20 février 2018

André Bolduc – Point de vue d’un vétéran sur une approche renouvelée

Tu vas entamer ta cinquième saison comme entraîneur aux Alouettes. Tu as vu passer plusieurs visages dans les dernières années. Que penses-tu que le corps entraîneur en place a de différent des autres ?  

Dans l’ensemble, je vois déjà que l’approche est vraiment différente. Chaque entraîneur a sa couleur et sa façon de faire. M. Sherman, quant à lui, n’est pas du tout comme ceux que j’ai vu passer dans les quatre dernières années. Avec lui, tout est très détaillé, très profond. Il passe beaucoup de temps à s’assurer qu’on comprenne ce qu’il veut faire. Il nous laisse beaucoup de place pour nous exprimer aussi. On a passé une semaine ensemble déjà en Floride et on sera ensemble encore une autre semaine prochainement. Quand on se rassemble, il nous demande de faire des présentations sur différents sujets. C’est très important pour lui qu’on apprenne à se connaître parce qu’il considère que le personnel doit être uni pour que l’équipe connaisse du succès. Il nous a clairement expliqué ses attentes et, en retour, il ne veut aucune surprise de la part de ses entraîneurs pendant la saison et il ne veut pas que les joueurs en aient non plus.

La période des agents libres a surtout servi à renforcer la défense jusqu’à présent. Penses-tu que les camps d’essai, les camps d’évaluation et le repêchage serviront à boucher des trous du côté de l’attaque ?

La première semaine de la période des agents libres a effectivement contribué à renforcer notre base de partants potentiels en défensive. En attaque, on a déjà des gars solides : Williams, Cunningham, Jackson, Sutton… C’est certain qu’il fallait mettre le paquet en défense pour commencer. On l’a fait et, en plus, on a ajusté le ratio avec l’ajout de Westerman.

À l’attaque, l’objectif sera d’augmenter notre profondeur. C’est moins alarmant parce qu’il y a encore plusieurs agents libres sur le marché qui pourraient servir à atteindre cet objectif. Le repêchage canadien sera aussi un moment clé pour nous parce qu’on a le premier choix; un atout important dont on pourra se servir soit pour obtenir un jeune partant, soit dans le cadre d’un échange contre un gars d’expérience. Il y a encore beaucoup de potentiel.

L’étape suivante sera de renforcer nos unités spéciales. Il faut augmenter notre profondeur là aussi et s’assurer d’avoir les meilleurs Canadiens possible dans notre alignement. Les joueurs canadiens représentent la moitié de l’équipe, ce n’est pas négligeable. On l’a vu, l’équipe qui remporte la Coupe Grey, année après année, est celle qui a non seulement les meilleurs Canadiens, mais surtout le plus de profondeur.

Tyrell Sutton revient avec nous une année de plus à 31 ans. Le vois-tu jouer encore le même rôle dominant ?

Certainement. Tyrell c’est un soldat. C’est notre leader à l’attaque. C’est le gars qui ne parle pas beaucoup, mais qui agit. Le gars que tu n’as pas le choix de respecter. Son éthique de travail et sa passion sont exemplaires. Il s’est livré tout entier jusqu’au bout l’an dernier. C’est un gars comme ça et, moi, mon rôle c’est de le garder en santé parce qu’il continue de jouer comme ça jusqu’à la fin du quatrième quart. Je veux être capable de le sortir une fois de temps en temps pour lui enlever des coups. Je veux qu’il soit durable, alors je vais essayer de protéger sa forme du mieux que je peux.

L’équipe a récemment recruté Josh Robinson qui a sensiblement le même gabarit que Tyrell. L’objectif est-il de préparer la relève ?

Absolument. C’est le même type de joueur. Ils ne pourront pas être habillés en même temps à cause du ratio, mais mon objectif est de préparer Josh pour qu’il puisse prendre la relève au besoin. Les gens vont l’adorer, je suis certain. Il y a Amir Carlisle aussi dont le style s’apparente davantage à celui de Rutley. Ils devraient se livrer une chaude lutte au camp.

Qu’est-ce que l’échange de Jean-Christophe Beaulieu pour Patrick Lavoie va apporter à l’équipe selon toi ?

La nouvelle organisation veut une équipe plus imposante. C’est une tendance que les partisans pourront observer. On veut être l’équipe qui brasse les autres et qui domine physiquement. JC était entre un porteur et un ailier rapproché, de moins en moins un centre-arrière parce qu’il n’est pas particulièrement lourd. Pat pèse 240 livres, il est capable de brasser et a de bonnes mains. Il a aussi gagné deux Coupes Vanier et deux Coupes Grey. Pat est un gagnant, un leader; il a le type de caractère qu’on recherche pour notre vestiaire. C’est sûr que tout le monde était attaché à JC, moi le premier puisque j’ai été son entraîneur à Sherbrooke, mais je sais qu’on a obtenu un joueur de qualité dans cet échange.

Connaissant le vestiaire, quel impact penses-tu que Coach Sherman aura sur les gars ?

Il a déjà un impact. Le plan qu’on a mis au tableau il y a quelques semaines est en train d’être exécuté par Kavis. On a réussi à mettre sous contrat le type de joueurs qu’on recherchait parmi les agents libres. En plus, plusieurs des joueurs qu’on voulait garder seront de retour. Malheureusement, d’autres sont partis, mais l’objectif reste de rajeunir l’équipe. Coach Sherman a été clair là-dessus et toutes ses décisions sont prises pour le bien de l’équipe. Tous les gestes posés jusqu’à présent ont fait l’objet de discussion. Tout est calculé et approuvé par l’ensemble du corps entraîneur. Il n’y a aucune surprise.

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