Uguak devient un joueur important chez les Alouettes

Si vous avez été à l’écoute des jeux des Alouettes dernièrement, vous avez remarqué le numéro 96 sur votre écran et bien vous n’êtes pas seul. L’ailier défensif recrue Lwal Uguak a obtenu plus de temps de jeu en défensive dernièrement, et il a récompensé son équipe en faisant plusieurs gros jeux.

Le joueur de 23 ans a été choisi septième au total par les Alouettes au repêchage de la LCF de 2023 avec un choix acquis des Lions de la Colombie-Britannique dans l’échange de Vernon Adams Jr. Uguak est arrivé au camp d’entraînement avec quelques jours de retard parce qu’il explorait ses options dans la NFL, mais il a eu un impact immédiat sur le terrain.

Uguak, qui mesure 6 pieds 5 pouces, 271 livres, apporte une présence et de l’agilité à la ligne défensive. Le fait qu’il soit si grand n’est pas une surprise quand on considère le fait que sa mère mesure six pieds un, que son père mesure six pieds et que l’un de ses frères aînés joue au basketball professionnel en Allemagne, mesure six pieds, huit pouces.

Il a montré ses capacités athlétiques à plusieurs reprises cette année, y compris lorsqu’il a bloqué un botté de dégagement à Vancouver en juillet, mais il s’est encore démarqué au cours des dernières semaines.

« Je pense que j’ai encore très faim, a déclaré Uguak. Je ne sais pas pourquoi, c’est peut-être moi qui me crée cette envie, mais j’ai l’impression que je dois prouver quelque chose. Je veux juste prouver à mes coéquipiers que je peux livrer la marchandise afin qu’ils ne doutent pas de moi.

J’ai l’impression que je suis assez confiant si l’entraîneur m’inclut dans un jeu. Tout ne sera pas parfait, mais qu’il ait confiance en moi est une bonne chose. Les entraîneurs prennent la décision finale pour que tout ce qui se passe bien et je sais que chaque fois que je suis sur le terrain, je vais essayer de faire de mon mieux. »

Sur une séquence défensive lors du match à domicile du 15 septembre contre les Argonauts de Toronto, il a mis fin à une de leurs séquences en attaque lorsqu’il a plaqué A.J. Ouellette pour une perte sur un premier essai et il a dévié une passe de Chad Kelly a la ligne de mêlée sur un deuxième essaie.

 

« Il est toujours autour du ballon, a déclaré l’entraîneur de ligne défensive Corvey Irvin à propos de cette séquence contre les Argos. Il a les bras très longs. Il a simplement fait un mouvement intérieur et a levé les mains. C’est quelque chose que nous enseignons. Il a mis sa main dans la trajectoire du ballon et a rabattu la passe. Vous pouvez voir ce que nous avons vu en lui. Je pense qu’il a un avenir prometteur. »

Lors de la victoire de samedi dernier à Calgary, le natif d’Edmonton, en Alberta, a enregistré un sac du quart, deux plaqués pour des pertes et il a rabattu une passe.

 

Grandir à Edmonton

Uguak est le troisième de six enfants, mais il a été le premier de ses frères et sœurs à être né au Canada. Sa famille, originaire du Soudan du Sud, a fui son pays d’origine à cause de la guerre civile. Les Uguak ont d’abord déménagé en Égypte avant de se rendre à Edmonton, en Alberta, en 1999.

« Ma mère a toujours été une travailleuse assidue, a expliqué Uguak. Elle est venue au Canada en connaissant peu ou pas l’anglais. Elle connaît l’arabe, elle connaît le Dinka, mais elle maîtrise maintenant l’anglais. Elle a toujours travaillé pour subvenir à nos besoins à la maison. »

Son père était sénateur au Soudan du Sud, ce qui signifiait qu’il faisait beaucoup l’aller-retour entre le Canada et son pays natal.

 

« Il y avait des moments où il n’y avait que nous et notre mère, a-t-il dit. Elle nous a vraiment aidés à garder la tête froide. Je pense que c’est la raison pour laquelle elle nous a enrôlés dans le sport, parce qu’elle avait vu tant d’immigrants Sud-Soudanais venir au Canada et tout perdre parce qu’ils n’avaient pas de structure. »

Même s’il n’a jamais visité le Soudan du Sud, Uguak dit qu’il aimerait s’y rendre bientôt. Il fait de son mieux pour conserver ses racines. Il savait que le Soudan du Sud a obtenu son indépendance le 9 juillet 2011, sans faire de recherche, et il peut encore parler l’arabe et le dinka.

« Je comprends que je suis né au Canada, a dit le joueur de première année. Mais je m’identifie aux deux. Je ne dirais pas que je suis l’un plus que l’autre. Il y avait tellement de gens qui fuyaient le Soudan du Sud qu’il n’y a pas vraiment de culture à laquelle s’accrocher, alors j’aime garder cela en même temps. »

Uguak a découvert le football grâce à ses cousins et a finalement commencé à jouer aux côtés des membres de sa famille. De sept à 15 ans, il a joué pour les Chargers d’Edmonton, le plus ancien programme de football mineur de la ville.

Uguak s’est démarqué tout au long de sa carrière dans le football mineur et secondaire, mais ce n’est qu’en 11e année qu’il a commencé à prendre ce sport au sérieux.

« J’avais de très bons amis, mais j’ai cessé d’être un enfant au secondaire, a déclaré le diplômé de l’école secondaire Harry Ainley. Je suis devenu plus mature et j’ai commencé à venir m’entraîner avec quelques-uns de mes coéquipiers chaque matin et le soir après l’école. Au début, c’était quelque chose d’amusant et peu d’entre nous ont continué cette routine. J’ai simplement continué à travailler. J’ai commencé à voir des progrès sur le terrain. Je me débrouillais plutôt bien au niveau des statistiques. »

Les écoles de la NCAA ne connaissaient pas Uguak à ce moment-là, mais cela a changé grâce à une autre vedette du football albertain qui a aidé Uguak à se faire remarquer.

Chuba Hubbard, qui a fréquenté l’école Bev Facey de Sherwood Park, en Alberta, a joué contre Uguak et croyait qu’il avait ce qu’il fallait pour jouer dans une grande école au Sud de la frontière.

« J’ai joué contre lui depuis que je suis jeune, a-t-il dit à propos de Hubbard. Nous avons joué l’un contre l’autre au secondaire, et je pense que j’ai eu un bon match. Il avait déjà reçu des offres de bourses, et il voulait que je lui envoie mes vidéos de mes meilleurs jeux. »

Hubbard, qui a finalement fréquenté l’Université Oklahoma State, a donné un coup de main à Uguak en le mettant en contact avec un dépisteur dont le travail était de découvrir des athlètes sous le radar. Quelques semaines plus tard, Uguak était au telephone avec plusieurs entraîneurs de niveau universitaire.

La première offre de bourse d’Uguak est venue de l’Université Fresno State, mais il s’est finalement installé à l’Université du Connecticut où il a passé trois saisons avant de passer à l’Université Texas Christian à Fort Worth, au Texas.

Lwal Uguak (#96)

Peu de gens peuvent dire qu’ils ont terminé leur carrière universitaire en jouant sur la plus grande scène, mais Uguak a réussi à jouer dans le plus important match de football universitaire au cours de sa seule année à TCU. Les Horned Frogs, classés deuxièmes, se sont rendus au match du championnat national du football collégial. Ils ont perdu face aux Bulldogs de Géorgie, classés premiers.

Après avoir terminé l’école, Uguak a reçu des invitations aux mini-camps des recrues des Giants de New York et des Falcons d’Atlanta dans la NFL. Malgré de bons résultats, on ne lui a pas offert de contrat. Quand l’occasion s’est présentée à Montréal, il a saisi l’opportunité.

« J’ai rêvé d’aller jouer dans la NFL, a-t-il admis. Les choses ne se sont pas passées comme je le voulais, mais je ne peux pas regarder en arrière. Si je regarde en arrière, je perds mon temps. Je veux simplement jouer du mieux que je peux pour les Alouettes. Vous savez comment les choses se passent. Les équipes peuvent vous échanger, les gens vous veulent en ensuite ils peuvent changer d’idée. Quoi qu’il en soit, je veux juste être le meilleur peu importe où je joue. Si c’est à Montréal pendant 10 ou 15 ans, alors c’est à Montréal pendant 10 ou 15 ans. »