7 mai 2020

Du talent d’un océan à l’autre

Jeudi dernier, dix jeunes joueurs de football à l’avenir prometteur ont reçu un appel du directeur général des Alouettes Danny Maciocia qui changerait leur vie à jamais. Après avoir participé à des centaines de matchs de football au niveau amateur, passé d’innombrables heures à s’entraîner et subi des dizaines d’entrevues téléphoniques, ces jeunes hommes auront finalement l’occasion de réaliser leur rêve de compétitionner au niveau professionnel.

À l’aube du repêchage, Danny Maciocia avait deux priorités, soit d’ajouter du talent local à la formation des Alouettes, et d’acquérir de très bons joueurs qui assureront le futur de l’organisation. L’ancien qu’entraîneur-chef des Carabins de l’Université de Montréal a respecté son plan de match en sélectionnant cinq athlètes provenant du RSEQ, en plus de cinq autres joueurs de talents à travers le pays qui ont le potentiel d’aider nos oiseaux à atteindre de nouveaux sommets.

On s’est entretenu avec Cameron Lawson, Carter O’Donnell, Andrew Becker, Brock Gowanlock et Colton Klassen pour en apprendre un peu plus sur chacun d’entre eux et pour obtenir leurs impressions sur la nouvelle aventure qu’ils sont sur le point d’entamer.

Le moment lors duquel tout prospect au repêchage reçoit l’appel tant attendu est toujours spécial. En temps normal, c’est entourés de leurs amis et des membres de leur famille que ces jeunes fêtent ce point culminant de leur parcours sportif. Évidemment, ceci était hors de question en cette période de pandémie et distanciation sociale, mais nos athlètes ont tout de même pu célébrer la grosse nouvelle… avec l’aide de la technologie. « C’était drôle, mes parents et ma sœur se sont levés et ont filmé ma réaction. J’étais en vidéoconférence avec tous mes amis et coéquipiers. Ils étaient tous en train de crier et étaient tellement contents pour moi. C’était vraiment excitant de me faire repêcher et de voir tout le monde autour aussi heureux que moi, » explique Cameron Lawson, joueur de ligne défensive de l’Université Queen’s.

« J’étais avec mes deux parents à la maison et j’ai célébré avec eux, » raconte le joueur de ligne offensive Andrew Becker des Rams de l’Université de Regina. « C’était fou! Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner et j’essayais juste de répondre à tous ceux qui me félicitaient! »

Un mélange d’enthousiasme et de soulagement s’entend dans leur voix. «C’est tellement excitant, » s’exclame Brock Gowanlock, un joueur de ligne offensive de l’Université du Manitoba. « Ça m’a enlevé un énorme poids des épaules. Ma famille était autour de moi et c’était beau de leur donner quelque chose dont ils peuvent être fiers. J’ai travaillé pour ça toute ma vie et je suis tellement excité pour cette opportunité. »

C’est un rêve qui se réalise pour ces jeunes hommes, mais ils savent que ça ne sera pas une tâche facile et ils plus motivés que jamais à prouver qu’ils méritent leur place dans l’alignement. « J’ai hâte d’être à Montréal, de compétitionner et de me battre pour ma place, » s’est exclamé Lawson. « C’est certain que ce sera un ajustement de passer de partant sur l’équipe universitaire pour se retrouver à nouveau au bas du totem, » explique Colton Klassen, receveur pour les Huskies de l’université de Saskatchewan. « Ça va être tout un défi à relever et j’ai hâte d’entreprendre cette nouvelle aventure.» Klassen a un des meilleurs mentors que n’importe quel joueur repêché par les Alouettes ne pourrait que rêver d’avoir, l’entraîneur-chef des Huskies n’étant nul autre que Scott Flory, qui a passé sa carrière de 14 saisons dans le nid, après s’être fait sélectionner par le club lors du repêchage de 1998. « C’est tout un honneur de suivre ses traces.»

Ces jeunes hommes réalisent qu’ils se retrouveront bientôt aux côtés de vétérans endurcis, des joueurs qu’ils admirent depuis des années. Pour toute recrue, c’est aussi à la fois excitant et intimidant. « Je vais compétitionner contre de vrais hommes, des athlètes professionnels. On est habitué de la regarder à la télé, et on est désormais coéquipiers, » ajoute Klassen.

Tous les cinq sont surexcités à l’idée d’apprendre de leurs nouveaux compatriotes, de Vernon Adams Jr à John Bowman, et de se mettre au boulot sous l’œil attentif du personnel entraîneur. « J’ai hâte de me faire entraîner par des professionnels, » explique Lawson. « Je suis impatient de me mesurer aux autres joueurs et de tester mes aptitudes. »

« J’ai hâte d’avoir la chance d’apprendre auprès de grands noms comme John Bowman. Ça fait plusieurs années qu’il est dans la ligue. Ça va être intéressant de discuter avec plusieurs des gars qui ont beaucoup plus d’expérience que moi et qui font un excellent boulot pour continuer à évoluer dans le sport. J’ai hâte d’être là, de vivre le moment présent et d’acquérir le plus de connaissances possible », explique Brock.

Carter O’Donnell, un joueur de ligne offensive des Golden Bears de l’Alberta se sent lui aussi prêt à relever le défi. «Je suis impatient de me rendre au niveau supérieur, de rencontrer les entraîneurs et de vivre l’expérience en tant que joueur professionnel. »

«Je me réjouis à l’idée de vivre le mode de vie d’un pro et de m’entraîner pour devenir le meilleur athlète possible, »  dit Gowanlock. «Pouvoir me concentrer sur le sport et travailler en vue de l’obtention d’un championnat. C’est probablement ça le plus excitant pour moi, avoir le l’opportunité de me développer pour devenir le meilleur joueur possible pour éventuellement ramener une coupe Grey à Montréal. »

Ajoutant à la fébrilité est sans l’anticipation de déménager dans une différente province, à des centaines de kilomètres de leurs familles et de leurs amis. «Je n’ai jamais été à Montréal, mais j’ai entendu que c’était incroyable, » s’exclame Becker. «Je suis tellement heureux de savoir que je me retrouverai auprès des partisans survoltés de la ville. » Oh oui… on a des fans sensationnels ici… tant même qu’on en parle jusqu’en Saskatchewan.

Entre les cinq, c’est seulement Lawson qui est déjà venu dans la métropole. « J’ai de la famille là-bas et plusieurs amis. J’ai été quelques fois à Montréal et je connais Chris Osei-Kusi dans l’équipe. » Même si les autres n’ont jamais mis pied dans la ville, Colton et Brock connaissent déjà un ou deux joueurs dans la formation, donc ils verront des visages familiers à leur arrivée. Klassen est ami avec Benjamin Whiting qui s’est fait repêcher par les Alouettes la saison passée. « Quand Ben a su que je m’étais fait sélectionner par les Alouettes il m’a dit que je devrais commencer à pratiquer le français, » a-t-il mentionné en riant. (Ce n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd, Colton, on verra si tu as fait tes devoirs à ton arrivée à Montréal…). Gowanlock, pour sa part, rejoint les D.J.  Lalama et Landon Rice, anciens joueurs des Bisons. «Je ne connais pas personnellement Landon, mais D.J. et moi discutons de temps en temps. On va probablement se rencontrer et s’entraîner ensemble à mon retour à Winnipeg. » Rencontrer de nouveaux coéquipiers est toujours un moment qui amène beaucoup de fébrilité, mais on ne peut sous-estimer la valeur d’être entouré de quelques visages familiers.

Un gros stress est passé pour ces jeunes hommes, mais ça ne veut certainement pas dire qu’ils pourront se reposer sur leurs lauriers. Au contraire, ils savent qu’ils devront doubler leurs efforts dans les semaines à venir afin de s’assurer d’être dans la meilleure condition physique et psychologique possible en vue du le camp d’entraînement. « Je veux être certain que mon côté mental soit prêt. Je pense que ça serait extrêmement important surtout si on a un camp plus court que d’habitude. J’aurais probablement à en apprendre beaucoup en très peu de temps, » affirme Becker. « Je vais me préparer surtout en regardant des vidéos et en passant à travers plusieurs matchs des Alouettes pour analyser leurs jeux et les techniques qu’ils utilisent.’ »

Présentement en Colombie-Britannique, Gowanlock planifie retourner à Winnipeg très prochainement pour se préparer plus sérieusement. « Je tiens vraiment à améliorer mon endurance parce que j’ai entendu que les camps de la LCF sont très demandants. Je veux être à mon meilleur. Quelques-uns des gars qui ont été repêchés l’année passée planifient se pratiquer ensemble, tout en maintenant une distance entre eux évidemment. Je vais essayer d’aller rejoindre et de me pratiquer avec eux pour être prêt pour le camp. »

Ces jeunes athlètes savent qu’une fois qu’ils seront rendus au camp d’entraînement, ils auront peu de temps pour impressionner les entraîneurs. Même s’ils ne sont pas certains à quoi s’attendre ils sont fébriles à l’idée de se mettre au travail pour devenir la meilleure version d’eux-mêmes.

Au sujet de sa préparation en vue du camp, O’Donnell est allé direct au but : « Je vais continuer à m’entraîner fort pour être prêt à relever n’importe quel défi.»

« C’est différent parce que je suis habitué d’être autour de 20, 30, 40 gars en même temps et maintenant je suis seul. J’ai dû adapter la façon dont je m’entraîne, mais j’ai tous les outils pour m’assurer que je m’améliore chaque jour. Durant une période comme celle-ci, tu dois être motivé de manière intrinsèque, » a expliqué Klassen avec beaucoup de sagesse.

Comme Lou Holtz a déjà dit:  « La compétence est ce que tu es capable de faire. La motivation détermine ce que tu fais. L’attitude détermine la qualité de ton travail. » Compétence. Motivation. Attitude. Après avoir passé quelques minutes à parler avec chacun d’entre eux, il est évident que ces cinq athlètes phénoménaux ont tous les ingrédients pour atteindre l’excellence. C’est n’est que le début d’une incroyable aventure. On se voit à Montréal les gars !