travailler. Nous allons tous continuer à travailler. »

Nous ne l’avions pas vécu depuis le départ à la retraite d’Anthony Calvillo, donc il était facile d’oublier quel genre d’ambiance pour créer une équipe compétitive à Montréal. Le stade Percival-Molson était bruyant et presque rempli au maximum de sa capacité, les Alouettes jouant devant leur meilleure foule de la campagne à l’occasion du dernier match de leur saison.

 
« C’était pas mal bruyant et dérangeant », a dit Harris. « C’était impressionnant. Quand on jouait la chanson Mo Bamba, les partisans agitaient leur serviette. J’ai juste regardé autour de moi, et c’était cool, c’est ce que vous imaginez quand vous êtes jeune : la foule qui devient agitée et qui vous fait perdre la voix à la fin du match. »

« J’essaie de parler très bas parce que je n’ai plus beaucoup de voix. Je lève mon chapeau à la foule, c’était incroyable. C’est une des raisons pour lesquelles Montréal a si bien joué à domicile cette année, surtout vers la fin, quand les partisans ont commencé à être plus nombreux et à être très bruyants et dérangeants. »

Dans le vestiaire des Alouettes, les joueurs pleuraient et faisaient fi des membres des médias pour serrer leurs coéquipiers et leurs entraîneurs dans leurs bras et leur dire au revoir.

« Nous nous sommes battus. Personne n’a jamais cru en nous à l’extérieur de notre vestiaire, puis de plus en plus de gens ont commencé à parler de nous », a déclaré le secondeur Henoc Muamba. « Nous sommes revenus loin, et c’est ce qui fait le plus mal. À la fin de la journée, il faut regarder les points positifs. Aussi déçus et blessés que nous soyons, nous avons bien combattu. C’est dur pour moi juste de dire ça. »

« Mais quand on regarde toute la saison, on a fait des choses que personne ne pensait que nous pouvions faire. »

Pour continuer sur leur lancée, les Als auront besoin de s’assurer des services de Jones comme entraîneur-chef. Il a accepté l’emploi six joueurs avant le match de la semaine 1 contre Edmonton, et il a démontré qu’il était un entraîneur-chef dans l’âme, même s’il n’avait aucune expérience comme entraîneur-chef. Si les Alouettes ne sont pas en mesure de retenir ses services – il a indiqué qu’il voulait revenir avec l’équipe –, il sera assurément convoité cet hiver sur le marché des entraîneurs autonomes.

« Nous voulons continuer à gagner. Il est l’homme de la situation, ramenez-le », a dit Adams, militant pour l’entraîneur ayant permis à sa carrière de connaître un revirement de situation imprévisible. Il a bâti les fondations, et il a fait un excellent travail. Tout le monde l’aime dans le vestiaire, et je crois que c’est important qu’il soit de retour. »

D’après un texte de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.