13 avril 2021

Marv Levy nous parle de sa nomination

Notre ancien entraîneur-chef Marv Levy va enfin entrer au Temple de la renommée du football canadien. Une anomalie enfin réparée pour le plus grand bonheur de tous, partisans, anciens joueurs… Marv s’est entretenu avec les médias au sujet de sa nomination et on vous a recueilli les meilleurs moments.

Qu’est-ce que ça signifie pour vous de joindre Warren Moon et Bud Grant et d’ainsi devenir la troisième personne à être intronisée au Temple de la renommée du football professionnel et au Temple de la renommée du football canadien?

« C’est certainement très significatif. Je connais très bien ces deux personnes. J’ai rivalisé contre Warren Moon et contre Bud Grant alors qu’il était entraîneur dans la NFL et la LCF. Je suis extrêmement honoré et redevable pour cette reconnaissance. »

À quel point c’était important de continuer d’apporter de la publicité positive envers la LCF et de maintenir une relation avec les partisans canadiens lors de vos années en tant qu’entraîneur pour les Bills de Buffalo.

« C’était très important. J’ai cru comprendre qu’autour de 20% des partisans dans les gradins à Buffalo lors des jours de match venaient de l’autre côté de la frontière. On avait beaucoup de partisans provenant de la région de Hamilton qui soutenaient les Bills de Buffalo. J’ai continué de suivre la LCF, je connaissais un grand nombre d’entraîneurs. J’habite à Chicago maintenant et j’ai eu la chance de tisser de bons liens avec Marc Trestman lorsqu’il est venu ici. J’ai gardé contact avec plusieurs de personnes que j’ai rencontré avec Wally Buono lors de son illustre carrière d’entraîneur dans la ligue. Je l’ai dit auparavant et je vais le répéter. J’ai été entraîneur pendant 47 ans, et seulement 5 de ces années étaient avec les Alouettes, mais elles resteront gravées dans ma mémoire à jamais, et je vais m’en souvenir à jamais! »

Vous l’avez dit plusieurs fois…Vous avez passé seulement 5 années à Montréal, mais elles ont été marquantes. Pourquoi ces années avec les Alouettes ont été si spéciales pour vous?

« Premièrement, une chose qui a contribué est que j’ai étudié l’histoire à l’université et j’ai tellement appris sur l’histoire du Canada et sa relation avec les États-Unis et les autres pays. J’avais commencé à apprendre le français à l’université, mais j’avais assez de difficulté, même si j’ai suivi des cours pendant une ou deux années. J’ai donc pu apprendre le français à Montréal. J’ai eu la chance de travailler avec Sam Berger, qui était le propriétaire de l’équipe dans le temps. J’ai tissé des liens avec sa famille et beaucoup d’autres personnes. J’étais envoûté par la ville de Montréal et j’ai adoré y vivre. Ça a été une belle expérience de vie, mais également une belle expérience d’apprentissage. »

Je suis certain que tout le monde qui devient entraîneur a pour but de devenir entraîneur-chef éventuellement. Vous étiez le coordonnateur des unités spéciales des Redskins en 1972 et vous vous êtes rendu au Super Bowl. Qu’est-ce qui vous a amené à accepter une offre pour venir au Canada dans la LCF suite à ça?

« Eh bien, je travaillais comme coordonnateur des unités spéciales des Redskins sous l’excellent entraîneur George Allen. L’équipe s’était rendue à la finale du Super Bowl de 1972 contre les Dolphins, qui étaient invaincus à cette époque, et on avait presque réussi à les battre, mais on a finalement perdu 14-7. Mais au cours des années en tant qu’entraîneur, que ça soit avec les Redskins ou avant, avec les Eagles ou les Rams, il y avait un dépisteur de Buffalo nommé J. I. Albrecht qui venait de temps en temps. J’ai appris à connaître J. I., il était dépisteur pour les Alouettes et je crois qu’il est devenu directeur général des Alouettes plus tard. J. I. m’a offert le poste, c’était un poste d’entraîneur-chef et ça m’intriguait. La ville de Montréal m’attrayait déjà, donc ça a été une décision facile et je ne l’ai pas du tout regretté. »

En 5 ans, vous avez atteint 3 finales et en avez gagné 2, y’a-t-il une équipe dont vous vous rappelée le plus ?

« Oh non toutes ces équipes étaient bonnes. Même si on ne s’est pas rendu au match de la Coupe Grey à chaque année. On ne s’est pas rendu à la Coupe Grey à 2 reprises sur mes 5 années en tant qu’entraîneur. Ce dont je me souviens le plus, c’est les joueurs, le propriétaire de l’époque Sam Berger qui était une personne incroyable tout comme les gens de l’organisation, je me souviens du directeur du personnel des joueurs Bob Windish qui avait embauché des dépisteurs à temps partiel et je me souviens d’un ou je me suis dit Wow, qui est ce gars-là, je veux le rencontrer…et son nom était Bill Polian qui est devenu directeur général des Bills lorsque j’étais entraineur là-bas. Il y avait Peter Dalla Riva, Richard Blais dans les bureaux, et bien d’autres… »

Les Alouettes ont lancé un mouvement sur les réseaux sociaux pour militer pour votre entrée dans le Temple de la renommée. Lorsque vous avez vu ça, qu’est-ce que cela vous a fait?

« Je sais que Mario Cecchini le président a fait un gros travail et a orchestré tous les efforts, que ce soit avec tous les anciens joueurs et collègues qui ont fait campagne pour moi et je leur en suis très reconnaissant, mais ça veut dire beaucoup pour moi. Il y a quelques années, nous nous étions réunis pour célébrer le 40e anniversaire du Ice Bowl, la Coupe Grey 1977, et c’était vraiment bon de revoir plusieurs de ces joueurs que j’affectionne particulièrement. »

Quel sentiment cela vous fait de recevoir cet honneur 40 années après avoir quitté Montréal, et est-ce que cela est un peu plus spécial à votre âge?

« Oui probablement ! Je n’avais jamais rêvé de cela. Mon temps ici n’a pas été très long mais on a connu beaucoup de succès durant cette période. Je me souviens de ces fantastiques partisans, nous avions eu plus de 68 000 partisans dans les estrades lors du Ice Bowl à Montréal. J’ai toujours continué de suivre les joueurs de la LCF, on en a même recruté certains comme Tom Clements ou Doug Flutie qui ont été deux bons quart-arrières dans la LCF et la NFL. Encore une fois, je suis très honoré et je le répète car c’est la vérité. »

Comment votre expérience à Montréal a pu influencer votre carrière d’entraineur ou encore expliquer le fait d’avoir fait venir ensuite des joueurs de la LCF à Buffalo?

« On recrutait partout y compris dans la LCF. Les règles sont différentes, la dimension du terrain est différente, la superficie est presque deux fois plus grande dans la LCF que dans la NFL, mais les ingrédients pour gagner sont identiques dans les deux ligues. Si tu cours, lance, bloque, plaque attrape et botte mieux que tes adversaires, tu vas gagner. Tu dois apprendre quelque chose à chaque jour, ne prétend jamais tout connaître. Très souvent, tu apprends des choses de tes adversaires. Encore une fois, l’un de mes adversaires de qui j’ai le plus appris était Bob Grant, juste en le regardant et en l’observant, ou encore un entraineur comme George Allen, dont j’ai été l’assistant. J’ai suivi l’un des meilleurs entraineurs du football universitaire ici dans l’état où j’ai grandi, Bob Wilkinson, peu importe où il allait, j’ai appris tant de chose de lui notamment d’avoir une grande attitude, mais aussi de prendre des joueurs avec un fort caractère dans ton équipe, ils vont peut-être être extravertis ou trop calmes mais ils sont toujours présents au bon moment, ils ne jettent pas le blâme sur leurs coéquipiers, ils retournent au travail après une déception, cela fait partie des nombreuses choses que j’ai apprises de tous les entraîneurs et toutes les personnes que j’ai connues dans ce sport. »