9 octobre 2018

Presque, mais pas tout à fait. La défense s’impose contre les Stampeders.

Ce n’est pas par manque d’effort ou de désir de gagner que nos Alouettes se sont inclinés face à aux Stampeders de Calgary.  Une défaite reste une défaite, mais l’histoire de ce match est plus intéressante que sa marque finale de 12 à 6 en faveur de la puissance hégémonique. Tout comme son entraîneur-chef, Johnny Manziel a souligné le tour de force réalisé par le corps défensif qui a annihilé tous les efforts de Bo Levi Mitchell et ses coéquipiers jusqu’au début du 4e quart. « Quel beau boulot de la défense ! Je suis très déçu qu’on n’ait pas aussi bien joué à l’attaque. » Après 45 minutes de jeu, le tableau indicateur affichait 6 à 0 en faveur de nos Alouettes. L’unité dirigée par le coordonnateur défensif Rich Stubler a su contenir l’attaque la plus difficile à arrêter de la ligue jusqu’à la fin. Un seul touché concédé, 46 plaqués, 6 passes rabattues et 3 interceptions; la récolte fut productive.

Le premier quart s’est écoulé sans qu’on s’en aperçoive vraiment; les deux formations semblaient en quelque sorte figées par le froid. Branden Dozier et Chris Ackie ont toutefois démarré le deuxième en trombe en rabattant une passe (Dozier) et en interceptant la suivante (Ackie) pour mettre un frein à l’attaque des Stamps dangereusement placée à la ligne de 22 de Montréal. Cette intervention des deux joueurs défensifs s’est avérée bien plus qu’un one-two punch. À vrai dire, à en croire l’agressivité avec laquelle l’ensemble du groupe a joué lundi, les problèmes de plaqués à retardement ou manqués pourraient être chose du passé.

C’est Dominique Ellis qui a connu la journée de travail la plus occupée. Neuf plaqués défensifs, un sac du quart, une interception… on apercevait les longues tresses du demi défensif partout où le ballon était. Son interception au troisième quart aurait pu avoir un impact important sur l’issue du match – il s’est rué sur une longue passe de Bo Levi Mitchell qui aurait pu causer de sérieux dommages. Quelques minutes avant, Dom plaquait le demi offensif Don Jackson tout juste avant qu’il ne prenne ses jambes à son cou dans un champ complètement ouvert.

« Je ne rate pas ces plaqués, je le dis toujours, a affirmé avec un sourire confiant le principal intéressé en entrevue d’après-match. On ne fera pas les choses à moitié pour la fin de la saison. On a réussi à contenir l’une des meilleures attaques de la ligue et on va faire la même chose contre tous nos adversaires. »

Tandis que la défense n’a pas cessé de progresser au cours de la saison, la principale préoccupation de l’équipe demeure l’absence de touchés. On ne peut pas, toutefois, seulement se montrer critique à l’égard de l’offensive menée par Johnny Manziel. Le quart ne s’en est pas mal sorti compte tenu de la rapidité avec laquelle les joueurs de la ligne défensive de Calgary l’atteignaient. Son total de 250 verges par la voie des airs est supérieur à celui de son rival. La plus longue passe du match, un gain de 52 verges réussi avec l’aide d’Eugene Lewis, lui revient. Le groupe de receveurs non plus n’a pas commis de graves erreurs. D’ailleurs, Ernest Jackson et TJ Graham ont réussi des attrapés des plus spectaculaires permettant à Boris Bede d’inscrire un deuxième 3 points au tableau pour clore la première mi-temps. Même le porteur de ballon recrue William Stanback a maintenu une moyenne de 5,6 verges par course, soit 1,7 de plus que le demi offensif des Stamps Don Jackson. Les gars n’ont pas manqué d’occasions, sauf celle d’entrer dans la zone des buts.

Boris Bede a donc été l’unique contributeur de nos Alouettes en matière de points, réussissant avec brio des bottés de placement de 44 et 41 verges au deuxième quart. Tout aurait pu basculer à la dernière possession après une tentative de placement ratée des Stampeders. C’était 12-6 avec un gros 49 secondes à jouer. Manziel à Jackson pour 10 verges. Course de Manziel sur 8 verges. Manziel à Bowman pour un autre 10 verges. Il restait 5 secondes au cadran. On espérait tous le hailmary, on a eu droit à un sac.

Il faut le dire, l’absence de Tony Washington (blessé au pied) semble avoir eu des répercussions importantes sur la ligne à l’attaque. Qu’on le veuille ou non, la réaffectation de personnel, particulièrement au sein d’un front qui a dû s’adapter au style de jeu de plusieurs quarts différents depuis le début de la saison, engendre de sérieux défis.

« Il y a de ces un-contre-un qui ne sont tout simplement pas équilibrés, a immédiatement affirmé Coach Sherman lors de sa conférence de presse d’après-match. On a dû déplacer certains membres, les réaffecter à une position différente et on n’est pas parvenu à surmonter cet obstacle. »

La faute repose-t-elle entièrement sur la ligne à l’attaque ? Non.

« Dans certains cas, Johnny aurait dû lancer le ballon plutôt que d’encaisser le sac, a poursuivi l’entraineur-chef. Les ailiers défensifs sont rapides ici. Il doit s’habituer à ça. »

Pourtant, Johnny affirme qu’il est tout à fait conscient de la vitesse de ses adversaires, même qu’il y pense un peu trop peut-être.

« Leur ligne défensive a été excellente en matière de pression, a concédé le quart partant. Quand tu subis un sac, tu te presses au jeu suivant, même si tu as le temps. La pression te force à automatiquement adopter un rythme plus rapide, que tu sois contraint à le faire ou pas. »

L’espoir de se battre en séries éliminatoires s’est envolé, mais l’atmosphère positive, elle, restera jusqu’à la fin.

« J’ai hâte de jouer les trois derniers matchs, a conclu Johnny. J’aurais même préféré jouer cette semaine plutôt qu’être en congé. Je vais tirer le maximum de chaque journée, de chaque entraînement, parce qu’après je sais que le football va me manquer. »