6 mai 2020

Nos nouveaux Québécois à l’honneur

La très grande majorité des jeunes joueurs de football caressent bien souvent le même rêve, celui de devenir professionnel. En effet, vivre de son sport, le pratiquer tous les jours dans des conditions optimales et jouer des matchs chaque semaine devant des dizaines de milliers de personnes, quel jeune joueur ne serait pas intéressé par cela ? Et si vous ajoutez à cela la notion de jouer pour ton équipe de cœur, pour l’équipe de ta ville, de ta province…

Ce rêve vient de se réaliser (ou du moins presque) pour 5 jeunes joueurs de football montréalais. Jeudi dernier, ce sont bien 5 joueurs issus du programme universitaire québécois qui ont été repêchés par notre directeur général Danny Maciocia, 5 joueurs jouant pour des universités montréalaises de surcroît.

Nous avons donc parlé avec Marc-Antoine Dequoy, Brian Harelimana, Benoit Marion, Vincent Alessandrini et Jersey Henry afin de mieux les connaitre d’une part, mais aussi afin d’avoir leurs premières impressions à la suite de cette soirée historique pour eux.

UNE IMMENSE JOIE

Confinement oblige, les gars ont suivi ce repêchage en effectif réduit avec uniquement la famille ou colocataires, et le téléphone proche pour surveiller les éventuels appels de directeurs généraux…mais l’émotion qui prédomine pour nos 5 nouveaux Alouettes c’est UNE JOIE IMMENSE. Même si j’avais signé avec les Packers quelques jours auparavant, c’était une sensation énorme de me faire repêcher par les Alouettes. J’avais beaucoup parlé avec Danny auparavant et je savais qu’il voulait me prendre, mais j’étais quand même très heureux quand j’ai vu son appel, dit Marc-Antoine Duquoy. Ce fut une sensation incroyable, décrit Jersey Henry.

C’est un rêve qui se réalise et en plus par les Alouettes, je ne pouvais pas espérer mieux. Pour moi c’était aussi un soulagement, car même si j’avais parlé avec Danny et avec d’autres équipes auparavant, tant que ton nom ne sort pas c’est très stressant. C’était franchement le plus beau jour de ma vie, dit avec beaucoup d’émotions Brian Harelimana.

Une émotion partagée par le receveur Vince Alessandrini qui a littéralement pleuré de joie lorsqu’il a vu l’appel de Danny. Rendu en septième ronde il était temps que mon nom arrive, dit-il en rigolant.

UNE FIERTÉ LOCALE ÉVIDEMMENT

Les 5 jeunes joueurs ont été unanimes sur ce point. C’est bien évidemment une immense fierté pour eux de pouvoir représenter leur ville. J’ai grandi avec les Alouettes et les parades dans le centre-ville dit Benoit Marion. J’allais voir les matchs avec mon père durant les années Calvillo / Cahoon, et même si les dernières saisons ont été plus difficiles, je suis extrêmement fier de faire partie de ce club maintenant.

Brian Harelimana va dans le même sens…j’ai commencé à jouer au football en 2003 et les Alouettes était L’ÉQUIPE du moment. J’ai toujours suivi l’organisation et l’an dernier on se disait justement avec d’autres joueurs des Carabins, qu’on sentait une énergie différente en ville par rapport aux Als, les gens en reparlaient beaucoup plus, et la fierté commençait à revenir. Je suis donc très heureux de faire partie de l’organisation maintenant.

L’aspect familial est également à prendre en compte. Pour un jeune joueur, ce n’est pas négligeable de pouvoir rester dans son environnement, de rester en contact avec la famille et les proches. Je veux avant tout être un joueur de football professionnel, dit Benoit Marion, je pourrais jouer pour n’importe quelle équipe, mais c’est sûr que c’est réellement un plus pour moi de pouvoir rester à Montréal.

UNE PRÉPARATION SINGULIÈRE, MAIS SALUTAIRE…

La situation actuelle avec la COVID-19 a bien évidemment impacté la préparation de nos nouveaux athlètes pour ce repêchage, notamment avec l’annulation des camps d’évaluation régionaux et nationaux. Nos 5 Québécois avaient beaucoup travaillé physiquement que ce soit avec l’aide des préparateurs physiques de leurs universités ou même individuellement afin d’être prêt pour ces rendez-vous aux combien importants.

C’était une déception (au sujet de l’annulation des camps d’évaluation). Le camp d’évaluation permet de te faire voir par les autres équipes. Oui, ils peuvent t’observer en vidéo, prendre des informations sur toi par téléphone, mais le camp permet de te distinguer en tant qu’athlète, estime Benoit Marion. Mais cela a eu un côté positif, pour Brian Harelimana. Il est certain que Danny nous connaissait déjà avant, il connaissait tous les athlètes du programme RSEQ et cela a pu faciliter notre repêchage par les Alouettes. Alors oui, le fait que les autres équipes n’aient pu nous observer aurait pu être dangereux, mais finalement ce n’est que du positif.

Pour Vincent Alessandrini, la préparation a été encore plus particulière. Une blessure l’a éloigné des terrains lors des deux précédentes saisons. Je ne m’attendais franchement pas à être repêché cette année après ces blessures. Dans ma tête, j’étais déjà concentré sur ma dernière année universitaire. Mais quand Danny m’a contacté il y a quelques semaines, j’ai commencé à y croire. C’est sûr que le fait qu’il m’ait vu jouer plusieurs fois ici m’a aidé dans le processus.

UNE ENVIE D’APPRENDRE MAIS PAS QUE…

On le sait, le repêchage n’est qu’une étape dans la carrière d’un joueur de football professionnel, car pour beaucoup de joueurs de ce niveau le plus dur commence, réussir à se tailler une place dans l’alignement. Vincent a déjà eu la chance de s’entrainer plusieurs fois avec B.J. Cunningham ou Félix Faubert-Lussier. J’ai hâte de côtoyer tous ces joueurs, et surtout Vernon Adams Jr, la relation entre un quart et son receveur est primordiale et je suis tellement impressionné par ce qu’il a accompli ces deux dernières saisons.

Il me reste beaucoup de choses à apprendre concède Brian. Je suis un joueur versatile, capable de me rendre rapidement au quart adverse, mais aussi bon en couverture. En tant que jeune canadien, j’espère d’abord avoir un rôle sur les unités spéciales, mais je vais tout donner et travailler extrêmement fort pour avoir une opportunité sur la défense.

Marc-Antoine, qui a signé avec les Packers de Green-Bay quelques semaines avant le repêchage, est lui aussi très ambitieux pour cette première année. Peu importe où je jouerai, je vais donner mon maximum sur le terrain. Je suis un fabricant de jeux, je vais tout donner pendant 60 minutes. Même son de cloche pour Jersey qui comme les autres joueurs défensifs se définit comme un joueur dur et versatile et qui a juste hâte de pouvoir montrer ce dont il est capable durant le camp d’entrainement.

UNE INTÉGRATION FACILITÉE ?

Nos 5 joueurs étant issus du réseau universitaire québécois, ils auront l’avantage de bien se connaitre, évoluant soit ensemble depuis plusieurs années, ou encore jouant l’un contre l’autre depuis plusieurs années.

Pour trois d’entre eux, cela sera même des retrouvailles avec d’autres Québécois de l’équipe actuelle. En effet, Brian, Vincent et Jersey étaient tous les 3 dans la même équipe au CEGEP Vanier accompagné de Jean-Gabriel Poulin, Étienne Moisan ou encore Hugo Richard. Ça va être les Alouettes de Vanier, rigole Vincent. Ça va vraiment être le fun de tous se retrouver, ajoute Brian. J’ai aussi évolué avec Junior Luke ou Fred Chagnon lors de ma première année à l’UDM. Même chose pour Benoit qui s’est lui entraîné tout l’hiver avec Junior Luke. C’est vraiment spécial de pouvoir poursuivre sa carrière avec des joueurs que tu connais bien et qui pour certains sont même des amis.

C’est toujours plus facile pour un jeune joueur de bien s’intégrer dans un vestiaire avec des gars que tu connais déjà même si on le sait, le vestiaire de 2019 était une des clés de la réussite de l’équipe et nos nouvelles recrues ne devraient pas avoir de mal à s’y intégrer. Honnêtement j’ai juste hâte de rencontrer tout le monde, mais particulièrement des joueurs comme Vernon Adams, Henoc Muamba ou Taylor Loffler pour ne citer qu’eux, ajoute Jersey. Et comme le résume si bien Marc-Antoine, l’important c’est l’équipe au complet, j’ai juste hâte de rencontrer tout le monde dans le vestiaire.

ET MAINTENANT…

Comme on le mentionnait un peu plus haut, le plus dur commence surement maintenant pour eux. Mais tous feront ce qu’il faut pour se tailler une place dans l’effectif montréalais si possible dès cette année. Que ce soit à Green-Bay ou à Montréal, je donnerai tout pour mon équipe. Je vais continuer de travailler fort pour me faire une place dans l’équipe, affirme Marc-Antoine Dequoy.

Benoit Marion, qui aura aussi la possibilité de retourner une année supplémentaire avec les Carabins si nécessaire sera aussi dans cet état d’esprit. Je veux être un joueur de football professionnel, je veux réussir avec Montréal et gagner un jour une Coupe Grey avec mon équipe de cœur. Même chose pour Vincent Alessandrini, ma présence était inespérée il y a quelques semaines encore. Je me prépare comme un fou depuis le mois de janvier pour revenir à mon meilleur niveau et je donnerai tout lors du camp d’entrainement.

C’est bien évidemment tout ce que l’on souhaite à ces 5 brillants et sympathiques athlètes. De jeunes joueurs d’ici, très motivés à l’idée de jouer leur football devant familles et amis pour leur équipe de cœur.

Encore une fois, bienvenue dans la grande famille des Alouettes messieurs !